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Lycée Jean Macé (Historique)

De WikiNiort

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Lycée de Jeunes Filles, vers 1900.
Lycée Avenue de Limoges : cour intérieure
Lycée Jean Macé en construction Niort (1992).
2018.
Lycée Jean Macé Niort (2018).
Extrait du « Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres » (1894). (Cliquez sur l'image pour agrandir)

Origine du Lycée de jeunes filles de Niort, rue Saint-Gelais

En 1880, sur une proposition de loi de Camille Sée, député de Saint-Denis, les Jeunes filles accèdent, également aux garçons, à l’enseignement secondaire dans les Lycées. (Voir photo).
C’est le 20 octobre 1884 que la ville de Niort achète, pour 88000 F, l’hôtel de la Roulière au 63, rue Saint-Gelais, pour y installer un lycée de jeunes filles.
C’est sous l’initiative d’Antonin Proust que la municipalité niortaise obtient du ministre de l’instruction publique, la promesse d’une prise en charge d’une partie des dépenses et le paiement des frais de personnel.
Le projet est adopté le 20 juillet 1885 et les emprunts sollicités sont adoptés au Ministère.
L’autorisation d’ouverture, rue Saint-Gelais, fut accordée par arrêté le 28 septembre 1886 et le lycée fut ouvert le 18 octobre.
C’est le premier lycée de Jeunes Filles ouvert dans l’Académie de Poitiers.
L’Hôtel de la Roulière abritera successivement :
- le Lycée de jeunes filles de 1886 à 1897,
- la Chambre de Commerce de 1900 à 1913,
- l’École Ménagère Agricole des Deux-Sèvres,
- l’École Pratique à partir de 1917 qui deviendra le Collège Technique en 1941 ...

Lycée Jean Macé, Avenue de Limoges

En 14 novembre 1894, le conseil municipal de Niort décide la construction du lycée avec internat, au 28, avenue de Limoges.

En 1894, la concomitance des travaux de constructions du lycée avec celle de l’hôtel de ville de Niort, soulèvent quelques polémiques au sein de conseil municipal... (Voir photo).
Ces deux projets importants sont mis en concurrence, le projet de construction du nouveau Lycée de jeunes filles est néanmoins adjugés le 11 novembre 1895.
Après l’acquisition des terrains en 1895, la première pierre fut posée le 22 mars 1896 en présence de Émile Combes, ministre de l’Instruction publique.
Les travaux sont dirigés par l’architecte Georges Lasseron et son adjoint est Albert Roullet (1866-1942).
L’adoption des plans et devis du lycée eut lieu lors de la séance du conseil municipal du 10 juillet 1895, présidée par le maire Ludovic Martin-Bastard.
La façade sur l’Avenue de Limoges est de 48,90 m et de 69,60 m sur la rue Mazagran.
L’achat du terrain a coûté 95 000 francs.
L’ensemble des dépenses prévues pour la construction est de 483 228 francs. Les honoraires de l’architecte sont de 2%.

Le coût total de la construction est donc estimé à environ 600 000 francs.

Le lycée de jeunes filles ouvre en octobre 1897, avenue de Limoges, et accueille 193 élèves.

Il prend à cette date le nom de Lycée de Jeunes Filles " Jean Macé " (1).
En 1886, la première directrice est Mme Bérard.
En 1888, la directrice est Mme Marie Lacharrière.
En 1900, la directrice est Mlle Duponchel (Mme Marcourt).
En 1908, la directrice est Mlle Lafore.
En 1911 à 1919, la directrice est Mlle A. Bolleau.
De 1919 à 1922, la directrice est Mme Marie Bernard (1871-1934).
En 1926, la directrice est Mlle Bénéteau.
En 1935, la directrice est Mme De Saint-Blanquat.
En 1936, la directrice est Mlle Nique.
En 1940, la directrice est Mme Gautier.
En 1955, la directrice est Mme Rigal.
En 1969, la directrice est Mlle Vinour.
De 1970 à 1975, le nouveau proviseur est pour la première fois un homme : René Desnoux (2).
(1) Jean Macé (1815/1894) fut, en autres, le fondateur de la Ligue Française de l’Enseignement.
(2) À la rentrée 1970, René Desnoux (1922-2011) fut nommé proviseur du lycée Jean Macé à Niort, il eut la délicate mission d’opérer la partition entre premier et second cycles des deux lycées d’État du centre-ville, le lycée de garçons Fontanes devenant collège d’enseignement scolaire, tandis que le lycée de filles Jean Macé devenait lycée mixte.

Le 3 août 1914 et jusqu’en 1916, l’établissement passe sous l’autorité militaire, il sert d’hôpital pour les blessés de la Grande-Guerre.

À partir de 1919 et pour plusieurs années, sous les auspices de Conseil général, les lycéennes vont aider financièrement les enfants des communes d'Aizy-Jouy (Aisne).
La seconde guerre mondiale va perturber la vie du lycée, notamment par le recensement et l’arrestation des élèves juives.
Les effectifs vont passer de 484 en 1938 à 579 en 1941 par l’arrivée des réfugiés d’Ardennes et de Paris.
En 1964, l’internat nouveau est construit sur la propriété des Marot, rue de l’Ancien Champ de Foire.
En 1967, Les effectifs atteignent 1400 élèves en 1967 avec l’annexion du collège Paul-Bert.
En 1974, après le lycée perd le premier cycle et devient lycée classique et moderne.
Le lycée atteint 1350 élèves en 1886.

Témoignages de deux anciennes élèves

  • Claire Sainte-Soline fut élève dans le lycée Jean Macé de Jeunes filles au début du XXe siècle.
Elle écrivait ceci :  
« ...L’établissement assez neuf me parut un magnifique palais.
J’admirais les lits blancs alignés en deux rangées, l’eau coulant au robinets des lavabos, le réfectoire aux tables de marbre gris...
Les salles étaient éclairées grâce à l’électricité fabriquée dans le sous-sol... »
  • Jeanne Papinot a 88 ans en septembre 1993, lors du déménagement du lycée, elle fut élève du lycée de 1915 à 1921.
Elle confie à la Nouvelle république quelques souvenirs :
« J’avais une vénération profonde pour nos professeurs, la discipline était très sévère, tous les élèves devaient se vouvoyer...
Nous ne pouvions sortir que gantées et nous étions surveillées, quand nous marchions en ville, on nous demandait de ne pas regarder les garçons...
Pendant la Guerre (14/18), la vie était triste, beaucoup de mes amies ont perdu leur père ou leur frère... »

Mixité du Lycée Jean Macé

En 1924, c’est par décret que Léon Bérard institue, pour les filles, le même enseignement secondaire que les garçons.
En 1968, le événements précipitent l’avènement de la mixité pour certaines classes au lycée Jean Macé.
En 1975, avec la loi du 11 juillet du ministre René Haby, la mixité devient obligatoire à l’école de la maternelle au lycée (Décret d’application en 1976).

À partir de 1975, le lycée Jean Macé devient le seul lycée d’enseignement Général Public de Niort, le Lycée de garçons (Lycée Fontanes) devient le Collège Fontanes.

Nouveau Lycée Jean Macé (Lycée public)

En 1992, commence la construction du nouveau lycée Jean Macé, en remplacement de l’ancien, situé avenue de Limoges.
La décision de construire un nouveau lycée, l’ancien devenu trop petit, fut prise par le Conseil Régional en 1990.
La mairie de Niort propose alors un terrain qui contenait de nombreux jardins.

Le nouveau Lycée est alors construit au 20, rue Gustave Eiffel, à Niort.

La première rentrée scolaire, rue Gustave-Eiffel a eu lieu en septembre 1993, le lycée a accueilli 1321 élèves en présence du recteur, sous la direction de Gérard Bague, le proviseur.
En septembre 1993, une centaines d’élèves internes des lycée Jean-Macé, Thomas-Jean-Main, de la Venise Verte, sont réunis dans le même internat.
Cet internat, récemment construit et financé par le Conseil Général est situé dans le quartier de Sainte Pezenne, son accès se fait à partir du lycée Thomas-Jean-Main.

Une salle de sport appelée : « Complexe sportif Henri Barbusse » fait partie de cette construction.

Cette salle fut inaugurée par le Maire de Niort, Bernard Bellec , le 18 novembre 1994.

L’ancien Lycée, avenue de Limoges, est aujourd’hui transformé en Musée : le Musée Bernard d'Agesci.

Montage financier

La construction du nouveau lycée en 1992, fut évaluée à 70 millions de francs.
Le chantier de construction représente 51 millions et les 19 millions restant sont réservés à l’équipement mobilier de l’établissement.
Les travaux, comme pour tous les lycées, ont été financés par la Région Poitou-Charentes qui en est le maître d’ouvrage.
Le terrain a été rétrocédé gratuitement par la ville de Niort, ce terrain ayant été acquis par parcelle et par expropriation des anciens habitants de ces lieux.
La conduite des opération est assurée par la Direction de l’Équipement avec l’assistance économique de la S.E.I.F.I. de Poitiers.
La maîtrise des travaux a été confiée à deux cabinets d’architectes :
H. Beaudouin et la S.C.P. Moreau, Salmas, Theil de Niort.
Les travaux de réalisation des bâtiments ont été confiés :
  • Terrassements, entreprise Arnaud de Parthenay pour 2,2 millions,
  • Le gros œuvre à Daci-Brisson B.C.T.S. de la Crêche, pour 18 millions,
  • Revêtement et carrelage à C.M.P. de Poitiers pour 5 millions,
  • Menuiseries extérieures à C.M.D.S. à Niort pour 4 millions,
  • Électricité à Ancelin d’Angoulême pour 2,3 millions,
  • Chauffage à la S.O.P.A.C. de Parthenay pour 3,5 millions,
  • Plusieurs autres lots (une quinzaine) ont été affectés à des entreprises locales et régionales…

Fouilles archéologiques préalables en 1992

Le terrain prévu qui se situe dans la Boucle de Bessac, est connu pour son occupation humaine depuis plusieurs millénaires.
Une voie Romaine (3) fut mise à jour, sous une trentaine de centimètres de terre.
Cette voie de trois mètres de largeur, était constituée de pierres dont certaines portaient encore la trace du passage de chariots...
Deux fossés avaient été creusés de chaque côtés de cette voie Romaine.
Les restes d’un bâtiment de 50 x 30m, furent mis à jour, avec des traces de dépôt de nourriture.
Des pièces de monnaie de cette époque furent aussi découvertes.
Après quelques prélèvements pour analyse, l’ensemble des fouilles fut recouvert...
(3) En 1974 et 1976, la voie romaine avait été repérée à 150 m plus au sud, entre la rue de la Corderie et la rue de Fontenay.

Sources

  • Archives 79
  • André TEXIER : « Niort entre les deux guerres »
  •  « Le Pays des Deux-Sèvres ».
  • « Le Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres » (1894)
  • Mémorial de l'Ouest (1888, 1895, 1921).
  • BSHSDS 1976.
  • NR 1992, 1993, 1994.
  • Cartes postales : collection personnelle.
  • Annuaire général de Niort et des Deux-Sèvres (Années 1928 et 1836).
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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