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Jérome Bonaparte séjourne à Sainte-Pezenne : Différence entre versions

De WikiNiort
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[[Fichier:Jérome Bonaparte.jpg|280px|thumb|Jérome Bonaparte, nommé en 1850 maréchal de France par son neveu le prince-président Louis-Napoléon, alors âgé d'environ 68 ans (vers 1856).]]
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[[Fichier:Batiment 2016 montage.jpg|400px|right|thumb|Emplacement de l’Ancien Hôtel du Raisin de Bourgogne (Photo montage.)]]
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==Jérôme Bonaparte se cache à Sainte-Pezenne ==
 
Après la chute de l’Empire le 7 juillet 1815, Napoléon est exilé pour Saint-Hélène le 7 août 1815.
 
 
 
Le Prince Jérôme Bonaparte, frère cadet de Napoléon, ex-roi de Westphalie '''(1)''' est frappé de proscription. Il fut envoyé à Niort par Joseph Fouché '''(2)'''.
 
 
 
Il arriva vers le 25 juillet 1815 en chaise de poste à l’hôtel du « '''Raisin de Bourgogne''' ». Cet hôtel fut construit en 1811 par M. Marin, rue Bonaparte (aujourd’hui rue Ricard) près du champ de foire (Brèche). C’est en 1863 que l'enseigne de cet hôtel est transportée entre la rue Victor Hugo et la rue Sainte-Marthe (voir photo).
 
 
 
Il séjourna à Niort pendant plus d’un mois et se cacha à '''Sainte-Pezenne'''. Il vécut incognito dans une maison sur les coteaux de Sainte-Pezenne, peut-être située rue de l’Hometrou. ''Cette maison domine la vallée de la Sèvre d’où l’on aperçoit le Donjon et les clochers de Niort…''
 
 
 
C’est un mois plus tôt que Napoléon passa par Niort, lors de son dernier voyage en direction de Sainte-Hélène.
 
 
 
(Voir article:  [[Napoléon à Niort]])
 
 
 
==Identité cachée ==
 
Jérôme Bonaparte avait loué cette maison sous le nom de M. Bertrand, négociant en vins et eaux-de vie. Il l'avait loué par l’intermédiaire d’un banquier M. Auguste Bernard-Chambinière '''(3)'''. Celui-ci ne connu le vrai nom de cet hôte de passage qu’au moment de son départ...
 
 
 
Le Prince Jérôme Bonaparte descendait chaque jour à Niort pour déjeuner. Les dépenses du prince ne correspondaient pas à la modestie de son commerce déclaré.
 
 
 
''« Il fut l’objet de curiosité, les yeux se tournaient vers sa personne…»''
 
  
 +
==Jérôme Bonaparte arrive à Niort ==
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:Après la chute de l’Empire le 7 juillet 1815, Napoléon est exilé pour Saint-Hélène le 7 août 1815.
 +
:Le Prince Jérôme Bonaparte, frère cadet de Napoléon, né en 1784, ex-roi de Westphalie '''(1)''' est frappé de proscription.
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:Il fut envoyé à Niort par Joseph Fouché '''(2)'''.
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:Le 24 juin 1815, Jérôme Bonaparte recevait 100 000 francs en espèces de l’Élysée.
 +
:Cette somme fut versée par le Trésor sur ordre de l’Empereur.
 +
:Le 26 juin 1815, Fouché invitait Jérôme Bonaparte à quitter Paris.
 +
:Le 3 juillet 1815, le lendemain du départ de l'Empereur pour Rochefort, décédait Jean-Jacques-François Bernard-Champinière, maire de Niort, depuis 1812.
 +
:Il était admirateur de Napoléon depuis que celui-ci l’avait désigné maire de Niort, par un décret  du 18 août 1812.
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'''Cette coïncidence de faits permet peut-être de d’expliquer pourquoi le séjour de Jérôme Bonaparte vint à Niort, ville connue par Fouché.'''
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:Jérôme Bonaparte arrive à Niort vers le 25 juillet 1815, simplement vêtu, les cheveux poudrés et portant des lunettes.
 +
:Il se déplace en chaise à porteur jusqu'à l’hôtel du « '''Raisin de Bourgogne (3)''' ».
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:Il fut considéré comme un émigré revenant au pays ou un voyageur voulant visiter la contrée.
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:Le mystérieux voyageur se présente dans les bureaux d’Aimable Auguste Bernard-Champinière '''(4)''', rue du Faisan.
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:Il déclare se nommer Bertrand, qu’il vient dans la contrée pour faire le commerce des vins et eaux-de-vie
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:Il désire traiter ces affaires chez son interlocuteur : le banquier Aimable Auguste Bernard-Champinière.
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:Il lui remit une escompte de 80 000 francs de la maison Hainguerlot '''(5)''' de Paris.
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[[Fichier:St Pez J Bonaparte.jpg|250px|right|thumb|Notes de Henri Clouzot en 1939.]]
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==Jérôme Bonaparte séjourne à Sainte-Pezenne==
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:C’est donc par l’intermédiaire d’Aimable Auguste Bernard-Champinière (1793-1863), fils de Jean-Jacques-François Bernard-Champinière que s’organisa ce séjour à Niort puis Sainte-Pezenne.
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:Il vécut incognito dans une maison sur les coteaux de Sainte-Pezenne, peut-être située rue de l’Hometrou.
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:Jérôme Bonaparte avait loué cette maison sous le nom de M. Bertrand, négociant en vins et eaux-de-vie.
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:Il l'avait loué par l’intermédiaire du banquier Aimable Auguste Bernard-Champinière '''(4)'''. 
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:" ''Cette maison domine la vallée de la Sèvre d’où l’on aperçoit le Donjon et les clochers de Niort...'' "
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:Les dépenses du prince ne correspondaient pas à la modestie de son commerce déclaré...
 +
:Bertrand (Jérôme Bonaparte) venait chaque jour de Sainte-Pezenne déjeuner à Niort avec son nouvel et jeune ami en s’entretenant sur le commerce qu'il désirait établir dans la contrée.
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:Bertrand ne manquait pas d’accompagner Aimable Auguste Bernard-Champinière à la Rochelle et Rochefort.
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:Les départs des navires, en partance de ces ports visités, semblaient plus le préoccuper que le commerce des vins...
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:Cette attitude provoqua les soupçons de Bernard-Champinière qui lui avait trouvé une certaine ressemblance avec Napoléon 1er.
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:''« Il faisait l’objet de curiosité, les yeux se tournaient vers sa personne...»''
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:Lors d’un repas, Bernard-Champinière osa lui demander :
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:" ''- On dit à Niort que vous êtes le frère de l’Empereur'' ? ".
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:À cela, Jérôme Bonaparte répondit :
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:" '' - C’est vrai, je suis le roi de Wesphalie, je pars ce soir, conduisez-moi hors de la ville'' ".
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:Joseph Bonaparte, un autre frère, avait rejoint Napoléon 1er lors de son passage à Niort en 1815, " ''il avait poussé jusqu'à Niort'' "...
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::(Voir article :  [[Napoléon à Niort]])
 
==Départ précipité ==
 
==Départ précipité ==
La prudence voulait que Jérôme Bonaparte partit, ce qu’il fit, en direction de Melle. Il fit une halte à Gournay, chez le baron M. Aymé de la Chevrelière pendant 2 nuits. L’attachement de son hôte et la discrétion lui était en principe assurée. Cependant, le moment n’était pas favorable, M. Aymé de la Chevrelière recevait ce jour-là plusieurs royalistes du pays. Le Prince Jérôme Bonaparte leur fit présenté comme un ''« ami de Paris »'' et tout alla bien.
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:La prudence voulait que Jérôme Bonaparte partit, ce qu’il fit, en direction de Melle.  
 
+
:Il fit une halte à Gournay, chez le baron Aymé de la Chevrelière pendant 2 nuits.  
Pendant ce court séjour, il rencontra François-Raymond Duval, général de Brigade de Napoléon qui était retiré au château de la Renaudière à Thorigné. En janvier 1816, celui-ci fut d’ailleurs convoqué par le préfet Cursay qui lui reprocha, en autre, cette rencontre.
+
:L’attachement de son hôte et la discrétion lui était en principe assurée.  
 
+
:Cependant, le moment n’était pas favorable, Aymé de la Chevrelière recevait ce jour-là plusieurs royalistes du pays.  
Après la deuxième nuit passée au château, M. Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière '''(4)''' fit conduire son hôte aux Maisons-Blanches. Bien lui en a pris, une visite domiciliaire eut lieu peu de temps après au Château de la Chevrelière.
+
:Le Prince Jérôme Bonaparte leur fit présenté comme un ''« ami de Paris »'' et tout alla bien.
 
+
:Pendant ce court séjour, il rencontra François-Raymond Duval, général de Brigade de Napoléon qui était retiré au château de la Renaudière à Thorigné (79).  
==Notes :==
+
:En janvier 1816, celui-ci fut d’ailleurs convoqué par le préfet Cursay qui lui reprocha, en autre, cette rencontre.
'''(1)''' La Westphalie est une région historique d'Allemagne, comprise entre la Weser et le Rhin.  
+
:Après la deuxième nuit passée au château, Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière '''(6)''' fit conduire son hôte aux Maisons-Blanches, au relais de Postes.  
 
+
:Bien lui en a pris, une visite domiciliaire eut lieu peu de temps après au Château de la Chevrelière.
'''(2)''' Joseph Fouché fut professeur au Collège de l’Oratoire de Niort, situé à l’emplacement de l’hôtel de ville.
+
:Jérôme Bonaparte revint à Paris le 14 août 1815...
 
+
==Notes==
Âgé de 23 ans, il fit ses débuts sous le nom de Père Joseph Fouché en octobre 1782.
+
:'''(1)''' La Westphalie est une région historique d'Allemagne, comprise entre la Weser et le Rhin. Napoléon en fit un royaume en 1807.  
 
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:'''(2)''' Joseph Fouché fut professeur au Collège de [[Oratoriens de Niort (1617 / 1792)|l’Oratoire de Niort]], situé à l’emplacement de l’hôtel de ville.
Il fut chargé de la classe de 6ème, pour l’année scolaire 1782/1783.
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::Âgé de 23 ans, il fit ses débuts sous le nom de Père Joseph Fouché en octobre 1782.
 
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::Il fut chargé de la classe de 6ème, pour l’année scolaire 1782/1783.
L’année suivante, 1783/1784, le Père Joseph Fouché devient professeur de 5ème.
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::L’année suivante, 1783/1784, le Père Joseph Fouché devient professeur de 5ème.
 
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::Il quitta l’Oratoire de Niort à la fin de cette année scolaire pour aller à Saumur, occuper la chaire de 4ème.  
Il quitta l’Oratoire de Niort à la fin de cette année scolaire pour aller à Saumur, occuper la chaire de 4ème.  
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::Il eut pour élève Samuel Bernard, frère de [[Bernard d'Agesci]].
 
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::Il fut Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire et eut un rôle déterminant pendant les cent jours auprès de Napoléon.  
Il eut pour élève Samuel Bernard, frère de Bernard D’Agesci. (Voir article: Bernard d'Agesci)
+
:'''(3)''' Cet hôtel fut construit en 1811 par M. Marin, rue Bonaparte (aujourd’hui [[Ricard (Rue)|rue Ricard]]) près du champ de foire (Brèche).
 
+
::Il est transféré le 1er novembre 1861, rue des Halles dans la maison de Charles Mathé, filateur.
Il fut Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire et eut un rôle déterminant pendant les cent jours auprès de Napoléon.  
+
::L'enseigne de cet hôtel est ainsi transportée entre la rue Victor Hugo et la rue Sainte-Marthe (voir photo).
 
+
::En 1880, cet hôtel fut restauré et meublé à neuf par Jacomella.
'''(3)''' M. Auguste Bernard-Chambinière (1793/1863) était le fils de Jean-Jacques Bernard-Chambinière (1760/1815),.
+
:'''(4)''' Aimable Auguste Bernard-Champinière (1793-1863), fut banquier, juge au tribunal de commerce et conseiller municipal de Niort.
 
+
:'''(5)''' Pierre Laurent Hainguerlot (1867-1841) était un Banquier parisien et fournisseur des armées impériales.
Jean-Jacques Bernard-Chambinière fut maire de Niort du 16/08/1812 au 03/07/1815.
+
:'''(6)''' M. Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière (1771-1843), Gournay 79.
 
+
==Anecdote==
'''(4)''' M. Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière 1771/1843, Gournay 79.
+
:Dans le '''Mémorial des Deux-Sèvres du 16 février 1853''', on retrouve Le prince Jérôme Bonaparte dans une réception.
 
+
:Cette fête était "offerte" par le Sénat, à l'Empereur Napoléon III et à l'Impératrice, au Luxembourg. (Voir photo).
==Anecdote :==
+
::Voir article : [[Napoléon III à Niort en 1852]].
Dans le '''Mémorial des Deux-Sèvres du 16 février 1853''', on retrouve Le prince Jérôme Bonaparte dans une réception.
 
 
 
Cette fête était "offerte" par le Sénat, à l'Empereur Napoléon III et à l'Impératrice, au Luxembourg. (Voir photo).
 
 
 
Voir article: [[Napoléon III à Niort en 1852]].
 
  
==Sources:==
+
==Sources==
*Maurice Poignat.
+
:*Maurice Poignat.
*BHSDS 1935, 1975.
+
:*BHSDS 1935, 1975.
*Archives 79.
+
:*Archives 79.
*Hier Sainte-Pezenne.
+
:*Hier Sainte-Pezenne.
*Mémorial des Deux-Sèvres 1953.
+
:*Mémorial des Deux-Sèvres 1880, 1953.
*Léo Desaivre 1910.
+
:*Léo Desaivre 1910.
*le Journal des Deux Sèvres 1811
+
:*Jules Richard " ''Histoire du Département des Deux-Sèvres'' ".
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:*le Journal des Deux Sèvres 1811
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:*Octave Aubry " ''Sainte-Hélène'' " (1938).
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:*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
 
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Fichier:1880 Hotel.jpg|1880 Émile Jacomella (1842-1891) est propriétaire.
 
Fichier:Extrait Mémorial DS 1853.jpg |Présence de J. Bonaparte.
 
Fichier:Extrait Mémorial DS 1853.jpg |Présence de J. Bonaparte.
 
Fichier:Pub Raisin de Bourgogne 1811.jpg|Publicité sur l'Hôtel du Raisin de Bourgogne (1811).
 
Fichier:Pub Raisin de Bourgogne 1811.jpg|Publicité sur l'Hôtel du Raisin de Bourgogne (1811).
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Version actuelle en date du 6 mars 2024 à 20:11

Jérome Bonaparte, nommé en 1850 maréchal de France par son neveu le prince-président Louis-Napoléon, alors âgé d'environ 68 ans (vers 1856).
Publicité: Ancien Hôtel du Raisin de Bourgogne.
Emplacement de l’Ancien Hôtel du Raisin de Bourgogne (Photo montage.)
Vue de la rive gauche sur les maisons de la rue de l'Hometrou.

Jérôme Bonaparte arrive à Niort

Après la chute de l’Empire le 7 juillet 1815, Napoléon est exilé pour Saint-Hélène le 7 août 1815.
Le Prince Jérôme Bonaparte, frère cadet de Napoléon, né en 1784, ex-roi de Westphalie (1) est frappé de proscription.
Il fut envoyé à Niort par Joseph Fouché (2).
Le 24 juin 1815, Jérôme Bonaparte recevait 100 000 francs en espèces de l’Élysée.
Cette somme fut versée par le Trésor sur ordre de l’Empereur.
Le 26 juin 1815, Fouché invitait Jérôme Bonaparte à quitter Paris.
Le 3 juillet 1815, le lendemain du départ de l'Empereur pour Rochefort, décédait Jean-Jacques-François Bernard-Champinière, maire de Niort, depuis 1812.
Il était admirateur de Napoléon depuis que celui-ci l’avait désigné maire de Niort, par un décret du 18 août 1812.

Cette coïncidence de faits permet peut-être de d’expliquer pourquoi le séjour de Jérôme Bonaparte vint à Niort, ville connue par Fouché.

Jérôme Bonaparte arrive à Niort vers le 25 juillet 1815, simplement vêtu, les cheveux poudrés et portant des lunettes.
Il se déplace en chaise à porteur jusqu'à l’hôtel du « Raisin de Bourgogne (3) ».
Il fut considéré comme un émigré revenant au pays ou un voyageur voulant visiter la contrée.
Le mystérieux voyageur se présente dans les bureaux d’Aimable Auguste Bernard-Champinière (4), rue du Faisan.
Il déclare se nommer Bertrand, qu’il vient dans la contrée pour faire le commerce des vins et eaux-de-vie
Il désire traiter ces affaires chez son interlocuteur : le banquier Aimable Auguste Bernard-Champinière.
Il lui remit une escompte de 80 000 francs de la maison Hainguerlot (5) de Paris.
Notes de Henri Clouzot en 1939.

Jérôme Bonaparte séjourne à Sainte-Pezenne

C’est donc par l’intermédiaire d’Aimable Auguste Bernard-Champinière (1793-1863), fils de Jean-Jacques-François Bernard-Champinière que s’organisa ce séjour à Niort puis Sainte-Pezenne.
Il vécut incognito dans une maison sur les coteaux de Sainte-Pezenne, peut-être située rue de l’Hometrou.
Jérôme Bonaparte avait loué cette maison sous le nom de M. Bertrand, négociant en vins et eaux-de-vie.
Il l'avait loué par l’intermédiaire du banquier Aimable Auguste Bernard-Champinière (4).
" Cette maison domine la vallée de la Sèvre d’où l’on aperçoit le Donjon et les clochers de Niort... "
Les dépenses du prince ne correspondaient pas à la modestie de son commerce déclaré...
Bertrand (Jérôme Bonaparte) venait chaque jour de Sainte-Pezenne déjeuner à Niort avec son nouvel et jeune ami en s’entretenant sur le commerce qu'il désirait établir dans la contrée.
Bertrand ne manquait pas d’accompagner Aimable Auguste Bernard-Champinière à la Rochelle et Rochefort.
Les départs des navires, en partance de ces ports visités, semblaient plus le préoccuper que le commerce des vins...
Cette attitude provoqua les soupçons de Bernard-Champinière qui lui avait trouvé une certaine ressemblance avec Napoléon 1er.
« Il faisait l’objet de curiosité, les yeux se tournaient vers sa personne...»
Lors d’un repas, Bernard-Champinière osa lui demander :
" - On dit à Niort que vous êtes le frère de l’Empereur ? ".
À cela, Jérôme Bonaparte répondit :
" - C’est vrai, je suis le roi de Wesphalie, je pars ce soir, conduisez-moi hors de la ville ".
Joseph Bonaparte, un autre frère, avait rejoint Napoléon 1er lors de son passage à Niort en 1815, " il avait poussé jusqu'à Niort "...
(Voir article : Napoléon à Niort)

Départ précipité

La prudence voulait que Jérôme Bonaparte partit, ce qu’il fit, en direction de Melle.
Il fit une halte à Gournay, chez le baron Aymé de la Chevrelière pendant 2 nuits.
L’attachement de son hôte et la discrétion lui était en principe assurée.
Cependant, le moment n’était pas favorable, Aymé de la Chevrelière recevait ce jour-là plusieurs royalistes du pays.
Le Prince Jérôme Bonaparte leur fit présenté comme un « ami de Paris » et tout alla bien.
Pendant ce court séjour, il rencontra François-Raymond Duval, général de Brigade de Napoléon qui était retiré au château de la Renaudière à Thorigné (79).
En janvier 1816, celui-ci fut d’ailleurs convoqué par le préfet Cursay qui lui reprocha, en autre, cette rencontre.
Après la deuxième nuit passée au château, Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière (6) fit conduire son hôte aux Maisons-Blanches, au relais de Postes.
Bien lui en a pris, une visite domiciliaire eut lieu peu de temps après au Château de la Chevrelière.
Jérôme Bonaparte revint à Paris le 14 août 1815...

Notes

(1) La Westphalie est une région historique d'Allemagne, comprise entre la Weser et le Rhin. Napoléon en fit un royaume en 1807.
(2) Joseph Fouché fut professeur au Collège de l’Oratoire de Niort, situé à l’emplacement de l’hôtel de ville.
Âgé de 23 ans, il fit ses débuts sous le nom de Père Joseph Fouché en octobre 1782.
Il fut chargé de la classe de 6ème, pour l’année scolaire 1782/1783.
L’année suivante, 1783/1784, le Père Joseph Fouché devient professeur de 5ème.
Il quitta l’Oratoire de Niort à la fin de cette année scolaire pour aller à Saumur, occuper la chaire de 4ème.
Il eut pour élève Samuel Bernard, frère de Bernard d'Agesci.
Il fut Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire et eut un rôle déterminant pendant les cent jours auprès de Napoléon.
(3) Cet hôtel fut construit en 1811 par M. Marin, rue Bonaparte (aujourd’hui rue Ricard) près du champ de foire (Brèche).
Il est transféré le 1er novembre 1861, rue des Halles dans la maison de Charles Mathé, filateur.
L'enseigne de cet hôtel est ainsi transportée entre la rue Victor Hugo et la rue Sainte-Marthe (voir photo).
En 1880, cet hôtel fut restauré et meublé à neuf par Jacomella.
(4) Aimable Auguste Bernard-Champinière (1793-1863), fut banquier, juge au tribunal de commerce et conseiller municipal de Niort.
(5) Pierre Laurent Hainguerlot (1867-1841) était un Banquier parisien et fournisseur des armées impériales.
(6) M. Jacques-René Aymé Baron de la Chevrelière (1771-1843), Gournay 79.

Anecdote

Dans le Mémorial des Deux-Sèvres du 16 février 1853, on retrouve Le prince Jérôme Bonaparte dans une réception.
Cette fête était "offerte" par le Sénat, à l'Empereur Napoléon III et à l'Impératrice, au Luxembourg. (Voir photo).
Voir article : Napoléon III à Niort en 1852.

Sources

  • Maurice Poignat.
  • BHSDS 1935, 1975.
  • Archives 79.
  • Hier Sainte-Pezenne.
  • Mémorial des Deux-Sèvres 1880, 1953.
  • Léo Desaivre 1910.
  • Jules Richard " Histoire du Département des Deux-Sèvres ".
  • le Journal des Deux Sèvres 1811
  • Octave Aubry " Sainte-Hélène " (1938).
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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