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Caserne Du Guesclin (La)

De WikiNiort
la Cavalerie sort du Manège (Début XXe).
Extrait plan Clouzot (Emplacement de la Caserne au XVIIIe.
Plan de la promenade de Saint-Gelais au début du XIXe siècle (à gauche : le Jardin es Pantes).

Construction de la Caserne Du Guesclin

En 1732, Pierre Thibaut de Boutteville, fait une requête auprès de Louis XV, Roi de France, pour demander la construction d’une caserne pour loger les Troupes et les chevaux de la garnison.

Jusqu’alors les Troupes et chevaux sont logés en fonction des logements disponibles dans la ville de Niort (Hôtels et particuliers).
Les habitants sont parfois obligés de laisser leur maison à la disposition des Troupes et leurs écuries pour y placer les chevaux...
La première demande de construction de la caserne remonte à 1721, la demande du maire et des échevins fut alors rejetée.
Après une nouvelle requête par Pierre Thibault de Boutteville, le Conseil d’état, par un arrêt du 28 juillet 1733, donne permission au maire d’acheter les terrains nécessaires pour la construction d’une caserne.
Pierre Thibaut, Seigneur de Boutteville (1), maire de Niort de 1729 à 1744, signe le devis de construction de la Caserne, le 15 septembre 1733 avec l’intendant du Poitou.

L’adjudication des travaux eut lieu le 5 janvier 1734, et la première pierre fut posée par Thibault de Boutteville, le 15 septembre 1736.

Le corps du bâtiment de 48 toises (environ 100 m) de longueur sera construit sur 3 étages, le long des Remparts, près de la Grande Place.
Le nouveau quartier logera un régiment entier de 1000 hommes et 850 chevaux.
Cette caserne doit pouvoir servir pour l’Infanterie et le Cavalerie.
En fait, sa hauteur fut réduite...
Les exercices militaires vont se faire sur la Place de la Brèche construite vers 1747...

Commencée en 1734, la construction fut achevée en 1752 et devait coûter 550 000 francs.

La caserne fut ensuite étendue vers le nord, de nouveaux bâtiments furent construits en plusieurs étapes, entre 1779 et 1894...

En 1831, la ville soumit au gouvernement un projet dont elle s'engageait à faire les frais ; la dépense s'élevait au chiffre de 521,000 fr.
Il fut adopté, mais sous la condition que la commune prendrait l'engagement de supporter les excédants, s'il y en avait.
Cet engagement ayant été souscrit, les travaux furent entrepris et menés avec activité.

La pierre angulaire des nouvelles constructions fut posée le 23 septembre 1832 par Paul-François Proust, maire de Niort.

Une portion de la place Saint-Gelais servit à leur établissement, d'autres terrains contigus furent acquis pour y être annexés.
Enfin, deux bâtiments en aile furent élevés ; ils absorbèrent les 521000 francs du projet, et la garnison pouvait loger 52 chevaux de plus, ainsi que quelques services militaires.
Cependant, le Conseil municipal, reconnaissant que pour donner au casernement d'un régiment entier de cinq escadrons, le complément qui était demandé par le ministre de la guerre, la ville devrait doubler au moins la dépense qu'elle venait de supporter.
Les ressources ne permettant pas cette dépense, la ville crut devoir renoncer à fournir ce complément, et, le 16 août 1838, le Conseil municipal proposa de le laisser à la charge de l'Etat, en lui abandonnant les bâtiments déjà construits et en faisant un nouveau sacrifice de 84000 francs.
Cette proposition fut acceptée et strictement exécutée.
La caserne prend le nom du connétable de France Bertrand Du Guesclin Wikipedia-logo.svg.png par décision du ministre de la Guerre du 21 janvier 1887.
(1) Pierre Thibault de Boutteville fut Conseiller du Roi, juge-Magistrat au siège de Niort , maire et capitaine de Niort pendant 15 ans.
Pierre Thibault de Boutteville décède le 4 octobre 1783, âgé de 61 ans. Il fut enterré dans l’église Notre Dame.

Liste des Régiments ayant occupé la Caserne de 1753 à 1919

Différents Régiments de Cavalerie
Date Régiments de Cavalerie Date Régiments de Cavalerie Date Régiments de Cavalerie Date Régiments de Cavalerie
1753 Dragons d'Orléans 1774 Royal Dragons 1775 Berry Cavalerie 1776 Conti Dragons
1776 Royal-Navarre Cavalerie 1780 Lescure Dragons 1784 Royal Pologne 1786 Royal Austrasie
1786 Royal Pologne 1789 13e Royal Lorraine 1791 4e Chasseurs 1804 22e Chasseurs
1819 3e Dragons 1821 23e Chasseurs 1822 5e Cuirassiers 1823 2e Dragons
1824 17e Chasseurs 1825 12e Chasseurs 1830 9e Cuirassiers 1834 30e Hussards
1837 9e Chasseurs 1839 1e Chasseurs 1840 6e Hussards 1843 2e Dragons
1847 9e Chasseurs 1849 3e Chasseurs 1851 1e Hussards 1854 7e Lanciers
1856 2e Chasseurs 1857 97e Chasseurs 1858 8e Hussards 1860 12e Dragons
1862 6e Chasseurs 1864 8e Lanciers 1867 11e Dragons 1870 1e Hussards
1872 10e Cuirassiers 1873 7e Cuirassiers 1881 11e Cuirassiers 1888 2e Cuirassiers
1892 à 1919 7e Hussards 1919 49e Régiment d'Artillerie
La caserne vue des toits de l'église Saint-André.

Plaques souvenirs

Le 23 avril 1939. deux plaques furent apposées sur les murs de la caserne, en souvenir du 7e Hussards en garnison à Niort.

Ces plaques furent apposées par les soins de l’Éperon et de l’Amicale des anciens du 7e Hussards.
Elles rappellent le souvenir du 7e Hussards en garnison à Niort, de 1892 à 1919, parti de ce quartier pour la Grande Guerre le 5 août 1914.

Anecdote de 1809

  • Une colonne de plus de 1000 prisonniers espagnols des guerres napoléoniennes résident à la Caserne.
" Depuis le 29 mars 1809, la ville de Niort renferme dans ses murs mille à douze cents prisonniers espagnols. Leur prochaine arrivée avait d’abord jeté l'effroi dans toutes les âmes ; le récit des fièvres pestilentielles et mortelles que des prisonniers de cette nation ont dernièrement portées à Limoges et dans quelques autres villes, faisait craindre pour la nôtre un sort semblable. Heureusement nous sommes préservés de tous ces maux, ces pauvres gens n’inspirent, par leur dénuement, et leur misère, que la pitié que l’on doit tous les hommes, quelque soit leur opinion et leur état, lorsqu’ils sont dans le malheur. Des dames charitables se sont empressées de faire une quête ; déjà les haillons de plusieurs de ces misérables sont remplacés par des vêtements plus propres et meilleurs, et ils ne mangent plus leur soupe dans leurs chapeaux. Ces prisonniers ont été placés dans les vastes appartements des casernes, situés au nord de la ville, et M. le Maire leur a donné pour préau toute l’étendue de la place St-Gelais."
  • Les prisonniers espagnols étaient, pour certains, accompagnés de leur épouse et leurs enfants comme le montre cette déclaration de décès à Niort :
" Le 1er avril 1809, Marc Savilliano, 5 ans, né à Vacarasseo province de Grenade en Espagne, fils de Salvador Savilliano, soldat au Régiment d’Extramadure, et d’Antonia Péres, prisonniers espagnols est décédé à la Caserne ".
De nombreux prisonniers très éprouvés par la maladie étaient donc évacués sur l’Hôpital général.
Une salle nommée : " Grenier des Espagnols ", fut aménagée sous les combles de l’Hôpital, à leur intention.
Prise d'armes à la caserne en 1960.

Réutilisation des Bâtiments

la caserne a abrité jusqu'en 1919 des régiments de cavalerie. Le dernier occupant en a alors été le 7ème Hussards. :
Les lieux ont ensuite accueillis un régiment d'artillerie jusqu'en 1928 avant d'être quasiment laissés à l'abandon ou ponctuellement utilisés. (voir photo).
Certains bâtiments furent utilisés comme logement sociaux dans les années 1950 / 1960...
Une partie fut réservé au " Centre Mobilisateur " avec stockage et entretien de matériel militaire.
En partie réinvestie à partir du milieu des années soixante-dix d'abord par la ville de Niort puis par la CAN, une partie du site héberge des services publics :
-conservatoire,
-école de danse,
-école d'arts plastiques,
-ludothèque,
-amphithéâtres...
Depuis le milieu des années 2000, après une lourde réhabilitation, le Conseil général s'est installé dans la partie nord du site.
Implantés sur le point le plus élevé de la ville, les bâtiments forment deux rectangles accolés, " présidés " par l'imposant et majestueux Manège à Chevaux.
Les militaires jouissaient ici d'une vue imprenable sur la ville et ses environs.
Une histoire très complète et très illustrée du lieu est présentée dans l'ouvrage " La Caserne Du Guesclin " édité en juillet 2004 par les Archives Départementales [1] et le Conseil général des Deux-Sèvres.

Sources

  • La Caserne Du Guesclin (Archives Départementales, 2004)
  • " Histoire de la ville de Niort " H. I. Briquet
  • " Affiches du Poitou " (1776).
  • " Journal des Deux-Sèvres " (1809).
  • " Mémorial des Deux-Sèvres " (1939).
  • Niort : notes historiques (1869).
  • Archives 79.
  • JMD wiki Niort.