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BUJAULT Jacques - Agronome du Niortais

De WikiNiort
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Article en construction 25 avril 2023

Biographie simplifiée

Jacques Pierre Bujault, fils de Jacques Bujault et de Jeanne Rousseau, est né à La Forêt sur Sèvre (79) le 1er Janvier 1771.
Il est fils et petit fils de légistes. Son grand père fut sénéchal de la Forêt (1).
En 1787, son père est lieutenant sénéchal de La Forêt et de Saint-Marsault.
En 1789, il est l'un des 2 délégués locaux aux États-Généraux de Poitiers.
En 1790, après la division de la France en départements, il est élu procureur du district de Châtillon sur Sèvre (ancien nom de Mauléon).
Son fils, Jacques Bujault, après l'école primaire à La Forêt puis le collège à Angers, commence des études de droit interrompues par la Révolution.
En février 1791, lorsque les troubles éclatent dans le district de Châtillon, il prend les armes pour défendre les administrateurs dont son Père.
Le 26 juin 1792, il épouse en l'Église Notre-Dame de Niort Catherine Rosalie Delavault, fille de Jean Delavault marchand chamoiseur et de Marie-Anne Naudin.
De leur union naîtront à Niort leurs deux premiers enfants : 2 filles : Zélie Rose le 1er avril 1793 et Pauline le 1er septembre 1796.
Ils auront 17 enfants...
(1) Sénéchal : officier de l'administration royale, nommé et révocable par le roi. Il a des fonctions administratives, judiciaires, et financières.

Jacques Bujault : Imprimeur

En 1791, il s'installe à Niort et devient imprimeur et libraire en s'associant avec Louis Averti, un ancien professeur au collège de l'Oratoire.
Le 4 juillet 1792, Jacques Bujault et Louis Averti s'engagent comme volontaires à l'appel de « La patrie en danger » (2).
On les retrouve à Niort comme imprimeurs en 1784. Parallèlement Jacques Bujault ouvre un cabinet de défenseur à Niort.
En 1798, les 2 associés vendent leur imprimerie, Jacques Bujault vient de perdre sa 1ère fille décédée le 8 août 1798 et s'installe à Melle comme avocat.
(2) Il s'agit de la « Levée en Masse » pour faire face à l'invasion Prussienne.

Jacques Bujault : Avocat

Le choix de Melle peut étonner. En fait le tribunal de cette petite ville rurale est au premier rang des tribunaux des Deux-Sèvres par le nombre d'affaires traitées.
Jacques Bujault n'aime guère les procès. Il préfère mettre les plaideurs d'accord. D'ailleurs il plaide souvent gratuitement.
Sa devise : fermeté, franchise et probité ainsi que sa connaissance du langage, des mœurs, des traditions de la campagne Melloise lui valent alors une grande notoriété.
En 1808, on lui propose un poste de conseiller à la cour d 'appel de Poitiers. Il refuse préférant se consacrer à sa clientèle rurale.
En 1810, il achète trois métairies pour un total de 190 Ha : Saint-Médard sur la commune du même nom, La Forêt et Chaloue sur celle de Sainte-Blandine à proximité de Celles sur Belle.
Son objectif est d'y mettre en application avec ses métayers les préceptes qu'il défend.
Parallèlement à son métier d'avocat, Jacques Bujault s'engage en politique.
Il est élu député lors des Cents Jours en 1815 puis député de l'opposition sous la Restauration de 1822 à 1824.
Il renonce alors à la députation pour n'être que conseiller général du canton de Melle.
En 1832, à la suite du décès de sa seconde fille, il cède son étude d'avocat et se retire dans sa propriété de Chaloue. Il quitte donc le « Barreau » pour les « Champs ».

Jacques Bujault : Laboureur et Écrivain

Jacques Bujault à Chaloue se disait Laboureur. En fait il se bornait à surveiller l'exploitation de ses terres.
Par contre il écrit pour dit-il aider les agriculteurs.
C'est par dizaines que se comptent ses œuvres depuis « Le projet d'amélioration de l'agriculture», jusqu'aux pétitions, guides, traités, leçons, lettres sur l'élevage et sur les haras.
Le journal local : "L’ami du bon agriculteur" le décrit ainsi, extraits :
« Sans hésiter, Jacques Bujault abandonna le barreau et se fit agriculteur ; mais agriculteur pratique : portant grand chapeau, large blouse, sabots à la courge, expérimentant lui-même tout en étudiant avec ardeur les ouvrages d’Olivier de Serres et de quelques autres agriculteurs célèbres.
On comprend les résultats que devaient produire ses observations pratiques, faites sur la nature même, jointes aux réflexions que lui suggéraient ses études.
Loin de s’égarer dans de fausses théories ou de longs mémoires, il chercha à tout simplifier, afin d’être écouté et compris par les masses.
De là ses proverbes agricoles, si vrais, si profonds, qui frappent l’esprit le plus inculte aussi bien que la plus vaste intelligence... »
Mais ce sont surtout ses almanachs (3) publiés sous le nom de « Maître Jacques » et en particulier « Le grand almanach du cultivateur » tiré à 500000 exemplaires qui lui valent la notoriété.
Ce grand almanach renseigne sur les phases de la lune, l'heure du lever et du coucher du soleil, les horaires des marées, les dates et lieux des foires et les travaux saisonniers.
Ce petit livre vendu 3 sous, simple, imagé, vivant, fait intervenir des personnages proches des villageois avec leurs qualités et leurs défauts (4) dans des scènes assez cocasses au milieu desquelles l'on trouvent des préceptes sérieux sous forme de proverbes (5).
(3) Un almanach est un petit livret publié chaque année comprenant un calendrier et des renseignements par exemple sur les pratiques agricoles selon les saisons.
(4) « La routine, ennemie du progrès, c'est M Routinet du village Hurluberlu, une commune de Tout Y Faut ».
« Quant à l'ivrognerie, c'est Boisansoif et Jamaisous qui en sont les représentants ».
(5) « On se ruine aisément, on s'enrichit qu'en peine prenant ».
« Poche percée ne tient pas le mil  ».
« Une poignée de paille donne deux poignées de fumier qui donneront une poignée de grains » .
« 25 boisselées bien fumées en valent 60 qui le sont mal ».
« Ce n'est pas ce qu'on sème, c'est ce qu'on fume qui produit ».
« Le fermier qui n'a pas de foin sera toujours dans le besoin ».

Testament de Jacques Bujault

Jacques Bujault décède le 24 décembre 1842 à Chaloue.
Dans son testament, il fait de son épouse (6) son unique légataire et lui précisant : « Je veux être enterré le plus simplement possible comme un pauvre laboureur ». Il est mis en terre à Mougon tout près de Chaloue.
Son testament est aussi celui d'un philanthrope.
Il donne 1000 fr à chacun des 17 enfants de ses fermiers et une dizaine de 1000 fr à d'autres enfants nécessiteux.
Il fonde une école à Sainte-Blandine ; pour la bâtir il donne 3 ha de terre et 75000 fr sur lesquels on prendra le traitement de l'instituteur.
Il fait don de 1500 fr pour les pauvres de Chaloue et une rente de 700 fr pour celui qui fera le meilleur almanach destiné aux agriculteurs.
(6) Son épouse décède à Chaloue le 12 août 1849

Les hommages postumes

En 1881, la commune de Tauché-Sainte-Blandine fait érigé un buste ne son honneur.
En 1889 à Melle, à la mémoire de Jacques Bujault, député des Deux-Sèvres et promoteur d'une nouvelle agriculture, est érigée Place de Strasbourg une sculpture en bronze de Roulleau (Voir photo).
Ce buste est réquisitionné en 1941 par les allemands pour être fondu.
Il est remplacé, en 1948, par un buste réalisé par George Crouzat (1904-1976) sculpteur à Arceuil. Le soubassement du monument est en granit. Le piédestal et le buste sont en calcaire.
Ce monument comporte entre autres les armoiries de la ville de Melle et différents symboles de la profession d'agriculteur.
En décembre 1942, le Mémorial des Deux-Sèvres décrit le centenaire de sa mort célébré à Niort en présence du ministre de l'agriculture du gouvernement de Vichy.
Cette présentation de 1942 est une façon pour l'État Français de récupérer la mémoire d'un républicain qui a consacré une partie de sa vie aux agriculteurs.
En 1988, le Lycée agricole de Melle prend le nom de Jacques Bujault pour le 20ème anniversaire de sa création.
Enfin à Niort depuis 1863, à droite de la Place de La Brèche, une avenue et une placette portent son nom.

Sources

  • Différents articles sur internet dont wikipedia
  • Le Mémorial des Deux-Sevres 1942
  • Jacques Bujault « Un agriculteur populaire » Joseph Hérissé 1854
  • « Jacques Bujault, avocat et laboureur 1771-1842 » Jacques et Philippe Le Vatois. 1943
  • Texte : Maurice Vinck
  • Mise en page et illustrations : Jean-Michel Dallet
  • « Hier Sainte-Pezenne » Avril 2023