Jérome Bonaparte séjourne à Sainte-Pezenne
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Sommaire
Jérôme Bonaparte arrive à Niort
- Après la chute de l’Empire le 7 juillet 1815, Napoléon est exilé pour Saint-Hélène le 7 août 1815.
- Le Prince Jérôme Bonaparte, frère cadet de Napoléon, ex-roi de Westphalie (1) est frappé de proscription.
- Il fut envoyé à Niort par Joseph Fouché (2).
- Le 24 juin 1815, Jérôme Bonaparte recevait 100 000 francs en espèces de l’Élysée.
- Cette somme fut versée par le Trésor sur ordre de l’Empereur.
- Le 26 juin 1815, Fouché invitait Jérôme Bonaparte à quitter Paris.
- Le 3 juillet 1815, le lendemain du départ de l'Empereur pour Rochefort, décédait Jean-Jacques-François Bernard-Champinière, maire de Niort, depuis 1812.
- Il était admirateur de Napoléon depuis que celui-ci l’avait désigné maire de Niort, par un décret du 18 août 1812.
Cette coïncidence de faits permet peut-être de d’expliquer pourquoi le séjour de Jérôme Bonaparte vint à Niort, ville connue par Fouché.
- Jérôme Bonaparte arrive à Niort vers le 25 juillet 1815, simplement vêtu, les cheveux poudrés et portant des lunettes.
- Il se déplace en chaise à porteur jusqu'à l’hôtel du « Raisin de Bourgogne (3) ».
- Il fut considéré comme un émigré revenant au pays ou un voyageur voulant visiter la contrée.
- Le mystérieux voyageur se présente dans les bureaux d’Aimable Auguste Bernard-Champinière (4), rue du Faisan.
- Il déclare se nommer Bertrand, qu’il vient dans la contrée pour faire le commerce des vins et eaux-de-vie
- Il désire traiter ces affaires chez son interlocuteur : le banquier Aimable Auguste Bernard-Champinière.
- Il lui remit une escompte de 80 000 francs de la maison Hainguerlot (5) de Paris.
Jérôme Bonaparte séjourne à Sainte-Pezenne
- C’est donc par l’intermédiaire d’Aimable Auguste Bernard-Champinière (1793-1863), fils de Jean-Jacques-François Bernard-Champinière que s’organisa ce séjour à Niort puis Sainte-Pezenne.
- Il vécut incognito dans une maison sur les coteaux de Sainte-Pezenne, peut-être située rue de l’Hometrou.
- Jérôme Bonaparte avait loué cette maison sous le nom de M. Bertrand, négociant en vins et eaux-de-vie.
- Il l'avait loué par l’intermédiaire du banquier Aimable Auguste Bernard-Champinière (4).
- " Cette maison domine la vallée de la Sèvre d’où l’on aperçoit le Donjon et les clochers de Niort... "
- Les dépenses du prince ne correspondaient pas à la modestie de son commerce déclaré...
- Bertrand (Jérôme Bonaparte) venait chaque jour de Sainte-Pezenne déjeuner à Niort avec son nouvel et jeune ami en s’entretenant sur le commerce qu'il désirait établir dans la contrée.
- Bertrand ne manquait pas d’accompagner Aimable Auguste Bernard-Champinière à la Rochelle et Rochefort.
- Les départs des navires, en partance de ces ports visités, semblaient plus le préoccuper que le commerce des vins...
- Cette attitude provoqua les soupçons de Bernard-Champinière qui lui avait trouvé uns certaine ressemblance avec Napoléon 1er.
- « Il faisait l’objet de curiosité, les yeux se tournaient vers sa personne...»
- Lors d’un repas, Bernard-Champinière osa lui demander :
- " - On dit à Niort que vous êtes le frère de l’Empereur ? ".
- À cela, Jérôme Bonaparte répondit :
- " - C’est vrai, je suis le roi de Wesphalie, je pars ce soir, conduisez-moi hors de la ville ".
- Joseph Bonaparte, un autre frère, avait rejoint Napoléon 1er lors de son passage à Niort en 1815, " il avait poussé jusqu'à Niort "...
- (Voir article : Napoléon à Niort)
Départ précipité
- La prudence voulait que Jérôme Bonaparte partit, ce qu’il fit, en direction de Melle.
- Il fit une halte à Gournay, chez le baron Aymé de la Chevrelière pendant 2 nuits.
- L’attachement de son hôte et la discrétion lui était en principe assurée.
- Cependant, le moment n’était pas favorable, Aymé de la Chevrelière recevait ce jour-là plusieurs royalistes du pays.
- Le Prince Jérôme Bonaparte leur fit présenté comme un « ami de Paris » et tout alla bien.
- Pendant ce court séjour, il rencontra François-Raymond Duval, général de Brigade de Napoléon qui était retiré au château de la Renaudière à Thorigné (79).
- En janvier 1816, celui-ci fut d’ailleurs convoqué par le préfet Cursay qui lui reprocha, en autre, cette rencontre.
- Après la deuxième nuit passée au château, Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière (6) fit conduire son hôte aux Maisons-Blanches, au relais de Postes.
- Bien lui en a pris, une visite domiciliaire eut lieu peu de temps après au Château de la Chevrelière.
- Jérôme Bonaparte revint à Paris le 14 août 1815...
Notes
- (1) La Westphalie est une région historique d'Allemagne, comprise entre la Weser et le Rhin.
- (2) Joseph Fouché fut professeur au Collège de l’Oratoire de Niort, situé à l’emplacement de l’hôtel de ville.
- Âgé de 23 ans, il fit ses débuts sous le nom de Père Joseph Fouché en octobre 1782.
- Il fut chargé de la classe de 6ème, pour l’année scolaire 1782/1783.
- L’année suivante, 1783/1784, le Père Joseph Fouché devient professeur de 5ème.
- Il quitta l’Oratoire de Niort à la fin de cette année scolaire pour aller à Saumur, occuper la chaire de 4ème.
- Il eut pour élève Samuel Bernard, frère de Bernard d'Agesci.
- Il fut Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire et eut un rôle déterminant pendant les cent jours auprès de Napoléon.
- (3) Cet hôtel fut construit en 1811 par M. Marin, rue Bonaparte (aujourd’hui rue Ricard) près du champ de foire (Brèche).
- C’est en 1863 que l'enseigne de cet hôtel est transportée entre la rue Victor Hugo et la rue Sainte-Marthe (voir photo).
- (4) Aimable Auguste Bernard-Champinière (1793-1863), fut banquier, juge au tribunal de commerce et conseiller municipal de Niort.
- (5) Pierre Laurent Hainguerlot (1867-1841) était un Banquier parisien et fournisseur des armées impériales.
- (6) M. Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière (1771-1843), Gournay 79.
Anecdote
- Dans le Mémorial des Deux-Sèvres du 16 février 1853, on retrouve Le prince Jérôme Bonaparte dans une réception.
- Cette fête était "offerte" par le Sénat, à l'Empereur Napoléon III et à l'Impératrice, au Luxembourg. (Voir photo).
- Voir article : Napoléon III à Niort en 1852.
Sources
- Maurice Poignat.
- BHSDS 1935, 1975.
- Archives 79.
- Hier Sainte-Pezenne.
- Mémorial des Deux-Sèvres 1953.
- Léo Desaivre 1910.
- Jules Richard " Histoire du Département des Deux-Sèvres ".
- le Journal des Deux Sèvres 1811
- Octave Aubry " Sainte-Hélène " (1938).
- JMD