Histoires de Saint Florent dans les années 60
Saint Florent a été rattaché à Niort en 1969.
Auparavant, la commune de Saint Florent était donc indépendante et se développait aux rythmes de ses commerces, de ses activités.
Son lieu culturel le Petit Théâtre de Saint Florent fut rebaptisé par la suite le théâtre Jean Richard.
Cet endroit n’était pas qu’un lieu de théâtre, de spectacle ou de bal, mais aussi un « bain douche » !
En effet, dans les années 1960, les habitants de Saint Florent dont les maisons n’avaient pas de salle d’eau, avaient pour habitude de se rendre aux « bains douches » du « petit théâtre » le samedi et le dimanche matin après leurs semaines de labeurs.
Ceux qui aujourd’hui sont encore là pour en témoigner, se souviennent de moments particuliers telles que les discussions engagées entre voisins sur les trottoirs en attendant son tour pour prendre sa douche.
Tout le monde se connaissait, tout le monde se rendait de menus services, tous étaient solidaires des uns des autres.
Solidaires, ils l’étaient, jusque dans l’adversité !… si les bains douches étaient renommés auprès des habitants de Saint Florent, une autre particularité du lieu avait une renommée au-delà des frontières de la commune.
En effet, des militaires américains occupaient encore à l’époque (jusqu’en 64-65 environ) les baraquements situés sur la côte de Montamisé (avenue de La Rochelle, à côté de Bessines).
Ces militaires américains avaient pour habitudes de venir aux bals du Petit Théâtre pour se divertir, apportant dans leurs musettes des portefeuilles bien garnis et beaucoup de whisky en réserve.
Nos Gaulois Saint Florentais ne voyaient pas toujours d’un bon œil la venue de ces troupes, déjà bien excitées à leur arrivée.
Qu’importe, les groupes de musettes se mettaient à l’œuvre, emportant la foule sur les airs d’accordéon, faisant monter la pression et la chaleur en son lieu.
C'est alors que l’alcool consommé à outrance faisait monter la température ; et ce qui devait arriver, arrivait… la bagarre générale !.
L’origine des pugilats était souvent floue et incertaine, mais certains irréductibles Saint Florentais nous ont confié que la cause principale provenait du fait que ces soldats étaient un peu trop entreprenants avec les jeunes filles de Saint Florent.
Le Garde-champêtre de l’époque, de faction pour les bals, avait toutes « les peines du monde » à contrôler les pulsions des uns et des autres.
Les seules armes qu’il pouvait utiliser étaient la négociation, la patience, la malice et il devait faire preuve de beaucoup de psychologie pour arriver à ses fins.
Néanmoins, les débordements étaient tels parfois, qu’il était obligé de faire appel à la Gendarmerie Nationale.
Une fois l’ordre rétabli, que les protagonistes des rixes s’étaient donnés des poignées de main en guise de réconciliation, qu’ils s’engageaient devant les forces de l’ordre à ne pas renouveler leurs méfaits, tout le monde rentrait chez soi…
Et le samedi d’après, tout recommençait !