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Inscriptions huguenotes à Niort

De WikiNiort

Article en construction mai 2020

Le terme huguenot

Le mot huguenot désigne les protestants français des 16e et 17e siècles.

Le terme huguenot apparaît en France vers 1560 et remplace alors celui de luthérien utilisé jusqu'alors.

Le protestantisme en Poitou du 16e siècle au début du 19e siècle

Le Poitou est l'une des régions de France où le protestantisme s'est le plus rapidement propagé et le plus profondément implanté dès le 16e siècle.

Le séjour de Calvin à Poitiers en 1534 va contribuer à faire du Poitou un espace privilégié du calvinisme.
Dès 1538, la réforme se propage dans toute la province.
Par contre le Poitou n'est pas épargné par les guerres de religion qui divisent le royaume de 1562 (1) et à la mise en place de l'édit de Nantes en 1598.
Au 17e siècle, au cours des années d'accalmie, entre l'édit de Nantes et sa révocation par Louis XIV en1685, le protestantisme est dynamique.
Le Poitou compte alors environ 90000 protestants, les persécutions (les dragonnades) qui se poursuivent jusqu'à l'édit de tolérance en 1787 ne réussissent pas à anéantir la religion réformée.
Dès 1789, la Révolution reconnaît la liberté de culte.

Le concordat de 1802 permet aux protestants de s'organiser en Église et de reconstruire leurs temples (2).

(1) En 1562, les églises de Niort, telles Notre Dame, Souché furent pillées par les protestants.
En 1588, l'église de Saint-Gaudens fut détruite par les protestants.
(2) Le temple de Niort est à l'origine une église de l'ancien couvent des Cordeliers, vendue en 1800 à la ville.
Cette église fut donnée aux protestants en 1805 pour y célébrer leur culte.

Nature des inscriptions huguenotes d'après Henri Gelin

Henri Gelin a recensé de nombreuses inscriptions huguenotes en particulier dans le Sud des Deux-Sèvres.

Pour lui, ils en existent deux sortes :
– celles qui présentent un caractère purement historique ou commémoratif d'événements ou de personnages de la réforme.
– celles que l'on peut qualifier d'inscriptions religieuses :
-Soit elles consistent en réflexions, sentences où domine l'inspiration biblique,
-soit elles reproduisent ou paraphrasent les livres saints : la bible, les évangiles...

Elles sont écrites en latin, en langue vulgaire (français), rarement en langue hébraïque.

Le « Manoir protestant » de la rue du Clos-Bouchet

À Niort, dans les années 1950, au 121 de la rue du Clos-Bouchet (Aujourd’hui : rue du Clou-Bouchet), existait, selon les témoignages recueillis, un « manoir protestant ».

Il comprenait un bâtiment d'habitation inclus dans un ensemble à usage de ferme avec étable, porcherie et jardins.
Le tout était bordé de murs entre la rue du Clos-Bouchet, la rue Brun sur Seille et l'avenue de La Rochelle.
En bordure de la rue du Clos-Bouchet se trouvait l'entrée principale constituée d'une grande porte charretière et d'une petite porte piétonne.
La description de ce « manoir » correspond bien aux gentilhommières Huguenotes du 16e siècle.
Rarement en façade de la voie publique, elles sont précédées d'une cour aux murs élevés où l’on accède par deux baies jumelles : une grande porte cochère et une petite porte réservée aux piétons.

Les inscriptions huguenotes du « manoir protestant »

Entre les deux portes de ce « manoir » un linteau de fenêtre daté de 1564 est encastré ainsi que 2 pierres (3) portant des inscriptions (Voir Photo) dites domestiques.

  • Ces inscriptions sont dites domestiques car elle concernent l'habitation elle-même :
- Celle du haut reproduit un passage du 3ème livre des prophètes verset 33 :
« Dieu maudit la maison du méchant, bénit celle du juste ».
- Celle du bas donne lieu par un facile jeu de mot à l'application du verset 13 du chapitre VII de l'évangile de Saint-Mathieu :
 « Entrer par la porte étroite car la large mène à la perdition ».
" La porte étroite mène au paradis, la large à l'enfer "...

Ces inscriptions apparaissent dans le catalogue du musée lapidaire, édition 1913, sous forme d'estampages c'est à dire de moulages en plâtre, offerts par Arthur Bouneault.

(3) Dimensions de chaque pierre : H 35cm, L 58cm.

Le devenir de ces inscriptions

Ce « manoir » devait très certainement faire partie de la métairie du Clos-Bouchet qui s'étendait de l'actuelle rue de Ribray à route de La Rochelle et à la rue de Pied de Fond.

En 1956, le « manoir » et ses dépendances sont vendus à un entrepreneur de maçonnerie.
Celui-ci démolit les vieux bâtiments et à l'emplacement du « manoir » construit plusieurs maisons.
Le jardin est transformé en lotissement dont les rues reliant l'avenue de La Rochelle à la rue du Clou-Bouchet portent des noms de musiciens : Ravel, Gounod, Bizet.
Ces pierres et leurs inscriptions apparaissent dans le catalogue du musée lapidaire, édition 1913, sous les N° 45, 46 et 46 bis.
Il s'agit d'estompages c'est à dire de moulages en plâtre offerts par Arthur Bouneault.
Elles sont aujourd'hui conservées dans les réserves des musées de Niort-agglo.

Sources

  • – Henri Gelin « Inscriptions huguenotes » 1894
  • – A. Lièvre « Histoire des protestants du Poitou » 1860
  • – Site internet du musée protestant de Beaussais
  • – Musée d'Agesci : catalogue du musée lapidaire, édition 1913
  • – Témoignage de la personne ayant habité dans ce « manoir » de 1953 à 1956
  • Texte : Maurice Vinck
  • Mise en page Jean-Michel Dallet
  • Hier Sainte-Pezenne : Mai 2020