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Fermeture des lignes ferroviaires secondaires à partir de Niort

De WikiNiort


Article en construction 11 mars 2021

Niort : Un ancien nœud ferroviaire

Extrait plan 1939, lignes ferroviaires au départ de Niort.

Dans la seconde moitié du XIXe, plusieurs lignes de chemin de fer convergeant sur Niort ont été mises en service (Voir photo) :

– Poitiers-Niort mise le 7 juillet 1856 (Ligne de Poitiers N°1)
– Niort-La Rochelle le 7 septembre 1857 (Ligne de La Rochelle-Rochefort N°4)
– Niort-Saint-Jean d'Angély le 23 mars 1874 Ligne de Bordeaux N°3)
– Niort-Bressuire-Cholet le 28 décembre 1868 (Ligne de Bressuire N°6)
– Niort-Fontenay Le Comte le 17 octobre 1881 (Ligne de Fontenay le Comte N°5)
– Niort-Montreuil Bellay le 22 octobre 1882 (Ligne de Parthenay N°7)
– Niort-Ruffec le 23 février 1885 (Ligne de Ruffec N°2)
Au début du XXe siècle Niort est donc une gare importante avec quotidiennement 70 départs de trains voyageurs et marchandises.
Les lignes à partir de Niort permettent alors de nombreuses liaisons vers :
- Paris, Poitiers, Tours, La Rochelle, Bordeaux, Cholet, Nantes, Saumur, Angers, Angoulême.
Par contre après 1945 les « petites lignes » sont progressivement fermées.
Niort perd alors son rôle de nœud ferroviaire.

La fermeture partielle ou totale des lignes secondaires

La ligne Niort-Bressuire - via Benet (N°6)

Ouverte le 28 décembre 1868 après 24 ans de travaux, elle est exploitée par la Compagnie d'Orléans puis nationalisée en 1938 et rattachée à la SNCF.
Le choix du tracé par Benet, Saint-Pompain, Coulonges sur l'Autize puis Faymoreau est dicté par la présence des houillères de Faymoreau-Saint-Laurs (1).
La ligne est mixte, ouverte à la fois aux voyageurs et aux marchandises (houille, chaux, vins...), la vitesse maxi est de 50km/h.
En 1939 de Benet à Bressuire elle est fermée aux voyageurs.
Le transport des marchandises est maintenu jusqu'en 1971 et La ligne est définitivement fermée en 1973.
(1) Les mines de Saint-Laurs sont exploitées du milieu du 19ème siècle à 1958.

La ligne Niort-Fontenay Le Comte (N°5)

Elle est commune à Niort-Bressuire jusqu'à Benet.
L'embranchement Benet-Fontenay Le Comte est ouvert en 1881.
Entre Benet, Coulon et Niort elle était entre autre empruntée quotidiennement par les ouvrier de l'usine Rousseau à Saint-Liguaire.
Le 2 mars 1969 elle est fermée au trafic voyageurs et remplacée par des autocars.
Le 23 septembre 1996 elle est fermée au trafic marchandises.
Depuis 2014 elle est classée VUTA (voie unique à trafic restreint). En fait elle n'est plus utilisée.

La ligne Niort-Melle-Ruffec (N°2)

Cette ligne à voie unique est longue de 76 km. Elle est commune entre Niort et Aiffres avec la ligne Niort-Saintes.
Le projet date de 1868 . Elle est concédée aux Chemin de Fer de Charentes en 1874 puis rachetée par l'état en mars 1877.
Elle est mise en service le 23 février 1885. A cette date, avec l'ouverture de la ligne Niort-Saint Jean d'Angély.
La gare d'Aiffres ouverte en 1881 devient une gare de bifurcation.
Cette gare est fermée au service des voyageurs le 31 mai 1992.
En 1972 cette ligne reste exploitée pour le fret uniquement de Niort à Chef-Boutonne.
Depuis 1977, plus aucun train ne circule entre Prahecq et Melle.
Cette section a été déclassée en novembre 1993.
Par contre entre Celles et Melle elle a été transformée en voie verte sur une longueur de 9 km.
De plus, à Melle un sentier botanique a été aménagé sur une boucle de cette ancienne voie ferrée qui faisait le tour de la ville.
Aujourd'hui il ne reste plus que la section entre Niort et Prahecq où circulent quelques trains de marchandises affrétés par la société : « La Fiée des Lois » (2).
(2) Usine d'embouteillage : 5ème embouteilleur français basé à Prahecq.

La ligne Niort- Saint Jean d'Angély- Saintes (N°3)

Longue de 76,8 km, il s'agit ici de la seule ligne secondaire encore en service.
La partie Niort-Saint Jean d'Angély est mise en service en 1881. Mais son prolongement jusqu'à Saintes n'est ouvert qu'en 1911.
C'est une ligne à voie unique avec une vitesse maximum de 100 km/h avec plusieurs ralentissements à 60 km/h.
Elle fut longtemps menacée de fermeture.
Le projet de son électrification a été abandonné en 2017.
Par contre en 2020 sa remise en état est commencée entre Niort et Saint Jean d'Angély pour supprimer les traverses métalliques fortement dégradées.

Que faire des voies secondaires fermées ?

Deux types de solutions peuvent être envisagées.

  • Rouvrir les lignes secondaires :
Selon ses partisans la réouverture des petites lignes a plusieurs avantages : diminuer le temps de parcours avec un plus grand confort et une plus grande sécurité pour les usagers, mais aussi réduire le trafic routier (3) et les émissions de gaz à effet de serre.
Par contre les coûts d'une réouverture sont élevés. C'est pourquoi la SNCF y est le plus souvent opposée.
Par exemple le projet de réouverture de la ligne Niort-Fontenay Le Comte maintes fois repoussé était de 8 M d'euros en 2007.
Ce projet est estimé aujourd'hui à plus de 40 M d'euros...
(3) Certaines personnes proposent donc de rouvrir au trafic voyageurs les lignes Niort-Benet, Niort-Parthenay, Niort Prahecq.
Cela permettrait, selon eux, de diminuer fortement les flux routiers pendulaires dans l'agglomération niortaise entre les lieux d'habitation et les lieux de travail.
  • Aménager ces anciennes lignes en voies vertes :
En premier, la SNCF transfert les anciennes lignes à une collectivité territoriale : département, communauté d'agglomération, commune.
Recouvertes le plus souvent d'un sable compacté elles offrent aux promeneurs l'opportunité de cheminer loin de toute circulation motorisée. Elles sont accessibles à pieds, à vélo et parfois à cheval.
Elles invitent à découvrir la nature mais aussi les témoins de l'ancienne activité ferroviaire : anciennes gares, maisons de gardes barrières, ponts...
Ainsi, dans le département, ils en existent plusieurs exemples : 32km de Bressuire à Parthenay, 14 km de Bressuire à Nueil les Aubiers, 23 km de Bressuire à Moutiers sous Chantemerle, 9 km de Celles à Melle (voir plus haut) :

Aucuns de ces aménagements part de Niort en 2021, aussi peut-on espérer que l'ancienne voie de Niort à Benet soit ainsi aménagée...

Conclusion

Aujourd'hui Niort a donc perdu son rôle de nœud ferroviaire.

Cependant la ville continue d'exercer une fonction de centralité économique locale qui génère un trafic ferroviaire assez conséquent du fait de la bonne tenue de l'emploi industriel et tertiaire.
Enfin l'on peut espérer qu'avec " Niort-Terminal " l'attractivité du territoire se trouve renforcée et que Niort redevienne un nœud ferroviaire connecté aux principales destinations nationales.

Sources

  • Articles de presse : La Nouvelle République, Le courrier de L'Ouest, Ouest France.
  • Internet : Wikipédia, Wikiniort,
  • Articles internet : Les différentes lignes ferroviaires. Les voies vertes en Deux-Sèvres.
  • Texte : Maurice Vinck
  • Mise en page et illustration : Jean-Michel Dallet
  • Hier Sainte-Pezenne Mars 2021