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BAUGIER Pierre Antoine (1809 / 1863)

De WikiNiort

Article en construction Septembre 2018

Biographie simplifiée

Pierre Antoine Baugier est né à Niort le 24 février 1809. Il est le fils d'Antoine Baugier, propriétaire, et de Marie Thérèse Maillou, habitant à Niort rue Bonaparte (1).

Il a 15 ans lorsque décède son père le 16 janvier 1825.

Il fait des études de Droit à Poitiers puis se fixe comme avocat à Niort.

(1) La rue Bonaparte appelée ainsi sous le 1er Empire prend le nom de rue Royale sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Elle correspond aujourd'hui aux rues Ricard et Victor Hugo.

L'engagement politique

Sous la Restauration, ses opinions libérales l'amène à collaborer au journal d'opposition « La Sentinelle des Deux-Sèvres » dirigé par Clerc la Salle (2).

Après la révolution de juillet 1830, Clerc la Salle devient président du tribunal de Niort.

Il abandonne la direction de son journal à des jeunes comme Baugier, Jozeau, Sauzeau, Douhault, Blot, Désiré Maichain.

Ces derniers constituent une opposition républicaine. La « Sentinelle » disparaît. Baugier et ses amis fondent alors « L'indépendant des Deux-Sèvres » dont le 1er numéro paraît le 4 octobre 1832.

En 1833, Baugier est poursuivi pour avoir inséré dans « L'indépendant » dont il est le gérant et le rédacteur en chef, le toast porté par des républicains réunis lors d'un banquet patriotique (3) : 

<< ...au triomphe de la république, à la chute du gouvernement anti-national qui pèse depuis 3 ans sur le sol français... >>.

Louis Chabaudy (1801/1875), avocat, ami de Baugier, républicain convaincu défend avec talent « L'Indépendant ».

Le journal et Baugier sont acquittés lors de l'audience de la cour d'assises tenue à Niort le 22 octobre 1833.

Baugier et ses amis exercent un influence importante lors des élections législatives de 1833, 1839, 1846.

Contre les candidats officiels ils soutiennent alors les candidatures républicaines d'Armand Carrel, Michel de Bourges et de Désiré Maichain.

En 1837, Baugier entre au conseil municipal de Niort. En 1841 l'opposition est telle que le gouvernement refuse de nommer un maire.

La ville reste pendant 5 ans dirigée par une administration provisoire. Chaque conseiller remplit donc à tour de rôle les fonctions de maire. Baugier est nommé maire en 1837, 1843 et en 1845.

Il est celui qui se distingue le plus par son activité. Ainsi en 1846 le blé étant rare du fait des mauvaises récoltes, le pain est très cher.

La disette menace la population. Baugier s'occupe alors de remplir les greniers de la ville et de créer des bons de pain pour les classes laborieuses.

Il s'occupe aussi d'organiser la bibliothèque municipale et en dresse le 1er catalogue comprenant plus de 15000 ouvrages.

En février 1848, après la proclamation de la seconde république, il est nommé maire provisoire par le nouveau commissaire (préfet) de la république, son ami Désiré Maichain.

Le 23 avril 1848, il est élu député à l'assemblée constituante. Il se distingue alors par la fermeté de ses convictions républicaines et par l'indépendance de son caractère. Cependant le 26 mai 1848 il est battu aux élections législatives.

(2) Clerc la salle : homme politique né à Niort le 15 février 1795, décédé à Mauzé-Thouarsais le 2 octobre 1863. Avocat, il fonde « La Sentinelle des Deux-Sèvres » journal d'opposition libérale ce qui lui vaut d'être condamné pour fait de presse en 1829. Il est député des Deux-Sèvres de 1831 à 1834. Il siège à gauche. Il est le beau-père d'Amable Ricard, député et ministre de l'intérieur sous la 3ème république.
(3) Ce banquet patriotique s'est tenu à Niort le 15 août 1833 dans le jardin de Baugier, rue Trianon aujourd'hui rue de 24 février.

Les banquets républicains sont des repas publics organisés à des fins politiques. Parmi les plus célèbres, en 1847 sous la Monarchie de Juillet, la Campagne des Banquets débouche sur la Révolution de Février 1848 et l'avènement de la Seconde République.

L'abandon de la vie politique

Lorsque le second Empire est proclamé en décembre 1852, Baugier abandonne la vie politique. Il se retire à Sainte-Pezenne.

En 1853, le poste de bibliothécaire de Niort devient vacant. Le maire, Paul François Proust (1851/1865) nomme Baugier bibliothécaire de la ville.

Par contre le préfet exige des nouveaux fonctionnaires qu'ils prêtent serment de fidélité à la constitution et à l'Empereur. Baugier, fidèle à ses opinions républicaines, refuse et renonce à ses nouvelles fonctions.

Conclusion

L'engagement politique de Baugier est indéniable. Toute sa vie il est resté fidèle à ses opinions républicaines.

En dehors de la politique, il a beaucoup oeuvré dans divers domaines culturels. Ainsi en 1835, il fonde :

- la Société statistique des Deux-Sèvres,
- la Société Philharmonique de Niort.

Ami D'Orbigny (4), il contribue au développement de la géologie.

Il publie en collaboration avec Charles Arnauld un ouvrage sur les monuments religieux, civils et militaires du département.

Il meurt prématurément à Sainte-Pezenne le 11 novembre 1863. Il est inhumé dans le cimetière de Niort (5).

Il laisse un fils, Marie Jules Antoine (1850/1896), avocat, maire de Sainte-Pezenne et conseiller général du premier canton de Niort.

En 1876 le conseil municipal de Niort donne le nom d'Antoine Baugier à l'ancienne rue du Port reliant la place du Port aux Vieux Ponts.

(4) D'Orbigny (1802/1857) : naturaliste, explorateur et paléontologue.
(5) L'éloge funèbre est prononcé sur sa tombe par Amable Ricard, avocat au barreau de Niort, futur député et ministre de l'intérieur sous la 3ème république et par son ami Chabaudy.

Sources

  • Archives politiques du département des Deux-Sèvres (1789-1889). Tome second « Portraits et Biographies » . Emile Monnet, Niort 1890.
  • Société de statistiques, sciences, lettres et arts du département des Deux-sèvres ; L Clouzot 1889.
  • Les journaux : La sentinelle des Deux-Sèvres année 1830, L'Indépendant des Deux-Sèvres années 1832 et 1833, Le mémorial des Deux-Sèvres année 1863.
  • « Hier Saint-Pezenne » Septembre 2018
Recherche et texte : Maurice Vinck
Mise en page et illustration: Jean-Michel Dallet