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Grippe espagnole à Niort en 1918

De WikiNiort

Arrivée de l’épidémie de grippe espagnole à Niort

Au moment où la France termine cette terrible guerre de 14/18 et s’apprête à signer l’armistice, une autre épreuve se prépare.
Le 29 septembre 1918, selon la presse, on pense que Niort va échapper à l’épidémie de grippe espagnole qui sévit partout en France.
La maladie semble bénignes, les cas graves sont rares…
On recommande toutefois l’observation rigoureuse des règles d’hygiène.
Le 4 octobre 1918, l’état sanitaire de Niort se détériore et fait naître des rumeurs alarmistes.
Une épidémie de grippe, venue du sud, sévit à Niort comme dans presque toute la France et ailleurs.
Cette grippe, plus violente que d’habitude, revêt deux formes :
-pulmonaire et gastro-intestinale.
Les affections pulmonaires entraînent de graves complications qui vont pour certains être fatales.
On demande d’appliquer les strictes observation des règles d’hygiène connues de tous.
Un médecin niortais préconise le moyen préventif suivant :
-Se laver la bouche et se gargariser plusieurs fois par jour avec de l’eau boratée.
-S’introduire dans les narine un tampon d’ouate imprégné d’antiseptique comme par exemple de l’huile goménolée.
Un médecin de l’Académie de médecine de Lyon, M. Raphaël Dubois préconise l’emploi du quinquina jaune.
Ce produit réduit en poudre sera mélangé avec du café noir et absorbé par cuillerées, trois à quatre fois par jour.
Les services américains présents à la gare de Niort ont fait placer aux robinets qui amène l’eau du Vivier : «  Not drinking water ».
Cette indication n’était pas pour rassurer les victimes de dérangement gastro-intestinal du à cette mauvaise grippe.
Dans la Vienne, département voisin, le préfet avait fait ajourner la rentrée des élèves.
La grippe est une affection essentiellement contagieuse, elle ne présente pas ordinairement un caractère de gravité.
Pour cette fois cette grippe dite espagnole est bien plus dangereuse :
-Il faut prendre toutes les précautions pour éviter de contracter la maladie.
-Il faut veiller au soins de la bouche en utilisant de l’eau bouillie avec de l’eau oxygénée très diluée.
-Il faut éviter les grand rassemblements, les réunions nombreuses, les foires les marchés, théâtres, cafés, cinémas, concerts etc…
Ces lieux favorisent la propagation des germes qui y trouvent un milieu favorable...
-Il faut désinfecter à l’eau de javel ou au sulfate de cuivre (50g par litre d’eau).
-Il faut faire bouillir le linge dont se sont servis les malades.
-Les malades gravement atteints devraient être isolés chez eux ou à l’hôpital..
Les édiles se veulent dans un premier temps rassurant en minimisant le nombre de décès consécutifs à cette épidémie.
Alphonse Bourreau, Maire de Niort en 1918, va alors lister les points importants que devront respecter ses administrés

Le Maire de Niort liste les mesures de précautions à adopter

Selon l'âge des personnes atteintes et leur résistance individuelle, il est difficile d'édicter des mesures de protection précises.

Toutefois le Maire de Niort croit devoir recommander à ses concitoyens de prendre les précautions suivantes :
Faire bouillir l'eau employée comme boisson ;
Ne consommer les légumes et les fruits qu'après un lavage à l'eau bouillie et de préférence après cuisson ;
Procéder matin et soir à de larges ablutions ; savonner soigneusement les mains avant de manger.

Laver la bouche avant et après chaque repas avec, de l'eau bouillie boratée ou de l'eau oxygénée étendue de 4 fois son volume d'eau, bouillie ;

Tenir la maison très propre ; arroser les cabinets d'aisance avec une solution de créoline ou de sulfate de cuivre ou de tout autre désinfectant.

Détruire les mouches qui constituent un réel danger pour la propagation des maladies ;

Isoler le malade aussi rigoureusement que possible - chambre et lit séparés-: pas de visites sans nécessité absolue ;
Revêtir, pour soigner le malade, une blouse ou un peignoir qu'on enlève pour sortir de la chambre ; ne pas prendre de repas dans la chambre du malade.
N'accorder aucune confiance aux nombreuses recettes préconisées au hasard comme préservatifs ou remèdes.

Demander aussitôt que possible les conseils ou les soins d'un médecin.