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Chapelle de l’ancien Château de Surimeau

De WikiNiort

Article en construction, juillet 2019

Chapelle de l’Ancien Château de Surimeau

Chapelle de l'Ancien Château de Surimeau (1822).
Reste de la Chapelle de l'Ancien Château de Surimeau, avec indices sur la présence de la fenêtre (2019).
Le 27 novembre 1820, Mlle Antonine de Mougon, descendante de la famille d’Aubigné se marie avec Achille Louis Pierre de Savignac de Montamy.
Le mariage est célébré dans cette chapelle qui aujourd’hui a changé de fonction (Voir photo).
On peut découvrir en 2019, 2 indices permettant de reconnaître cette Chapelle : le bas et le haut de la fenêtre étroite du tableau. (Voir photo)
Cette chapelle fut peinte en 1822 par Achille Louis Pierre de Savignac de Montamy.

*Sur l’arrière de cette toile (voir photo), inscrite à l'inventaire du Musée d’Agesci en 2016, est noté :

" Vue de la Chapelle de l’ancien
Château de Surimeau et de l’anne
Servant actuellement de Basse-cour
Paint en l’an 1822 "
Cette chapelle était sur le domaine des Seigneurs de Surimeau, près d’un Château et du Moulin d'Âne, dont une ancêtre, Suzanne de Lezay, avait épousé Théodore Agrippa d’Aubigné.
Extraits des Archives des Protestants ; Haut : Niort 1645, Bas : La Rochelle 1608.
Portrait Théodore Agrippa d'Aubigné.(Extrait tableau)

Origine des Seigneurs de Surimeau

Nous résumons cet article, par une approche simplissime de cette famille aux ramifications multiples et complexes.
Nous abordons quelques événements de la vie de Théodore Agrippa d’Aubigné et de son fis Constant, baron de Surimeau.
-Sur le registre des archives des protestants, on constate sur acte de décès, datant de 1645 (Voir photo), la présence de la famille, ancêtre des Avice de Mougon, résidant vraisemblablement au Château de Surimeau.
-Cet acte fait état du décès de Arthémise de Caumond, née en 1618, décédée le 10 octobre 1645 à Surimeau (Voir photo).
-Arthémise de Caumond est la fille de Josué de Caumond d’Adé et de Marie d’Aubigné, elle-même fille d’Agrippa d’Aubigné et Suzanne de Lezay.
-Arthémise de Caumond avait épousé, en 1641, Pierre Nesmond de Sansac, chevalier de Surimeau,

Théodore Agrippa d’Aubigné et Suzanne de Lezay

Théodore Agrippa d’Aubigné (1552 /1630) et Suzanne de Lezay (1564 / 1596) avaient plusieurs enfants :

- Constant de Surimeau (1584 /1647) (Voir Chapitre 4), celui-ci fut le père de Françoise d’Aubigné, Madame de Maintenon.
- Louise (1584-1663) qui épouse en 1613, Benjamin de Valois, sieur de Villette, que l’on retrouve au Château de Mursay
- Marie d’Aubigné, fille aînée (1586 /1624), avait épousée Josué de Caumond d’Ade en 1641.
La fille de Marie d'Aubigné : Arthémise de Nesmond, dame de Surimeau a épousée le 16 mars 1664, Aubin Avice chevalier de Mougon, né le 26 février 1625 (protestant) et décédé en 1677.
Un des enfants de ceux-ci, Charles Amateur Avice de Mougon, né le 19 mars 1673, devint Colonel de Cavalerie et demeura, rue des Yvers à Niort.

Quelques événements de la vie de Théodore Agrippa d'Aubigné :

En 1576, Théodore Agrippa d’Aubigné quitte la cour du roi Henri III avec le futur roi Henri IV qui venait d’abjurer le catholicisme et vient se réfugier avec celui-ci quelques mois au château de Mursay.
En 1578, Théodore Agrippa d’Aubigné, protestant fanatique, se sépare du futur Henri IV, va guerroyer avec son compagnon d’armes Louis de Saint-Gelais.
C’est au château de Saint-Gelais qu’il rencontre Suzanne de Lezay et qu’il épouse en 1583 au château de Bougouin à la Crèche.
En 1588, du 27 au 28 décembre, avec Louis de Saint-Gelais, il prend d’assaut la ville de Niort...
En 1589, il est très affecté par le décès de son épouse Suzanne de Lezay, il lui écrit ce poème : " LARMES ", lire au lien ci-dessous :
Larmes Agrippa d'Aubigné
Théodore Agrippa d’Aubigné se retire, nommé gouverneur de Maillezais, où il écrit la majorité de son œuvre littéraire.
Entre 1617 et 1620, il rédige une partie de son œuvre la plus connue : " Les aventures du baron de Fæneste ", écrite en quatre parties.
En janvier 1620, certains propos tenus dans ses ouvrages : " Histoire universelle ", sont condamnés à la destruction par le Collège Royal.
En 1620, il quitte Maillezais et arrive à Genève le 19 septembre 1620 et où il y décède le 29 avril 1630.
  • On grava sur sa tombe l’épitaphe qu’il avait composée lui-même :
" Cy gît le fameux d’Aubigné ;
Plains-le, passant, s’il est damné,
Car pour son Dieu et son parti,
Il quitta tout, et fut proscrit,
Ainsi que lui-même l’écrit,
Pour s’en venir mourir ici. "

Énumération des biens de Théodore Agrippa d’Aubigné

Au début du XVIIe siècle, on peut découvrir dans ses Mémoires, l’énumération des nombreux biens que possédait Théodore Agrippa d’Aubigné, près de Niort.
Ce document indique que les maisons de Surimeau et de Mursay sont acquises au nom des enfants :
 « Le bien ancien des enfants est confus en la seigneurie de valeur de 800 livres de rentes ; et pourtant ne fait qu’un article avec Surimeau acquesté au nom desdits enfants ; lequel vaut 3000 livres de rente ; la maison du seigneur ruinée ; et pourtant d’un boys de haute futaye lequel vaudroit sept à huit mil escuz vendu, cette maison vaut bien 90 mil livres...
Murseay acquis au même nom vaut 1500 livres de ferme basty fortement et commodément tout à neuf, à bon marché vaut 45 mil livres... » 

Constant d’Aubigné, Baron de Surimeau

Constant d’Aubigné, fils de Théodore Agrippa d’Aubigné et Suzanne de Lezay, est né en 1584.
C’est un homme cultivé, musicien, après son passage dans une académie protestante de Sedan.

Quelques événements de la vie de Constant d'Aubigné :

En 1608, il se marie avec Anne Marchant fille du Baron de Chatellaillon, le 20 octobre à la Rochelle (voir photo) et s’installe à Maillezais,

En 1614, il est alors soupçonné de faux monnayeur et de violences.
Il fut le plus inconstant des hommes et le sujet à de grands inconvénients, dans sa vie, il alterne avec la prison.
Entre ces deux pôles, il y a le jeu et les dettes, l’intrigue et la trahison...

En 1619, Constant d’Aubigné assassina sa première femme, Anne Marchant à l’Hôtel du Cygne, rue Yvers à Niort, ainsi que son amant.

Elle avait rencontré celui-ci, Nicolas Levesque, chez son amie, Elisabeth Manceau, dame de Grange à Niort...
Constant d’Aubigné se retrouve en prison au Château Trompette à Bordeaux pour escroquerie.
Il se remarie le 27 décembre 1627 avec Jeanne de Cardillac (1611/1650), fille de son gardien de prison.
Afin de quitter cette prison, Jeanne de Cardillac demande à un ami de jeunesse de Constant, Jean de Baudéan, baron de Neuillant, gouverneur de Niort, de se charger de ce prisonnier d’état.

En 1635, il est alors à nouveau en prison, à Niort où naît Françoise d’Aubigné : Mme de Maintenon. (1).

Vers 1640, il rédige une requête destinée au Président Lieutenant Général de Niort :
Requête de Constant d'Aubigné.
Puis il se retrouve à nouveau en prison au Château Trompette à Bordeaux.
En 1642, il part avec sa famille en Martinique, et à Marie Galante. Ce départ est favorisé par le Cardinal Henri d'Escoubleau de Sourdis (2) de Bordeaux.
Constant d'Aubigné s’établit avec sa famille au Prêcheur, au nord de Saint-Pierre...
En 1645, il rentre seul en métropole, sans fortune, en promettant de revenir, ce qu’il ne fera pas.
En 1647, Jeanne de Cardillac rentre en France avec ses enfants et apprend le décès de son mari, le 31 août 1647 à Orange dans le Vaucluse.
Constant d'Aubigné était chevalier, Baron de Surimeau...
(1) Le dernier passage de Mme de Maintenon au château de Surimeau peut se situer en novembre 1675.
Sur une lettre écrite en 1675 pour son frère Charles d’Aubigné, elle précise :
 «  ...j’ay esté trois jours à Mursay ; j’ay esté disner à Surimeau où l’on m’a régalé et où je n’aurois pas esté si M. de Sansac n’eust esté absent...».  
(2) Henri d'Escoubleau de Sourdis avait été auparavant évêque de Maillezais et avait entretenu des rapports de cordialité avec Théodore Agrippa d’Aubigné, père de Constant.
En 1838, le Château a été reconstruit selon la description de cette annonce...

Ancien Château de Surimeau

Le Château de Surimeau était situé à gauche au départ de la rue du Bas-Surimeau, il dominait la Sèvre et le Moulin d’Âne.
En 1595, ce Château est nommé, ci-dessous, comme « Hôtel Seigneurial ».
Les biens relatifs au domaine de Surimeau parviennent de Suzanne de Lezay, épouse de Théodore Aggripa d’Aubigné (Voir chapitre 2).

Lors d’une succession en 1597, suite au décès de Suzanne de Lezay en 1595, on peut découvrir la nature de ces biens de Surimeau, l’énumération ci-dessous les décrit en mauvais état :

« Le 12 mai 1597, accompagnée de deux échevins de la ville de Niort, toute cette basoche se transporte en premier lieu à Surimeau, pour y visiter « l’houstel seigneurial et lieu de Suyremeau et ses préclostures et appartenances de fuye, garenne, jardrins, housches, boys de haulte futaye, taillis, eaux et pescheries...
Lequel houstel principal avons trouvé ruyné, mesmement à l'endroict où estoit la salle d'icelluy et le parsus duquel logis fort ruyné et en dangier de se ruyner entièrement si en brief n'y est pourveu ».
La visite des autres terres, où nous retrouvons la Berlandière et le moulin d'Asne, révèle la même décrépitude.
C'est pourquoi j'arrête ici l'analyse de cette prisée, qui se poursuivra jusqu'au 12 juillet et se développera sur plus de dix rôles...»
L'aperçu de la description qui précède suffit à faire comprendre que l'héritage qui venait d'échoir aux enfants de Suzanne de Lezay, et notamment à son fils Constant, constituait davantage une charge qu'une heureuse aubaine.

En 1838, le château " Bâti à la moderne " est mis à la location (Voir photo).

Le 3 mars 1894, Pulchérie Dorothée Eléonore de Contes d’Esgranges, veuve de Louis Jules de Werbier d’Antigneul, décède en sa demeure, au Château de Surimeau, âgée de 82 ans.
Depuis longtemps, le château a été remplacé par un magnifique logis qui domine la vallée de la Sèvre.

Anecdote, sur une statue

À la fin du XIXe siècle, Arthur Bouneault (1839-1910), archéologue niortais, découvre à proximité du château de Surimeau une statue en pierre.

Cette statue très mutilée semble représenter Bacchus dieu romain de la vigne :

  • Un personnage aux bras brisés est debout, une panthère dressée sur ses pattes s’appuie sur sa cuisse, une grappe de raisin repose à ses pieds...
La signature gravée sur la pierre : «  HVRTEREL FECIT 1721  » pourrait être celle du sculpteur Simon Hurtrelle (3).
(3) Simon Hurtrelle né en 1648 et décédé en 1724, aurait séjourné à Niort de 1719 à 1723.

Événement en 1793

En 1933, le Docteur Merle donne l’existence de cette note :

  • « Le 4 avril 1793, un ordre du Comité de Sûreté générale de Niort charge les citoyens Philippe Richard et François Vauguyon de faire exécuter le mandat d'arrêt décerné contre le citoyen Avice de Mougon et de perquisitionner dans la maison de Surimeau, d'enlever la cloche et les munitions de guerre »...

Sources

  • " Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné " (Ludovic Lalanne) 1854.
  • Etienne de Planet (1936)
  • Bulletin S.S.S.L.A. des Deux-Sèvres 1888, 1933.
  • " Mémorial de l'Ouest " (1838).
  • " Au temps passé " Henri Gelin.
  • " Constant d’Aubigné " (Louis Merle) 1971
  • Bulletin Société Historique etr Scientifique des Deux-Sèvres (1938)
  • Musée d’Agesci
  • Archives 17, 79.
  • NR 1993.
  • JMD