Rosélia Rousseil : Différence entre versions
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Elle s'installe parfois lors de représentations théâtrales sur les marches du théâtre, place de la Comédie, pour y vendre ses oranges et ses bouquets. | Elle s'installe parfois lors de représentations théâtrales sur les marches du théâtre, place de la Comédie, pour y vendre ses oranges et ses bouquets. | ||
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+ | '''Ce théâtre de Niort''' (Voir photo) fut construit en 1801 et fut utilisé jusqu'au début du XXè siècle. | ||
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+ | La façade était décorée de bas-reliefs réalisés par Bernard d'Agescy. | ||
==Tragédienne à Paris== | ==Tragédienne à Paris== |
Version du 5 février 2015 à 09:38
Enfance à Niort
Rosélia Rousseil est née le 20 juillet 1840 à Niort.
Son père, François Rousseil était corroyeur (préparateur) dans le cuir et habitait avec sa mère Suzanne Laurent, rue du Pelet. En 1844, la famille habitait rue Saint-Gelais.
Rosélia fait ses premières études au Sacré-Cœur de Niort, elle quitte cette école à l'âge de 9 ans pour aider sa mère.
Rosélia Rousseil avait 11 ans lors du « coup d’état » de Louis Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851.
Celui-ci décide, au mépris de la constitution de la Deuxième République qui lui interdisait de se représenter, de conserver le pouvoir.
François Rousseil, père de Rosélia, est Républicain, il manifeste sa désapprobation face à cette opération. Cette opinion formulée lui valut de faire partie des listes de proscription.
Napoléon III qui prépare sa tournée en France (Voir: Napoléon III à Niort en 1852) veut "éliminer" ceux qui seraient susceptibles de créer des troubles.
François Rousseil est alors arrêté le 5 avril 1851, pour détention d'armes et emprisonné à la prison de Niort (Donjon).
Après un mois de détention, il est condamné à l'exil et est envoyé à Cayenne.
Sa femme reçoit de ses nouvelles de Cayenne seulement un an après son départ.
Rosélia va alors considérer son père comme un martyr, un proscrit de décembre 1851.
Il meurt en exil, hors de France, laissant ainsi sa femme Suzanne seule sans ressources et sans appui, avec ses quatre enfants:
Rosélia, François né en 1843, Marie-Caroline née en 1845 et Gustave né en 1848. (La famille eu un enfant, Napoléon-Jules qui mourut à l'âge de 9 ans (1841-1850))
Aînée de la fratrie, elle aide sa famille en vendant sur le marché de Niort des fleurs et des oranges, malgré son jeune âge.
Elle s'installe parfois lors de représentations théâtrales sur les marches du théâtre, place de la Comédie, pour y vendre ses oranges et ses bouquets.
Ce théâtre de Niort (Voir photo) fut construit en 1801 et fut utilisé jusqu'au début du XXè siècle.
La façade était décorée de bas-reliefs réalisés par Bernard d'Agescy.
Tragédienne à Paris
Depuis toute jeune, Rosélia était passionnée par le théâtre.
Le 15 mars 1855, Rosélia et sa mère quitte Niort pour rejoindre Paris.
Son père étant parti en exil, elle se retrouve à Paris avec sa mère, ses deux frères et sa sœur.
Elle devient apprentie couturière et sa mère, loueuse de chaises.
En 1859, à l'âge de 19 ans, elle rentre au Conservatoire et obtient le 1er prix de Tragédie en 1861. Elle joue à l’Odéon, au Théâtre-Français.
En 1864, elle joue à la Porte Saint-Martin puis à la Gaîté en 1865.
Elle rentre à la Comédie Française après la guerre de 1870.
Elle y est pensionnaire en 1873 et 1874, elle y joue entre autre, le rôle de Chimène dans le Cid...
Rosélia part ensuite quelque temps en Égypte, puis revient en France où elle jour Phèdre avec un grand succès.
En 1878, elle publie un roman: « La fille d’un proscrit ». Ce roman fait référence à la mémoire de son père et décrit les moments difficiles et les moments heureux vécus dans sa jeunesse.
Ce livre lui vaut de sévères critiques dans le « Gaulois », journal conservateur, favorable à Napoléon III, le 5 avril 1878 .
Sa célébrité d’artiste lui valut d’être l’objet de plusieurs caricatures. (Voir photos). On la décrit comme une grande et belle personne aux traits légèrement accentués.
Rosélia Rousseil, appelée aussi Mademoiselle Rousseil, décède le 7 juin 1916 à l'âge de 76 ans, elle est incinérée au Père-Lachaise à Paris.
Rue de Niort
A la suite du conseil municipal du 12 octobre 1959, une rue de Niort porte son nom .
Source
- Georges Lafosse. Touchatout, le trombinoscope 1871.
- Journal: Le Gaulois 1878.
- Les soirées parisiennes 1903.
- Archives 79.
- La fille d'un proscrit, Mademoiselle Rousseil.