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FABRE Léopold (Éditeur et Maître imprimeur niortais au XIXe)

De WikiNiort


Article en construction 22 Janvier 2023

Biographie simplifiée de Léopold Fabre

Cette carte postale, du tout début du XXe siècle, montre à droite la librairie-imprimerie de Léopold Fabre. On y voit encore, en haut à droite, la statue de Gutenberg. (Collection privée).
Présentation de son principal ouvrage : "Histoire de la ville de Niort depuis l'origine jusqu'en 1789". Sur l'image de gauche : la Passerelle de Pelet.
Léopold Fabre est né en 1817 à Champagné les Marais en Vendée, son père François Placide est médecin-chirurgien.
Sa mère est Modeste Robin, elle décède en 1934, âgée de 35 ans, ses parents résident à Mareuil.
Léopold Fabre épouse, en 1850, Delphine Thiaudière à Gençais dans la Vienne.
Leur fille Céline est née en 1853, ils résident alors au N°6 de la rue Saint-Jean.
Son épouse, Delphine Thiaudière décède en 1860, âgée de 27 ans.
En 1871, Céline Fabre, fille de Léopold Fabre, épouse Amédée Trouillard avocat à Niort.
En 1876, ils habitent au N° 8 rue Saint-François (Aujourd’hui : rue Jean-Jacques Rousseau)
Léopold Fabre décède en 1891, rue Jean-Jacques Rousseau, âgé de 75 ans..

Librairie, imprimerie, rue Saint-Jean

Cette librairie, imprimerie est située au N° 6, à l’angle de la rue Saint-Jean et de la rue de Acacias (Voir photo), (Aujourd’hui : rue Henri Clouzot).

Cette librairie avait été tenue par Pierre Dugrit qui l’exploita de 1790 à 1797 après avoir acheté le fonds de la librairie Lefranc-Elies.
Pierre Aimé Elies, d’une famille célèbre d’imprimeurs niortais, lui succéda de 1897 à 1901,
En 1901, Éléonore Elies-Orillat sœur de Pierre Aimé Elies exploite la librairie jusqu’en 1820.
Charles Benjamin Robin (Libraire à Niort en 1817), oncle maternel de Léopold Fabre, reprend la librairie en 1820.
En 1830, Charles Benjamin Robin installe une imprimerie puis une lithographie.
En 1839, Léopold Fabre a 22 ans, il s’associe à son oncle Charles Robin, libraire de 1820 à 1854 et imprimeur, lithographe de 1830 à 1849.
La librairie au 6, rue Saint-Jean porte alors le nom de Robin et Cie.
Léopold Fabre prend alors la suite de son oncle vers 1860, il se qualifie Éditeur et Maître imprimeur.

Amédée Trouillard relate en 1935 les souvenirs de son grand-père Léopold Fabre :

« C’est dans une petite pièce de cet immeuble (6 rue Saint-Jean) que s’écoula sa vie.
Pendant plus d’un demi-siècle, il vécut là, dans un bureau étroit, sommairement meublé, sans feu malgré les durs hivers, sans jamais voyager, perpétuellement au travail.
Il menait de front la réalisation de son ambition commerciale et la satisfaction des ses goûts littéraires.
Ses premières amours : l’histoire et en particulier l’histoire du Poitou furent complétées par des essais de tous genres, des recherches sur les patois des travaux de linguistiques. etc... »
En 1858, la Librairie du N°6 porte aussi le nom de Librairie de Auguste Couquaux de 1854 à 1869.
En 1880, Charles Benjamin Robin, son oncle, décède âgé de 86 ans.
Note : Vers 1936, ce bâtiment 6, rue Saint-Jean sera l'annexe d'ameublement général du Grand magasin : "PARIS-NIORT" sise 12 rue Victor Hugo, cette inscription est toujours présente sur le fronton (Voir photos vignettes).

Statue de Gutenberg

Une statue, grandeur nature, représentant Gutenberg barbu, recouvert d’un bonnet, montrant un parchemin, ornait l’angle de sa boutique (Voir photo) avec la rue des Acacias.

Selon Amédée Trouillard (1), cette statue est l’œuvre du sculpteur nommé Jacques Jaquelin (2) qui l’exécuta en 1840 pour son grand-père.
Cette statue en terre cuite était inspirée de Gutenberg de Pierre-Jean David, dit David d'Angers.
Cette statue était toujours présente à l’angle de l’imprimerie au début du XXe siècle, elle fut retirée par son nouveau propriétaire en 1904.
En 1935, cette statue était en possession d’Amédée Trouillard.
(1) Amédée Trouillard avocat (1876-1946), était le petit-fils de Léopold Fabre et le fils de Céline Fabre.
(2) Jacques Jacquelin (1803-1871) est peintre en décors et sans doute sculpteur à ses heures.
Il réalisa, entre autres, une statue de la Vierge placée dans le jardin du presbytère de Souché et déposée au musée lapidaire N° 127.
Il est aussi l'auteur du Buste de Napoléon Ier déboulonné de la place de Strasbourg le lendemain de la proclamation de la IIIe république en 1870.

Léopold Fabre imprimeur

Il illustre certaines de ses publications par ce proverbe : "C'est en forgeant qu'on devient forgeron."

Travailleur infatigable, il se consacre sans relâche à la recherche et la publication d’œuvres magistrales.

Sa devise présente sur ses œuvres est : "C’est en forgeant que l’on devient forgeron" (Voir photo).:
Entre 1875 et 1887, il publie deux glossaires, ouvrages monumentaux :
1– de 1875 à 1882, il publie le Dictionnaire historique de l’ancien langage françois ou Glossaire de la langue françoise depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV n’avait pas connu les honneurs de la publication du vivant de l’auteur.
Cette œuvre avait été élaborée par Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, né en 1697.

On note :

« C’est grâce à la diligence d’un érudit polygraphe de la deuxième moitié du 19e siècle, Léopold Favre, que l’œuvre monumentale de La Curne de Sainte-Palaye a été publiée en dix volumes. »
2-de 1883 et 1887, il publie le glossaire de Du Cange (4), cet ouvrage a été initié par Charles Du Fresne Du Cange au XVIIe siècle, et fut augmenté pendant deux siècles.
C’est en 1678 que le sieur Du Cange avait publié son Glossarium en 3 tomes.
L’édition publiée par Léopold Favre s’étend sur 10 tomes, 6000 pages, dont 5000 de dictionnaire latin, 90 000 articles et 6 millions de mots... 
(4) Le Du Cange est un glossaire médiéval, rédigé majoritairement en latin.

Léopold Fabre éditeur

Photo de la "Couverture du dictionnaire de vieux français" (Tome 2).

Léopold Favre, érudit et lettré, a publié un nombre important de livres sur l’histoire régionale et générale, sur le patois, etc..., sous son nom et en association.

Pour exemples :
-En 1867, Léopold Favre Glossaire du Poitou, de la Saintonge et de l’Aunis, Niort. (356 pages)
-En 1871, Histoire de la guerre de la France et de l’Allemagne en 1870-1871
-En 1871, Le Moniteur des connaissances utiles et pratiques (Journal mensuel).
-En 1874, La ferme et le jardin : traite d'agriculture, d'horticulture et de viticulture.
-En 1878, Histoire de la Russie et de la Turquie. Légendes, monuments, arts, littérature…
-En 1880, Histoire de la ville de depuis l’origine jusqu’en 1789 (500 pages). (Voir photo).
-En 1882, Dictionnaire des Termes du Vieux François (Tomes I et II) (Voir photo).

Il publia aussi sous plusieurs pseudonymes, exemple :

-Guide d’"Émile Bouchardière" : Chemin de fer, Poitiers à Niort, la Rochelle et Rochefort. Guide du voyageur, avec carte itinéraire.
Polémique entre le Mémorial des Deux-Sèvres et la Revue de L'Ouest lors de l'achat du terrain pour la construction de l'Église Saint-Étienne.

Léopold Fabre et la presse régionale

Sa librairie, rue Saint-Jean est le siège du journal trihebdomadaire la "Revue de l’Ouest", qu'il crée, à laquelle il collabora et qu’il imprima pendant de nombreuses années.

La rédaction et l'administration se font à proximité, au 20 rue des Acacias (Aujourd’hui : rue Henri Clouzot).
La "Revue de l’Ouest", tendance conservatrice et répandue dans les campagnes, représentait le Second Empire.
À la même époque, un autre journal, le "Mémorial des Deux-Sèvres" luttait pour défendre les idées républicaines.
Le directeur fondateur du Mémorial des Deux-Sèvres était Théophile Mercier (1829-1910).
Il avait acheté, en 1856, l’imprimerie Morisset au 1, rue Yvers, qui éditait le Mémorial des Deux-Sèvres fondé en 1848.
C’est Théophile Mercier qui changea la ligne éditoriale en devenant un journal républicain en opposition au régime impérial.
En cette fin du XIXe siècle, ces 2 journaux, La "Revue de l’Ouest" et le "Mémorial des Deux-Sèvres" s'affrontaient par éditoriaux interposés aux sujets de décisions du conseil municipal et des événements courants de Niort.
-En 1880, une polémique célèbre fut celle émise par la Revue de l’Ouest au sujet de la pose des Statues en haut de la Brèche.
Selon ce journal, la vue de ces statues de marbre, toutes nues ou presque, heurte la pudeur des braves gens.
Pas le moindre pardessus ne couvre "Tripolène", "Une esclave pendant la vente" et même "Giotto enfant" ne trouve pas grâce aux yeux de ces conservateurs.
-En 1881, une autre polémique naît entre La "Revue de l’Ouest" et le "Mémorial des Deux-Sèvres" lors de l'achat du terrain pour la construction de l'Église Saint-Étienne (Voir photo).
En 1884, Léopold Fabre cède son journal qu'il avait créé à la Société de la Revue de l’Ouest.

Sources

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