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Colonne du cimetière de Souché : Différence entre versions

De WikiNiort
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[[Fichier:Colonne Souché.jpg |200px|right|thumb|Colonne situé dans le cimetière de Souché. (ph 1)]]
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[[Fichier:Cimetiere Souché 1823.jpg|300px|right|thumb|Reproduction de la plaque située sur la colonne. (ph 2)]]
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[[Fichier:Vente 1847 Moujaterie.jpg|200px|right|thumb|Vente du domaine, annonce de décembre 1847. (ph 3)]]
 
==Situation de la colonne de Souché==
 
==Situation de la colonne de Souché==
Cette colonne se situe à proximité du monument aux morts. La concession étant à l'abandon, elle est aujourd'hui propriété de la ville de Niort qui l'a récemment restaurée.
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:Cette colonne se situe à proximité du [[Monument aux morts de Souché 14/18|monument aux morts]]. La concession étant à l'abandon, elle est aujourd'hui propriété de la ville de Niort qui l'a récemment restaurée.
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'''Cette colonne d'environ 5 mètres de haut a un chapiteau de style dorique surmonté d'une vasque et à sa base est posée une plaque en bronze.''' (Voir ph 1)
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:Sur celle-ci est gravée une épitaphe en l'honneur : « d'un époux et d'un père » et que : « ce monument...est élevé par sa veuve et par son fils ». Par contre aucun nom ou prénom n'y est inscrit. (Voir ph 2)
  
Cette colonne d'environ 5 mètres de haut a un chapiteau de style dorique surmonté d'une vasque et à sa base est posée une plaque en bronze. (Voir photo 1)
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==Pierres tombales==
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'''Face à cette colonne se trouvent 3 pierres tombales en calcaire et en forme de « dos d'âne ».'''
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:*Celle de droite est la seule a avoir une inscription :
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:Il s'agit donc de la sépulture de Louise Elisabeth Delavault décédée à Souché le 21 août 1829.
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:Elle est née à Niort le 26 octobre 1760 et s'y est mariée le 18 août 1781 avec Joseph Gabriel Grellet Desprades.
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:*La tombe du milieu doit être celle de Joseph Gabriel Grellet Desprades, né le 16 mars 1749 à Limoges.
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:Il a hérité de son père, Joseph Grellet Desprades, d'importantes propriétés et des titres : « d'écuyer '''(1)''', seigneur de Loublande et autres lieux ».
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:Lors de son mariage, il reçoit en dot '''(2)''' de son épouse, le domaine de la [[La Moujaterie et son pigeonnier|Moujaterie]] '''(3)''' à Souché.
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:C'est donc un grand propriétaire, mais aussi un notable. En effet, sous la révolution il est nommé chef de la Garde Nationale '''(4)'''.
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'''Joseph-Gabriel Grellet Desprades fut le créateur des jardins de la Moujaterie.'''
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:Ce jardin fut longtemps une des curiosités des environs de Niort.
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'''Le Préfet Dupin disait en l’an XII (1802) :'''
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:« '''''On remarque à Souché les jardins et les bosquets de la Moujaterie, les plus beaux du Département...''''' »
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:Par la suite il devient Agent municipal de Souché en l'an IV (1795) puis '''Maire de Souché jusqu'à son décès le 13 juin 1823'''.
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:*La dernière tombe serait donc celle de leur fils : Gabriel Joseph Grellet Desprades né à Niort le 12 mars 1787, naturalisé Suisse, décédé à Souché à la Moujaterie le 11 mars 1842 à l'âge de 61 ans.
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:On peut donc conclure avec certitude que '''cette colonne a été élevée (financée) par Louise Elisabeth Delavaut et par son fils Gabriel Joseph Grellet Desprades en l'honneur de Joseph Gabriel Desprades époux et père.'''
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:*'''(1)''' Ecuyer : A l'origine, au moyen-âge, un écuyer est un gentilhomme qui accompagne un chevalier. Sous l'ancien régime le rang d'écuyer n'était pas un titre de noblesse mais une façon de qualifier un noble. C'est un titre honorifique.
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:*'''(2)''' Dot : Biens qu'une femme apporte lors de son mariage au patrimoine du nouveau ménage.
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:*'''(3)''' [[La Moujaterie et son pigeonnier|Moujaterie]] : Vaste domaine dominant la [[Lambon (Rivière du)|vallée du Lambon]] et le bourg de Souché. Outre des terres il comprend un logis composé de 6 corps de bâtiment avec jardins à la française. De ce logis il ne reste aujourd'hui qu'un seul bâtiment appelé « château ».
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:*'''(4)''' Garde nationale : Nom donné sous la révolution française à la milice de citoyens formée dans chaque ville ; elle a existé en France jusqu'à sa dissolution en juillet 1871 aux lendemains de la Commune de Paris.
  
Sur celle-ci est gravée une épitaphe en l'honneur : « d'un époux et d'un père » et que : « ce monument...est élevé par sa veuve et par son fils ». Par contre aucun nom ou prénom n'y est inscrit. (Voir photo 2)
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==Mariages de Gabriel-Joseph Grellet-Desprades==
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'''Gabriel-Joseph Grellet-Desprades eut une vie sentimentale assez compliquée.'''
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:Le 8 mai 1813, il a vingt six ans et épouse Marie-Alexandra Joubert du Landreau âgée de quinze ans, ils ont ensemble une fille et un garçon.
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:En 1835, les époux sont séparés de corps et de biens par un jugement du tribunal de Niort.
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'''Souhaitant se remarier avec Nancy Plasse de Niort, il décide de se faire naturaliser Suisse, afin de convertir en divorce, la séparation de corps prononcée au tribunal de Niort.'''
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:Le 13 juin 1836, il devient citoyen du canton de Bâle-Campagne, avec le droit de bourgeoisie dans la commune de Lausen.
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:Avec l’autorisation du gouvernement de Bâle-Campagne, il se remarie avec Nancy Plasse. 
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:Revenus vivre à la Moujaterie, Gabriel-Joseph Grellet-Desprades fut accusé de bigamie, avant de recevoir un non-lieu par le tribunal de Niort.
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:Ce deuxième mariage fut de courte durée, Nancy Plasse décède le 3 mai 1837 à Souché, peu de temps après la naissance de leur fille le 21 avril 1837.
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:Gabriel-Joseph Grellet-Desprades décide de se remarier avec Eugénie Choppin de la Rochelle.
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'''Le refus du maire de la Rochelle de célébrer ce nouveau mariage, oblige les deux prétendants à un second voyage en Suisse.'''
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:Le mariage de Gabriel-Joseph Grellet-Desprades avec Eugénie Choppin fut prononcé le 20 août 1838 en Suisse.
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:Ils eurent ensemble deux filles.
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:Gabriel-Joseph Grellet-Desprades, né le 16 mars 1787 à Niort, décède à la Moujaterie le 11 décembre 1842.
 +
'''Le tribunal de Poitiers, en appel, a infirmé, le 7 janvier 1845, la sentence donnée par le tribunal de Niort et prononce un arrêt en ces termes :'''
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::''« Fait défense, au surplus aux  dits enfants de la demoiselle Plasse et de la demoiselle Choppin de porter le nom de Grellet-Desprades, et à la demoiselle Choppin de prendre le titre de veuve du sieur Desprades, et les condamne aux dépens. »''
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'''La famille se sépare de la propriété de la Moujaterie en 1848.''' (Voir photo)
  
==Pierres tombales sculptées==
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==Épisodes de la Révolution de 1789==
Face à cette colonne se trouvent 3 pierres tombales en calcaire et en forme de « dos d'âne ».  
+
:*On raconte qu’après la révolution, Michel André Delavault, père de Louise Elisabeth, juge et échevin de Niort, seigneur de la Moujaterie se cacha à Souché.
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:Au bout de 3 mois, il fut découvert et passé par les armes.
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:*Son cousin, Alexandre Assailly, écuyer, seigneur de la Salmondière à Vouillé, eut une meilleure idée.
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:Afin d’échapper aux balles et au courroux du peuple,
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il se cacha chez un de ses fermiers à Martigny, commune d’Aiffres.
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:Chaque matin, il nettoyait les écuries et roulait les brouettes.
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:Ainsi, en acceptant de faire un travail pénible et un peu humiliant pour un seigneur, il ne fut jamais découvert.
  
Celle de droite est la seule a avoir une inscription :
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==Sources==
Il s'agit donc de la sépulture de Louise Elisabeth Delavault décédée à Souché le 21 août 1829.
+
:*Archives départementales 79  : registres paroissiaux et d'état civil, cadastre.
 
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:* Wiki-Niort.
Elle est née à Niort en 1761 et s'y est marié le 18 août 1781 avec Joseph Gabriel Grellet Desprades.
+
:*" ''Le Mémorial de l'Ouest'' " 1845.
 
+
:*Services du conservatoire des cimetières de la ville de Niort.
Celui-ci dont la tombe doit être celle du milieu est né le 16 mars 1749 à Limoges.
+
:*Mémoires Société S. S. L. A. des Deux-Sèvres 1885.
 
+
:*Presse NR 1969.
Il a hérité de son père, Joseph Grellet Desprades, d'importantes propriétés et des titres : «  d'écuyer (1), seigneur de Loublande et autres lieux ». Lors de son mariage il reçoit en dot (2) de son épouse le domaine de la Moujaterie (3) à Souché.
+
:*" ''Mémorial de l'Ouest'' " (1847).
 
+
:*Article réalisé par Maurice Vinck et Jean-Michel Dallet,
C'est donc un grand propriétaire de terres, mais aussi un notable. En effet, sous la révolution il est nommé chef de la Garde Nationale (4). $
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:*« Hier Souché » Mars 2017.
 
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<center>'''''Cliquez sur les images pour les agrandir'''''</center>
Par la suite il devient Agent municipal de Souché en l'an IV (1795)  puis Maire de Souché jusqu'à son décès le 13 juin 1823.
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Souché pierre tombale 1823.jpg |Pierre tombale située près de la colonne, on distingue 2 épaulettes et un sabre.
La dernière tombe serait donc celle de leur fils : Gabriel Joseph Grellet Desprades né à Niort le 12 mars 1787, naturalisé Suisse, décédé à Souché à la Moujaterie le 11 mars 1842 à l'âge de 61 ans.
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1829 L E Delavault.jpg|1829 Louise Elisabeth Delavault
 
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On peut donc conclure avec certitude que cette colonne a été élevée (financée) par Louise Elisabeth Delavaut et par son fils Gabriel Joseph Grellet Desprades en l'honneur de Joseph Gabriel Desprades époux et père.
 
 
 
*(1) Ecuyer : A l'origine, au moyen-âge, un écuyer est un gentilhomme qui accompagne un chevalier. Sous l'ancien régime le rang d'écuyer n'était pas un titre de noblesse mais une façon de qualifier un noble. C'est un titre honorifique.
 
*(2) Dot : Biens qu'une femme apporte lors de son mariage au patrimoine du nouveau ménage.
 
*(3) Moujaterie : Vaste domaine dominant la vallée du Lambon et le bourg de Souché. Outre des terres il comprend un logis composé de 6 corps de bâtiment avec jardins à la française. De ce logis il ne reste aujourd'hui qu'un seul bâtiment appelé « château ».
 
*(4) Garde nationale : Nom donné sous la révolution française à la milice de citoyens formée dans chaque ville ; elle a existé en France jusqu'à sa dissolution en juillet 1871 aux lendemains de la Commune de Paris.
 
 
 
==Sources=
 
*Archives départementales 79  : registres paroissiaux et d'état civil, cadastre.
 
* Wiki-Niort.
 
*Services du conservatoire des cimetières de la ville de Niort.
 
*Article réalisé par Maurice Vinck et Jean-Michel Dallet,
 
*« Hier Souché » Mars 2017.
 

Version actuelle en date du 4 décembre 2019 à 09:19

Colonne situé dans le cimetière de Souché. (ph 1)
Reproduction de la plaque située sur la colonne. (ph 2)
Vente du domaine, annonce de décembre 1847. (ph 3)

Situation de la colonne de Souché

Cette colonne se situe à proximité du monument aux morts. La concession étant à l'abandon, elle est aujourd'hui propriété de la ville de Niort qui l'a récemment restaurée.

Cette colonne d'environ 5 mètres de haut a un chapiteau de style dorique surmonté d'une vasque et à sa base est posée une plaque en bronze. (Voir ph 1)

Sur celle-ci est gravée une épitaphe en l'honneur : « d'un époux et d'un père » et que : « ce monument...est élevé par sa veuve et par son fils ». Par contre aucun nom ou prénom n'y est inscrit. (Voir ph 2)

Pierres tombales

Face à cette colonne se trouvent 3 pierres tombales en calcaire et en forme de « dos d'âne ».

  • Celle de droite est la seule a avoir une inscription :
Il s'agit donc de la sépulture de Louise Elisabeth Delavault décédée à Souché le 21 août 1829.
Elle est née à Niort le 26 octobre 1760 et s'y est mariée le 18 août 1781 avec Joseph Gabriel Grellet Desprades.
  • La tombe du milieu doit être celle de Joseph Gabriel Grellet Desprades, né le 16 mars 1749 à Limoges.
Il a hérité de son père, Joseph Grellet Desprades, d'importantes propriétés et des titres : « d'écuyer (1), seigneur de Loublande et autres lieux ».
Lors de son mariage, il reçoit en dot (2) de son épouse, le domaine de la Moujaterie (3) à Souché.
C'est donc un grand propriétaire, mais aussi un notable. En effet, sous la révolution il est nommé chef de la Garde Nationale (4).

Joseph-Gabriel Grellet Desprades fut le créateur des jardins de la Moujaterie.

Ce jardin fut longtemps une des curiosités des environs de Niort.

Le Préfet Dupin disait en l’an XII (1802) :

« On remarque à Souché les jardins et les bosquets de la Moujaterie, les plus beaux du Département... »
Par la suite il devient Agent municipal de Souché en l'an IV (1795) puis Maire de Souché jusqu'à son décès le 13 juin 1823.
  • La dernière tombe serait donc celle de leur fils : Gabriel Joseph Grellet Desprades né à Niort le 12 mars 1787, naturalisé Suisse, décédé à Souché à la Moujaterie le 11 mars 1842 à l'âge de 61 ans.
On peut donc conclure avec certitude que cette colonne a été élevée (financée) par Louise Elisabeth Delavaut et par son fils Gabriel Joseph Grellet Desprades en l'honneur de Joseph Gabriel Desprades époux et père.
  • (1) Ecuyer : A l'origine, au moyen-âge, un écuyer est un gentilhomme qui accompagne un chevalier. Sous l'ancien régime le rang d'écuyer n'était pas un titre de noblesse mais une façon de qualifier un noble. C'est un titre honorifique.
  • (2) Dot : Biens qu'une femme apporte lors de son mariage au patrimoine du nouveau ménage.
  • (3) Moujaterie : Vaste domaine dominant la vallée du Lambon et le bourg de Souché. Outre des terres il comprend un logis composé de 6 corps de bâtiment avec jardins à la française. De ce logis il ne reste aujourd'hui qu'un seul bâtiment appelé « château ».
  • (4) Garde nationale : Nom donné sous la révolution française à la milice de citoyens formée dans chaque ville ; elle a existé en France jusqu'à sa dissolution en juillet 1871 aux lendemains de la Commune de Paris.

Mariages de Gabriel-Joseph Grellet-Desprades

Gabriel-Joseph Grellet-Desprades eut une vie sentimentale assez compliquée.

Le 8 mai 1813, il a vingt six ans et épouse Marie-Alexandra Joubert du Landreau âgée de quinze ans, ils ont ensemble une fille et un garçon.
En 1835, les époux sont séparés de corps et de biens par un jugement du tribunal de Niort.

Souhaitant se remarier avec Nancy Plasse de Niort, il décide de se faire naturaliser Suisse, afin de convertir en divorce, la séparation de corps prononcée au tribunal de Niort.

Le 13 juin 1836, il devient citoyen du canton de Bâle-Campagne, avec le droit de bourgeoisie dans la commune de Lausen.
Avec l’autorisation du gouvernement de Bâle-Campagne, il se remarie avec Nancy Plasse.
Revenus vivre à la Moujaterie, Gabriel-Joseph Grellet-Desprades fut accusé de bigamie, avant de recevoir un non-lieu par le tribunal de Niort.
Ce deuxième mariage fut de courte durée, Nancy Plasse décède le 3 mai 1837 à Souché, peu de temps après la naissance de leur fille le 21 avril 1837.
Gabriel-Joseph Grellet-Desprades décide de se remarier avec Eugénie Choppin de la Rochelle.

Le refus du maire de la Rochelle de célébrer ce nouveau mariage, oblige les deux prétendants à un second voyage en Suisse.

Le mariage de Gabriel-Joseph Grellet-Desprades avec Eugénie Choppin fut prononcé le 20 août 1838 en Suisse.
Ils eurent ensemble deux filles.
Gabriel-Joseph Grellet-Desprades, né le 16 mars 1787 à Niort, décède à la Moujaterie le 11 décembre 1842.

Le tribunal de Poitiers, en appel, a infirmé, le 7 janvier 1845, la sentence donnée par le tribunal de Niort et prononce un arrêt en ces termes :

« Fait défense, au surplus aux dits enfants de la demoiselle Plasse et de la demoiselle Choppin de porter le nom de Grellet-Desprades, et à la demoiselle Choppin de prendre le titre de veuve du sieur Desprades, et les condamne aux dépens. »

La famille se sépare de la propriété de la Moujaterie en 1848. (Voir photo)

Épisodes de la Révolution de 1789

  • On raconte qu’après la révolution, Michel André Delavault, père de Louise Elisabeth, juge et échevin de Niort, seigneur de la Moujaterie se cacha à Souché.
Au bout de 3 mois, il fut découvert et passé par les armes.
  • Son cousin, Alexandre Assailly, écuyer, seigneur de la Salmondière à Vouillé, eut une meilleure idée.
Afin d’échapper aux balles et au courroux du peuple,

il se cacha chez un de ses fermiers à Martigny, commune d’Aiffres.

Chaque matin, il nettoyait les écuries et roulait les brouettes.
Ainsi, en acceptant de faire un travail pénible et un peu humiliant pour un seigneur, il ne fut jamais découvert.

Sources

  • Archives départementales 79  : registres paroissiaux et d'état civil, cadastre.
  • Wiki-Niort.
  • " Le Mémorial de l'Ouest " 1845.
  • Services du conservatoire des cimetières de la ville de Niort.
  • Mémoires Société S. S. L. A. des Deux-Sèvres 1885.
  • Presse NR 1969.
  • " Mémorial de l'Ouest " (1847).
  • Article réalisé par Maurice Vinck et Jean-Michel Dallet,
  • « Hier Souché » Mars 2017.
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