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Chèvres sur la Brèche : rencontre insolite du temps passé

De WikiNiort

Article en construction : 10 janvier 2024.

La Voiture aux chèvres sur la Brèche

La première "Voiture aux chèvres" fait son apparition sur la place de la Brèche en mai 1883.

Cette élégante voiture est appelée "Victoria", elle est traînée par deux belles chèvres souvent noires.
Leur utilité est de transporter de très jeunes enfants contre un petit billet pour l'occupation.
Le circuit de voyage se résume à parcourir les allées de la Brèche, notamment les jours de foires.
On s’offusque parfois par le spectacle de 4 enfants d’au moins 10 ans remplissant la voiture.
Certains vont jusqu’à évoquer l’application de la loi Grammont (1) afin d’empêcher à de faibles animaux de porter de telles charges.
La Voiture aux chèvres sur la Brèche au début du XXe siècle.
Cette tradition de "La Voiture aux chèvres" sur la Brèche a perduré au moins une vingtaine d’années comme l’attestent les dates relevées sur des cartes postales.
Les deux clichés des cartes postales de la "Collection Galeries Parisiennes" qui composent cette image (Voir photo) furent pris le même jour.
On peut en effet y retrouver les figurants identiques, fiers de se mettre en scène.

Le décor des images est assuré par les statues, nombreuses à cette époque dans les allées de la Brèche :

-Sur la partie haute de l’image, en arrière plan, on découvre la statue "la Somnolence" (2).
-Sur la partie basse de l’image, en arrière plan, on découvre la statue de "l’Appolon du Belvédère" (3).
(1) En 1850, le général Grammont, ému par le sort des chevaux de guerre, propose une loi punissant toutes les formes de cruauté envers les animaux...
(2) "Somnolence" par Etienne Frédéric Leroux, marbre, 1868-1870. Dépôt de l’État au Musée des Beaux-Arts de Niort en 1881 en gestion par le Musée d’Orsay.
(3) "L'Apollon du Belvédère" d'après l'antique, Bronze, 17e siècle, par Hubert le Sueur (1580-1658).

Poème de 1891

  • La voiture aux chèvres
« Petite mère, oh ! tu serais mignonne,
Si tu voulais me donner un gros sou,
-Disait Bébé, les bras autour du cou
De sa maman –tiens, demande à ma bonne
Si je n'ai pas été sage aujourd'hui ;
Très sage, va, crois-moi. Cela, je pense,
Mérite bien deux sous de récompense ...
Plus vite... on part : c'est Edmond qui conduit
Et maman cède à sa voix suppliante.
-Pour l’émouvoir il n'en fallait pas tant !
Bébé s'en va, car la voiture attend
Son voyageur à la mine riante.
C'est un bijou tout petit, tout mignon,
Cette voiture ! - On dirait qu’une fée
L'a de ses mains décorée, attifée,
Pour la donner à quelque Cendrillon.
Comme attelage, une couple de chèvres
-Aux grands jours, trois noires sur tout le corps,
Coursiers de sang, au pied vif, aux reins forts
À défier les mulets des Deux-Sèvres .
Il faut les voir, de leur trot gracieux,
Vingt fois autour des bassins de la Brèche,
Gaillardement emporter la calèche
Pleine d'enfants et de rires joyeux !
Écharpe bleue auprès des rubans roses,
Rouge toquet voisin du chapeau blanc,
Tout est mêlé, fouillis étincelant,
Sous le soleil qui fait fleurir les roses.
Et ces Bébés-comme un nid de pinsons,
S'en vont riant, criant, jasant ensemble,
Amis d'un jour que le hasard rassemble
Et qui pourtant savent mêmes chansons
Chantez, riez, enfants à tête blonde,
Amusez-vous, car le voyage est court.
D’autres, là-bas, attendent le retour
Pour commencer cette joyeuse ronde.
Le char brillant qui vous emporte ainsi
Par les sentiers fleuris, c'est la jeunesse.
Le temps hélas ! l'entraine avec vitesse...
Trop tôt, enfants, vous le saurez aussi. »

Sources

  • Mémorial des Deux-Sèvres 1883
  • La voiture aux chèvres : poème de Jean Philippe (1855-1932).
-Recueil de poésies édité en 1891, titre : « LES PETITS ».
Merci à Didier Fortin pour de nous avoir communiqué ce poème sur "La Voiture aux chèvres".
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  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.