Trieurs à grains fabriqués à Niort (Historique)
Sommaire
Origine des trieurs à grains
En 1846 en France, l’entreprise industrielle Lyonnaise Vachon Père & Fils avait le monopole des trieurs à grains.
À la fin du XIXe siècle, l’idée d’un Niortais Alexandre Rallioux, sera reprise par deux industriels Niortais concurrents.
Ces deux industriels Clert et Marot, vont détrôner les trieurs Vachon (1) en fabriquant des trieurs plus simples et plus perfectionnés.
Leur coût est modéré et évite les lacunes des trieurs Lyonnais, leader mondial sur ce type de matériel...
(1) M. Vachon était fabriquant de trieurs à Lyon.
- Il était en autre possesseur d’un brevet d’invention pour les trieurs à alvéoles.
- Chaque brevet a généralement une durée de 15 ans, et sa validité oblige le possesseur à payer une somme au profit de l’État.
- Son brevet étant tombé dans le domaine public en 1855, la fabrication a pu être reprise, sans préjudice, par les deux industriels niortais...
Utilité des trieurs à grains
Dans les années 1850, l’agriculture se modernise, il faut améliorer les récoltes.
L’agriculteur a besoin de trier les graines qui doivent être saines et vigoureuses. pour ensemencer ses terres.
Les caractères physiques pour trier tous les types de grains sont la grosseur, la longueur et la densité.
Les trieurs construits par les deux entreprises niortaises cumulaient les 4 principales opérations nécessaires à un bon tri :
- -1-La ventilation,
- -2-l’émottage : tri des autres graines, des graviers, de la terre etc…,
- -3-le criblage : séparation des bons blés et des blés maigres, tri de la folle avoine, de l’ivraie et des corps étrangers plus petits,
- -4-le triage : élimination des graines rondes de même grosseur que le blé.
Fabrication, compétition et fin des trieurs à Niort
Les Ets Marot et les Ets Clert s’affrontèrent, jusqu’en procès, sur la suprématie et la diversité de leurs produits.
Les machines s’étendaient du tri de toutes sortes de céréales, mais aussi les légumineuses, les cafés, les fèves de cacao, les haricots, les pommes de terre, les cerneaux, les pois, les marrons les arachides, les alpistes, les anis, le poivre, la moutarde etc…
Le tri pouvait aussi concerner les plombs de chasse, les poudres de guerre en grains, etc…
En machine atypique plus récente, nous noterons que les Ets Clert-Biscara ont élaboré en 1965, au compte de l’Armée française, un trieur à poudre pour la fusée « Diamant ».
De 1880 à 1950, les deux entreprises niortaises occupaient 250 à 300 ouvriers, fabriquant annuellement 5 à 6000 machines (2/3 de la production française).
Elles expédiaient des trieurs dans le monde entier pour l’agriculture, les brasseries, les minoteries, rizeries, fabriques de conserves et autres industries.
Dans les années 1960 à 1980, les trieurs à grains sont intégrés aux moissonneuses - batteuses puis s’en suit un long déclin jusqu’à l’extinction des deux entreprises niortaises :
- - Années 60 pour l’usine Biscara,
- - 1980 pour les usines Marot.
Sources
- Le « Conducteur de machines à battre » (1862). (A. Damey)
- Presse NR 14/08/1957 & 28/08/1996
- Presse CO 14/08/1957
- Archives Municipales Niort 23Z1 / 41Z2 /3Z9
- Archives Départementales 3P30
- Inventaire général du patrimoine culturel de la Région Poitou-Charentes
- YB