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Bombardement de Niort le 7 juin 1944 : Différence entre versions

De WikiNiort
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'''Article en reconstruction Septembre 2017'''
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==Bombardement du 7 juin 1944==
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La première alerte retentie le soir 7 juin vers 19h 45 et elle est suivie du sifflement des bombes qui tombent...
  
''Témoignage de M. & Mme Houillot''
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Le lendemain du jour du débarquement en Normandie, les bombardiers américains frappent violemment  le quartier de la Gare de Niort.
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Le premier objectif est d’empêcher, aux troupes allemandes, toute remontée vers le lieu du débarquement.
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Les bombardiers « alliés » larguent à plus de 3000m de nombreuses bombes qui tombent sans précision sur un large espace autour de la gare (Voir article sur les impacts).
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Le second objectif est d’anéantir une production des fusées d'obus et des percuteurs produits pour la Wehrmacht.
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Cette usine, la Société Niortaise de Construction Mécanique, est située à Saint-Florent, elle sera en partie bombardée.
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==Conséquences tragiques du Bombardement==
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Les dégâts sont considérables, il faut fouiller toutes les habitations éventrées.
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Un manque de matériel de secours et une pénurie d’essence vont considérablement ralentir les secours.
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On déplore 40 morts et de nombreux blessés, au moins 31,  recensés.
  
Monsieur Houillot né en 1927 était alors apprenti tapissier dans le centre- ville de Niort. Ses parents vivaient dans la maison ou il réside lui-même aujourd’hui.
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===Listes non exhaustive des victimes du Bombardement du 7 juin 1944 :===
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*Barbeyron Louis, habitant Libourne, (Voyageur de Commerce)
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*Bire Adèle, 106, rue des Trois Coigneaux,
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*Boisset  (Mme) 34, rue Mazagran
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*Boisson Charles, (Chauffeur au service de l’Hôpital),
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*Bustaret, (Directeur de la Banque de France),
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*Bustaret, (Mme), (Épouse du Directeur),
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*Bustaret (Fils),
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*Denoël Esther,
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*Deroyer Jean, 102, rue des Trois Coigneaux,
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*Deroyer Valentine, 102, rue des Trois Coigneaux,
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*Favreau Robert, habitant Lagors (17),
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*Fazilleau  Achille, 55 ans 123, Av de Limoges,
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*Faucher Jeanne, 6 bis, rue de Ribray,
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*Favier Marc, La Palissière de Saint-Florent,
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*Frappier Antonnin, 65 ans, 67, rue de l’Yser,
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*Gadiot Marcel, rue de la Gare (épicier),
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*Grolleau André, 14 ans 67, rue Paul-Bert,
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*Guignard (Mme), 86, rue de la Gare,
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*Izambert (Mme), 61, rue de la Gare,
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*Malagnac Louis, 110, rue des Trois Coigneaux,
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*Marot (Mme), 99, rue des Trois Coigneaux,
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*Méchin (Mlle), (Fille du concierge de la Banque de France),
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*Mureau Pierre, 32, rue du 24 Février, (Employé des PTT),
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*Nebas Robert, 3, rue de la Gare (Boucher),
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*Ollivier Alain, 4, rue Thiers (journaliste),
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*Sauquet (Mme), 74, rue de la Gare,
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*Sauquet Robert, 74, rue de la Gare,
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*Souris Dimitri, 30, rue des tanneurs
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*Trébuchet (Mme) (née Drouet), près de la SNCM,
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*Trébuchet, 7 ans, fils de Trébuchet (Mme), près de la SNCM,
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*La bonne du caissier de la Banque de France,
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*Un employé de Chemin de Fer…etc...
  
[[Fichier:Bombardement_niort_juin_44.jpg‎ |350px|left|thumb|Vue aérienne du quartier de la gare]]
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==Témoignage de M. & Mme Houillot==
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'''Monsieur Houillot né en 1927 était alors apprenti tapissier dans le centre-ville de Niort. Ses parents vivaient dans la maison ou il réside lui-même aujourd’hui.'''
  
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"''Lors du bombardement, un pavé de la gare marchande est arrivé dans notre cuisine ainsi qu’un éclat de bombe qui s’est fiché  dans une porte de placard''."
  
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"''Ma sœur née en 1914, épouse  Metayer, était alors couchée dans des logements de fonction de la gare.''"
  
"Lors du bombardement, un pavé de la gare marchande est arrivé dans notre cuisine ainsi qu’un éclat de bombe qui s’est fiché  dans une porte de placard.
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"''Elle a subi de plein fouet le bombardement et les logements ont été détruits. Elle a eu une blessure à la main et a perdu un doigt.''"
  
Ma sœur née en 1914, épouse  Metayer,  était alors couchée dans des logements de fonction de la gare. Elle a subi de plein fouet le bombardement et les logements ont été détruits. Elle a eu une blessure à la main et a perdu un doigt. Son ami M. Favreau qui travaillait à la S.N.C.F. est mort cette même nuit.
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"''Son ami M. Robert Favreau qui travaillait à la S.N.C.F. est mort cette même nuit''."
  
Après cet évènement, il y a eu un mitraillage vers la [[rue de Brioux]] où était postée une mitrailleuse allemande que les anglais voulaient détruire.
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"''Après cet événement, il y a eu un mitraillage vers la [[rue de Brioux]] où était postée une mitrailleuse allemande que les anglais voulaient détruire''".
  
A l’époque les gens de la défense passive passaient nous prévenir quand il y avait des alertes et nous allions dans les champs environnants . Comme cela se produisait souvent, il m’arrivait de rester couché.
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"''A l’époque les gens de la défense passive passaient nous prévenir quand il y avait des alertes et nous allions dans les champs environnants . Comme cela se produisait souvent, il m’arrivait de rester couché.''"
 
   
 
   
De par mon état d’apprenti tapissier, je connaissais toutes les structures allemandes car je camouflais toutes les portes et fenêtres pour que la lumière ne soit pas visible la nuit et donc impossible à repérer lors des  bombardements des alliés. J’ai ainsi camouflé la Banque populaire place de la Brèche, alors siège des Allemands, ainsi que le siège de la gestapo, là où se tient aujourd’hui le cabinet médical [[rue Alsace Lorraine]]."
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''"De par mon état d’apprenti tapissier, je connaissais toutes les structures allemandes car je camouflais toutes les portes et fenêtres pour que la lumière ne soit pas visible la nuit et donc impossible à repérer lors des  bombardements des alliés.''"
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"''J’ai ainsi camouflé la Banque populaire place de la Brèche, alors siège des Allemands, ainsi que le siège de la gestapo, là où se tient aujourd’hui le cabinet médical [[rue Alsace Lorraine]].''"
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=Documents inédits découverts à la Préfecture de Niort=
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'''Les photos inédites qui illustrent cet article ont longtemps séjourné dans une vieille armoire fermée à clé dans le grenier la Préfecture de Niort.'''
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C’est lors d’un inventaire à l’occasion d’un changement de Préfet à la Péfecture de Niort que Sylvie Laillier, assistante du Préfet des Deux-Sèvres, découvre cette armoire.
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'''Témoignages de Mme Sylvie Laillier :'''
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« ''Avec l'accord et le soutien de Mme Christiane Barret '''(1)''', préfète en poste, j'ai commencé à trier ces documents mais vu leur importance historique, j'ai contacté les archives départementales.'' »
  
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« ''Nous avons mis près d'une semaine à plusieurs personnes, dont la directrice des archives, pour venir à bout de ce travail.'' »
  
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« ''Tout ce dossier, qui concerne la Défense Passive dans les Deux-Sèvres,  est désormais consultable aux Archives des Deux-Sèvre''s. »
  
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'''Toutes les illustrations de cet article provienne de cette découverte.'''
  
== Source ==
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'''(1)'''Mme Christiane Barret fut Préfète des Deux-Sèvres de 2009 à juin 2012.
  
Propos recueillis le 17 février 2012 par Sylvie Chatelier .
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==Sources==
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*Mémorial des Deux-Sèvres du 9 et 10 / 11 juin 1944.
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*Archives 79.
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*Propos recueillis le 17 février 2012 par Sylvie Chatelier.
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*Témoignage : Mme Sylvie Laillier (2017).

Version du 4 septembre 2017 à 16:45

Article en reconstruction Septembre 2017

Bombardement du 7 juin 1944

La première alerte retentie le soir 7 juin vers 19h 45 et elle est suivie du sifflement des bombes qui tombent...

Le lendemain du jour du débarquement en Normandie, les bombardiers américains frappent violemment le quartier de la Gare de Niort.

Le premier objectif est d’empêcher, aux troupes allemandes, toute remontée vers le lieu du débarquement.

Les bombardiers « alliés » larguent à plus de 3000m de nombreuses bombes qui tombent sans précision sur un large espace autour de la gare (Voir article sur les impacts).

Le second objectif est d’anéantir une production des fusées d'obus et des percuteurs produits pour la Wehrmacht.

Cette usine, la Société Niortaise de Construction Mécanique, est située à Saint-Florent, elle sera en partie bombardée.

Conséquences tragiques du Bombardement

Les dégâts sont considérables, il faut fouiller toutes les habitations éventrées.

Un manque de matériel de secours et une pénurie d’essence vont considérablement ralentir les secours.

On déplore 40 morts et de nombreux blessés, au moins 31, recensés.

Listes non exhaustive des victimes du Bombardement du 7 juin 1944 :

  • Barbeyron Louis, habitant Libourne, (Voyageur de Commerce)
  • Bire Adèle, 106, rue des Trois Coigneaux,
  • Boisset (Mme) 34, rue Mazagran
  • Boisson Charles, (Chauffeur au service de l’Hôpital),
  • Bustaret, (Directeur de la Banque de France),
  • Bustaret, (Mme), (Épouse du Directeur),
  • Bustaret (Fils),
  • Denoël Esther,
  • Deroyer Jean, 102, rue des Trois Coigneaux,
  • Deroyer Valentine, 102, rue des Trois Coigneaux,
  • Favreau Robert, habitant Lagors (17),
  • Fazilleau Achille, 55 ans 123, Av de Limoges,
  • Faucher Jeanne, 6 bis, rue de Ribray,
  • Favier Marc, La Palissière de Saint-Florent,
  • Frappier Antonnin, 65 ans, 67, rue de l’Yser,
  • Gadiot Marcel, rue de la Gare (épicier),
  • Grolleau André, 14 ans 67, rue Paul-Bert,
  • Guignard (Mme), 86, rue de la Gare,
  • Izambert (Mme), 61, rue de la Gare,
  • Malagnac Louis, 110, rue des Trois Coigneaux,
  • Marot (Mme), 99, rue des Trois Coigneaux,
  • Méchin (Mlle), (Fille du concierge de la Banque de France),
  • Mureau Pierre, 32, rue du 24 Février, (Employé des PTT),
  • Nebas Robert, 3, rue de la Gare (Boucher),
  • Ollivier Alain, 4, rue Thiers (journaliste),
  • Sauquet (Mme), 74, rue de la Gare,
  • Sauquet Robert, 74, rue de la Gare,
  • Souris Dimitri, 30, rue des tanneurs
  • Trébuchet (Mme) (née Drouet), près de la SNCM,
  • Trébuchet, 7 ans, fils de Trébuchet (Mme), près de la SNCM,
  • La bonne du caissier de la Banque de France,
  • Un employé de Chemin de Fer…etc...

Témoignage de M. & Mme Houillot

Monsieur Houillot né en 1927 était alors apprenti tapissier dans le centre-ville de Niort. Ses parents vivaient dans la maison ou il réside lui-même aujourd’hui.

"Lors du bombardement, un pavé de la gare marchande est arrivé dans notre cuisine ainsi qu’un éclat de bombe qui s’est fiché dans une porte de placard."

"Ma sœur née en 1914, épouse Metayer, était alors couchée dans des logements de fonction de la gare."

"Elle a subi de plein fouet le bombardement et les logements ont été détruits. Elle a eu une blessure à la main et a perdu un doigt."

"Son ami M. Robert Favreau qui travaillait à la S.N.C.F. est mort cette même nuit."

"Après cet événement, il y a eu un mitraillage vers la rue de Brioux où était postée une mitrailleuse allemande que les anglais voulaient détruire".

"A l’époque les gens de la défense passive passaient nous prévenir quand il y avait des alertes et nous allions dans les champs environnants . Comme cela se produisait souvent, il m’arrivait de rester couché."

"De par mon état d’apprenti tapissier, je connaissais toutes les structures allemandes car je camouflais toutes les portes et fenêtres pour que la lumière ne soit pas visible la nuit et donc impossible à repérer lors des bombardements des alliés."

"J’ai ainsi camouflé la Banque populaire place de la Brèche, alors siège des Allemands, ainsi que le siège de la gestapo, là où se tient aujourd’hui le cabinet médical rue Alsace Lorraine."

Documents inédits découverts à la Préfecture de Niort

Les photos inédites qui illustrent cet article ont longtemps séjourné dans une vieille armoire fermée à clé dans le grenier la Préfecture de Niort.

C’est lors d’un inventaire à l’occasion d’un changement de Préfet à la Péfecture de Niort que Sylvie Laillier, assistante du Préfet des Deux-Sèvres, découvre cette armoire.

Témoignages de Mme Sylvie Laillier :

« Avec l'accord et le soutien de Mme Christiane Barret (1), préfète en poste, j'ai commencé à trier ces documents mais vu leur importance historique, j'ai contacté les archives départementales. »

« Nous avons mis près d'une semaine à plusieurs personnes, dont la directrice des archives, pour venir à bout de ce travail. »

« Tout ce dossier, qui concerne la Défense Passive dans les Deux-Sèvres,  est désormais consultable aux Archives des Deux-Sèvres. »

Toutes les illustrations de cet article provienne de cette découverte.

(1)Mme Christiane Barret fut Préfète des Deux-Sèvres de 2009 à juin 2012.

Sources

  • Mémorial des Deux-Sèvres du 9 et 10 / 11 juin 1944.
  • Archives 79.
  • Propos recueillis le 17 février 2012 par Sylvie Chatelier.
  • Témoignage : Mme Sylvie Laillier (2017).