Chèvres sur la Brèche : rencontre insolite du temps passé : Différence entre versions
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:Certains vont jusqu’à évoquer l’application de la loi Grammont '''(1)''' afin d’empêcher à de faibles animaux de porter de telles charges. | :Certains vont jusqu’à évoquer l’application de la loi Grammont '''(1)''' afin d’empêcher à de faibles animaux de porter de telles charges. | ||
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− | :On peut en effet y retrouver les figurants identiques, fiers de se mettre en scène . | + | :Les deux clichés des cartes postales de la "''Collection Galeries Parisiennes''" qui composent cette image (Voir photo) furent pris le même jour. |
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'''Le décor des images est assuré par les [[Théâtre Vivant des Statues à Niort en 1888|statues]], nombreuses à cette époque dans les allées de la Brèche :''' | '''Le décor des images est assuré par les [[Théâtre Vivant des Statues à Niort en 1888|statues]], nombreuses à cette époque dans les allées de la Brèche :''' | ||
:-Sur la partie haute de l’image, en arrière plan, on découvre la [[Statues|statue]] ''"'''la Somnolence'''"'' '''(2)'''. | :-Sur la partie haute de l’image, en arrière plan, on découvre la [[Statues|statue]] ''"'''la Somnolence'''"'' '''(2)'''. | ||
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::'''(1)''' En 1850, le général Grammont, ému par le sort des chevaux de guerre, propose une loi punissant toutes les formes de cruauté envers les animaux... | ::'''(1)''' En 1850, le général Grammont, ému par le sort des chevaux de guerre, propose une loi punissant toutes les formes de cruauté envers les animaux... | ||
− | ::'''(2)''' "''Somnolence''" par Etienne Frédéric Leroux, marbre, 1868-1870.Dépôt de l’État au Musée des Beaux-Arts de Niort en 1881 en gestion par le Musée d’Orsay. | + | ::'''(2)''' "''Somnolence''" par Etienne Frédéric Leroux, marbre, 1868-1870. Dépôt de l’État au Musée des Beaux-Arts de Niort en 1881 en gestion par le Musée d’Orsay. |
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+ | *'''La voiture aux chèvres''' (Poème de Jean Philippe '''(1)''') | ||
+ | ::''« Petite mère, oh ! tu serais mignonne,'' | ||
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+ | ::''L'a de ses mains décorée, attifée, | ||
+ | ::''Pour la donner à quelque Cendrillon. | ||
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+ | ::'''''Comme attelage, une couple de chèvres''' | ||
+ | ::''-Aux grands jours, trois noires sur tout le corps, | ||
+ | ::''Coursiers de sang, au pied vif, aux reins forts | ||
+ | ::''À défier les mulets des Deux-Sèvres . | ||
+ | ::''Il faut les voir, de leur trot gracieux, | ||
+ | ::''Vingt fois autour des bassins de la Brèche, | ||
+ | ::''Gaillardement emporter la calèche | ||
+ | ::''Pleine d'enfants et de rires joyeux ! | ||
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+ | ::''Écharpe bleue auprès des rubans roses, | ||
+ | ::''Rouge toquet voisin du chapeau blanc, | ||
+ | ::''Tout est mêlé, fouillis étincelant, | ||
+ | ::''Sous le soleil qui fait fleurir les roses. | ||
+ | ::''Et ces Bébés-comme un nid de pinsons, | ||
+ | ::''S'en vont riant, criant, jasant ensemble, | ||
+ | ::''Amis d'un jour que le hasard rassemble | ||
+ | ::''Et qui pourtant savent mêmes chansons | ||
+ | ::''Chantez, riez, enfants à tête blonde, | ||
+ | ::''Amusez-vous, car le voyage est court. | ||
+ | ::''D’autres, là-bas, attendent le retour | ||
+ | ::''Pour commencer cette joyeuse ronde. | ||
+ | ::''Le char brillant qui vous emporte ainsi | ||
+ | ::''Par les sentiers fleuris, c'est la jeunesse. | ||
+ | ::''Le temps hélas ! l'entraine avec vitesse... | ||
+ | ::''Trop tôt, enfants, vous le saurez aussi. » | ||
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+ | ::'''(1)''' '''Jean Philippe''', né à Saint-Brieux en 1855, fut professeur au [[Lycée Fontanes (Historique)|Lycée Fontanes]] puis receveur municipal à la mairie de Niort. | ||
+ | :: Il avait épousé en 1887, Henriette Boutin, la nièce d’[[Martin-Bastard (1835-1915) : un maire niortais républicain|Anatole Martin-Bastard]] maire de Niort. | ||
+ | |||
==Sources== | ==Sources== | ||
:*Mémorial des Deux-Sèvres 1883 | :*Mémorial des Deux-Sèvres 1883 | ||
+ | :*La voiture aux chèvres : poème de Jean Philippe (1855-1932). | ||
+ | ::-Recueil de poésies édité en 1891, titre : « ''LES PETITS'' ». | ||
+ | ::Merci à Didier Fortin pour de nous avoir communiqué ce poème sur "''La Voiture aux chèvres''". | ||
:*wiki-niort | :*wiki-niort | ||
:*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. |
Version actuelle en date du 5 avril 2024 à 09:54
Article en construction : 10 janvier 2024.
La Voiture aux chèvres sur la Brèche
La première "Voiture aux chèvres" fait son apparition sur la place de la Brèche en mai 1883.
- Cette élégante voiture est appelée "Victoria", elle est traînée par deux belles chèvres souvent noires.
- Leur utilité est de transporter de très jeunes enfants contre un petit billet pour l'occupation.
- Le circuit de voyage se résume à parcourir les allées de la Brèche, notamment les jours de foires.
- On s’offusque parfois par le spectacle de 4 enfants d’au moins 10 ans remplissant la voiture.
- Certains vont jusqu’à évoquer l’application de la loi Grammont (1) afin d’empêcher à de faibles animaux de porter de telles charges.
- Cette tradition de "La Voiture aux chèvres" sur la Brèche a perduré au moins une vingtaine d’années comme l’attestent les dates relevées sur des cartes postales.
- Les deux clichés des cartes postales de la "Collection Galeries Parisiennes" qui composent cette image (Voir photo) furent pris le même jour.
- On peut en effet y retrouver les figurants identiques, fiers de se mettre en scène.
Le décor des images est assuré par les statues, nombreuses à cette époque dans les allées de la Brèche :
- -Sur la partie haute de l’image, en arrière plan, on découvre la statue "la Somnolence" (2).
- -Sur la partie basse de l’image, en arrière plan, on découvre la statue de "l’Appolon du Belvédère" (3).
- (1) En 1850, le général Grammont, ému par le sort des chevaux de guerre, propose une loi punissant toutes les formes de cruauté envers les animaux...
- (2) "Somnolence" par Etienne Frédéric Leroux, marbre, 1868-1870. Dépôt de l’État au Musée des Beaux-Arts de Niort en 1881 en gestion par le Musée d’Orsay.
- (3) "L'Apollon du Belvédère" d'après l'antique, Bronze, 17e siècle, par Hubert le Sueur (1580-1658).
Poème de 1891
- La voiture aux chèvres (Poème de Jean Philippe (1))
- « Petite mère, oh ! tu serais mignonne,
- Si tu voulais me donner un gros sou,
- -Disait Bébé, les bras autour du cou
- De sa maman –tiens, demande à ma bonne
- Si je n'ai pas été sage aujourd'hui ;
- Très sage, va, crois-moi. Cela, je pense,
- Mérite bien deux sous de récompense ...
- Plus vite... on part : c'est Edmond qui conduit
- Et maman cède à sa voix suppliante.
- -Pour l’émouvoir il n'en fallait pas tant !
- Bébé s'en va, car la voiture attend
- Son voyageur à la mine riante.
- C'est un bijou tout petit, tout mignon,
- Cette voiture ! - On dirait qu’une fée
- L'a de ses mains décorée, attifée,
- Pour la donner à quelque Cendrillon.
- Comme attelage, une couple de chèvres
- -Aux grands jours, trois noires sur tout le corps,
- Coursiers de sang, au pied vif, aux reins forts
- À défier les mulets des Deux-Sèvres .
- Il faut les voir, de leur trot gracieux,
- Vingt fois autour des bassins de la Brèche,
- Gaillardement emporter la calèche
- Pleine d'enfants et de rires joyeux !
- Écharpe bleue auprès des rubans roses,
- Rouge toquet voisin du chapeau blanc,
- Tout est mêlé, fouillis étincelant,
- Sous le soleil qui fait fleurir les roses.
- Et ces Bébés-comme un nid de pinsons,
- S'en vont riant, criant, jasant ensemble,
- Amis d'un jour que le hasard rassemble
- Et qui pourtant savent mêmes chansons
- Chantez, riez, enfants à tête blonde,
- Amusez-vous, car le voyage est court.
- D’autres, là-bas, attendent le retour
- Pour commencer cette joyeuse ronde.
- Le char brillant qui vous emporte ainsi
- Par les sentiers fleuris, c'est la jeunesse.
- Le temps hélas ! l'entraine avec vitesse...
- Trop tôt, enfants, vous le saurez aussi. »
- (1) Jean Philippe, né à Saint-Brieux en 1855, fut professeur au Lycée Fontanes puis receveur municipal à la mairie de Niort.
- Il avait épousé en 1887, Henriette Boutin, la nièce d’Anatole Martin-Bastard maire de Niort.
Sources
- Mémorial des Deux-Sèvres 1883
- La voiture aux chèvres : poème de Jean Philippe (1855-1932).
- -Recueil de poésies édité en 1891, titre : « LES PETITS ».
- Merci à Didier Fortin pour de nous avoir communiqué ce poème sur "La Voiture aux chèvres".
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- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.