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Lambon (Rivière du)

De WikiNiort
Le Lambon
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Le Pont de Bellevue aux Basses Touches de Thorigné. (En haut : le Pont et son Moulin en bas le Pont en 2018) (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Le Lambon arrive discrètement dans Souché, en pleine zone agricole à proximité du lieu-dit Bigoron.

Il serpente le quartier, souvent camouflé dans un écrin de verdure, sur une longueur d'environ 5 km soit près de 15% de sa longueur totale.

Quelques données de géographie

Le Lambon prend sa source à Goux, commune de La Couarde, à une altitude de 154 mètres.

Il naît d'une multitude de sources, qui ont la particularité d'être situées à la cote 155 environ, au dessus du niveau de la mer.

D'une longueur de 37,85 km, il s'étend sur le territoire des 11 communes suivantes : La Couarde, Beaussais, Vitré, Thorigné, Prailles, Mougon, Aigonnay, Fressines,

La Crèche, Vouillé et Niort, où il se jette dans la Sèvre Niortaise à 12 mètres, par rapport à l'océan, près de la source du Vivier, après avoir traversé le Bois de Vachette.

De la source jusqu'à Thorigné, il traverse le plateau Mellois et perd déjà 50 mètres de dénivelé.

De Fressines à Niort, le Lambon coule dans la plaine céréalière du pays niortais avec une pente plus faible.

La structure géologique de la plaine, constituée de terres de groies sur une roche calcaire, lui donne alors un caractère plus sinueux.

Il possède 5 affluents :

  • en rive gauche : le Fombelle
  • en rive droite : le Lussaudière, le Villebeurre, l'Aigonnay et le Mayolle

L'état écologique et hydrologique du Lambon

Le régime hydrologique du Lambon s'avère très perturbé du fait d'étiages sévères ; des assèchements réguliers et répétitifs sont observés sur un tiers du linéaire jusqu'à huit années sur dix.

Ces assèchements s'expliquent par les caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du bassin mais sont accentués par une utilisation de l'eau toujours plus importante:

- captages,
- forages,
- réalisation d'étangs parallèlement au lit du Lambon.

Ce phénomène d'assèchement s'accompagne de perturbation et d'une dégradation des berges. Par ailleurs, la qualité de l'eau y très fluctuante.

Pour assurer la gestion et la protection de 61 kms de rives de ce cours d'eau le Syndicat mixte pour la Restauration du Lambon et de ses Affluents (SYRLA[1]) a été créé début 2010.

Cette nouvelle structure publique a remplacé l’Association pour la Restauration du Lambon et de ses Affluents (ARLA) existante depuis 1997 dont les statuts d’association ne permettaient pas d’entreprendre les travaux d’intérêt général exigé par la Directive Cadre sur l’Eau.

Ce syndicat mixte sera donc capable de porter une Déclaration d’Intérêt Générale indispensable pour la mise en place notamment d’aménagements hydromorphologiques sur le cours d’eau. L’ensemble des actions prévues sont orientées, comme le faisait l’ARLA, vers le retour au bon état écologique du Lambon et de ses affluents.

Par ailleurs, le Lambon fait partie du bassin versant de la Sèvre Niortaise Wikipedia-logo.svg.png dont le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE[2]) a été approuvé en avril 2011.

Il s'agit d'un outil de planification destiné à promouvoir, sur le territoire d’un bassin versant, une gestion concertée et équilibrée de la ressource en eau et des milieux aquatiques qui y sont associés. D'une superficie de 3650 km2, le territoire du SAGE « Sèvre niortaise et Marais Poitevin » concerne 217 communes.

La ripisylve Wikipedia-logo.svg.png: un élément à entretenir et à préserver

Le bon état écologique d'un cours d'eau passe par l'entretien de ses berges et de la ripisylve.

On appelle ripisylve la végétation abondante et variée qui borde la rivière.

On en distingue trois étages constitués notamment pour le Lambon des végétaux suivants :

- Les arborescents : aulnes, frênes, chênes, etc...
- Les arbustifs : noisetiers, fusains, aubépines, prunelliers, etc...
- Les herbacés : graminées, ortie, « roseaux », etc...

Les fonctions de la ripisylve sont multiples:

- maintien des berges et limitation de l'érosion,
- prévention des inondations,
- auto-épuration et résorption de certaines pollutions,
- ombrage favorable au cycle de vie de la faune aquatique,
- fourniture de bois de chauffage....

Il est donc primordial d'entretenir la végétation des berges en maintenant une diversité de tailles et d'espèces et en conservant une structure équilibrée pour tous les végétaux arborescents et arbustifs.

Il faut par exemple éviter de laisser uniquement les branches au dessus du cours d'eau ou ne pas abattre systématiquement les arbres penchés !

Ce ne sont pas systématiquement ces arbres qui menacent de tomber. Au contraire, ils peuvent jouer un rôle important d'abris pour les poissons.

A ce titre, pour la pêche, le Lambon est classé en seconde catégorie piscicole (vairon, goujon, carpe, tanche, anguille, truite).

Le Lambon et l’histoire tragique des Protestants

Le Lambon traverse, dans sa première partie, un territoire où les protestants étaient nombreux au XVIIe siècle.

Cette communauté protestante subit en 1681, les premières persécutions appelées " dragonnades ".

Les dragons étaient envoyés par Louvois, le ministre de la guerre de Louis XIV, ils servaient en temps ordinaire à percevoir l’impôt.

C’est ainsi que des soldats, cavaliers, furent chargés de convertir, par la force, les protestants en catholiques…

Jean Migault, dans son journal, relate le passage en 1681 des « Cavaliers » et des violences engendrées par ceux-ci.

Les protestants qui n’abjuraient pas étaient menacés et se cachaient, leurs mobiliers étaient détruits ou vendus à vil prix aux « Papistes » (catholiques) voisins.

Jean Migault était lecteur et maître d’école et enseignait les préceptes du protestantisme aux jeunes enfants.

Jean Migault est né en 1645 et vécu près du Lambon, son père, Louis est décédé aux Touches de Thorigné en 1662.

Pour échapper à ses persécutions, Jean Migault s’exila avec sa nombreuse famille en Hollande.

Il partit du Port de la Rochelle en avril 1688 et y termina sa vie en exil.

Vers 1990, le petit Pont de Bellevue fut restauré par la Commune de Thorigné.

Ce petit pont était réservé aux piétons et mulets qui apportaient le blé au moulin, les charrettes devaient passer à gué, à la gauche du pont.

Ce petit pont enjambe le Lambon, il jouxtait le Moulin des Basses Touches, aujourd’hui disparu, maison natale présumée de Jean Migault. (Voir photos).

Sources

  • Syndicat mixte pour la Restauration du Lambon et de ses Affluents.
  • Journal de Jean Migault, maître d'école : 1681 / 1688.