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NOUVELLES GALERIES : Galeries Parisiennes et Bazar Niortais réunis : Différence entre versions

De WikiNiort
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:La démolition fut réalisée par l’entreprise Charles Metz, rue Voltaire à Niort.
 
:La démolition fut réalisée par l’entreprise Charles Metz, rue Voltaire à Niort.
 
:Des substructions de maisons du XVIe siècle apparaissent dans les décombres.
 
:Des substructions de maisons du XVIe siècle apparaissent dans les décombres.
:Une des maisons situé au 6, rue du Pilori (1) datait du milieu du XVIe. Cette fut, selon les historiens de l’époque le siège de la juridiction consulaire instituée par [[Charles IX à Niort|Charles IX lors de son passage à Niort]].
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:Une des maisons situé au 6, rue du Pilori '''(1)''' datait du milieu du XVIe. Cette fut, selon les historiens de l’époque le siège de la juridiction consulaire instituée par [[Charles IX à Niort|Charles IX lors de son passage à Niort]].
 
:Quatre médaillons sculptés et plusieurs pierres écussonnée ou armoriée y furent découverts.
 
:Quatre médaillons sculptés et plusieurs pierres écussonnée ou armoriée y furent découverts.
 
:Une pierre blasonnée et gravée sur le cartouche à la date de 1588, fut aussi découverte.
 
:Une pierre blasonnée et gravée sur le cartouche à la date de 1588, fut aussi découverte.
 
:Cette pierre portait des inscriptions qui sont celles de Sébastien Gorrin, seigneur de Salles et de Pousay, échevin de la commune, premier juge des consuls, élu par le roi Charles IX.
 
:Cette pierre portait des inscriptions qui sont celles de Sébastien Gorrin, seigneur de Salles et de Pousay, échevin de la commune, premier juge des consuls, élu par le roi Charles IX.
::(1) Cette maison était habitée en 1901 par Aristide Lemercier, imprimeur.
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::'''(1)''' Cette maison était habitée en 1901 par Aristide Lemercier, imprimeur.
 
==Inauguration des Nouvelles Galeries==
 
==Inauguration des Nouvelles Galeries==
 
'''La construction des Nouvelles Galeries date de 1906, l’inauguration du Magasin eut lieu le 30 septembre 1906.'''
 
'''La construction des Nouvelles Galeries date de 1906, l’inauguration du Magasin eut lieu le 30 septembre 1906.'''
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:Plusieurs milliers de personnes suivirent les animations joyeuses : retraite aux flambeaux, fanfares etc…
 
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==Témoignage de deux amis==
 
==Témoignage de deux amis==
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'''En 1906, deux amis de Saint-Liguaire, Jacques et Pierre, se rencontrent à la foire de Niort du jeudi suivant l’inauguration, devant le Grand Magasins des Nouvelles Galeries qui vient d’ouvrir.'''
!Jacques : - Dis donc, Pierrot, qu'éto thio bia magasin vour qu'ola tant de monde de rassembié ?  
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*'''Jacques découvre pour la première fois ce magasin et un dialogue s’installe en patois :'''
:Pierre : - Comment, te ne sais pas ce qu'olé ? Eh ben, y m'en va t’o dire : tu as bé connu dans le temps le bazar Chapeau ?  
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:Jacques : - Oui ben, y m'en souvint, y'allions teurjou chez li faire nos empiettes. 0 l’était un bonne homme, o faisait bia à avouère affaire à li.
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Pierre : - Eh ben ! o lé thio bia magasin qui l'a remplacé. 0 s'appelle pu un bazar, o s'appelle les Nouvelles Galeries.  
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Jacques : Qu'éto dont qui dirige thié Galeries, Pierrot ?  
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:'''Jacques :''' ''- Dis donc, Pierrot, qu'éto thio bia magasin vour qu'ola tant de monde de rassembié ?''
Pierre : - 0 lé justement M. Chapeau qui est le Directeur. 0 lé un boune homme, y to promet.  
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:'''Pierre :''' ''- Comment, te ne sais pas ce qu'olé ? Eh ben, y m'en va t’o dire : tu as bé connu dans le temps le bazar Chapeau ?''
Jacques : - Est-il tout seul, pour diriger tout thio parsonnel ?  
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:'''Jacques :''' ''- Oui ben, y m'en souvint, y'allions teurjou chez li faire nos empiettes. 0 l’était un bonne homme, o faisait bia à avouère affaire à li.''
Pierre : - Oh non, o la avec li un Sous-Directeur (3), ben aimable, ma foué, à qui o fait bon à parler.  
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:'''Pierre :''' ''- Eh ben ! o lé thio bia magasin qui l'a remplacé. 0 s'appelle pu un bazar, o s'appelle les Nouvelles Galeries.''
Y l'avons vu à la pêche à Saint-Liguaire, thiette année. O lé li, jeudi, qui m'a fait entrer et qui m'a fait vouère où qu'a fallait qui m'adresse. Y'avais besoin de combé d'articles.  
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:'''Jacques :''' ''- Qu'éto dont qui dirige thié Galeries, Pierrot ?''
Y'ai d'abord acheté dos bots varnis ; sais-tu combé ? 49 sous, ce que le vendont chez nous 4 francs dix sous. Y’ai acheté, après thieu, dos thiulottes, que y'ai payé 4 francs et dix-neuf Sous, ce que les marchands de chez nous vendont 7 à 8 francs.  
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:'''Pierre :''' ''- 0 lé justement M. Chapeau '''(2)''' qui est le Directeur. 0 lé un boune homme, y to promet.''
Avec, y'ai acheté une casquette pere 19 Sous, ce qui vaut pertout 40 à 45 Sous.  
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:'''Jacques :''' ''- Est-il tout seul, pour diriger tout thio parsonnel ?''
Enfin, y te dit, o lé queuque chouse d'étounant. Te trouve de tout, là-dedans, depuis A jusqu'à Z, et à dos prix incroyables de bon marché. Te trouve de la vaisselle, de la quincaillerie, dos amusements pour les drôles, o y'en a, y to promets ; tout le haut en est garni.  
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:'''Pierre :''' ''- Oh non, o la avec li un Sous-Directeur (3), ben aimable, ma foué, à qui o fait bon à parler.''
Ce qui m'a le meu amusé, o lé thié musiques que l'appelont dos phonographe, y'o cret, qui causont, qui riont, qui vous racontont dos calembours à vous coper en deux le ventre de rire.  
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:''Y l'avons vu à la pêche à Saint-Liguaire, thiette année. O lé li, jeudi, qui m'a fait entrer et qui m'a fait vouère où qu'a fallait qui m'adresse. Y'avais besoin de combé d'articles.''
Jacques : - Eh ben, mon ami Pierrot, y te remercie ben, y suis ben content do savouère. Pas pu tard que de souère, y va o dire à ma boune femme, et, dès jeudi qui vint, y vindront tous deux faire dos empiettes. 0 nous faut tout un tas d'affouères, y'os achèteront tout aux Nouvelles Galeries Parisiennes.  
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:''Y'ai d'abord acheté dos bots varnis ; sais-tu combé ? 49 sous, ce que le vendont chez nous 4 francs dix sous. Y’ai acheté, après thieu, dos thiulottes, que y'ai payé 4 francs et dix-neuf Sous, ce que les marchands de chez nous vendont 7 à 8 francs.''
Allons, à revouère, Pierrot, merci de tes bins conseils.  
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:''Avec, y'ai acheté une casquette pere 19 Sous, ce qui vaut pertout 40 à 45 Sous.''
Pierre : - Au piaisi Jacques, et bonjour à ta femme de ma part…
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:''Enfin, y te dit, o lé queuque chouse d'étounant. Te trouve de tout, là-dedans, depuis A jusqu'à Z, et à dos prix incroyables de bon marché. Te trouve de la vaisselle, de la quincaillerie, dos amusements pour les drôles, o y'en a, y to promets ; tout le haut en est garni.''
!Dis donc, Pierrot, quel est donc ce beau magasin où tant de monde est rassemblé ?  
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:''Ce qui m'a le meu amusé, o lé thié musiques que l'appelont dos phonographe, y'o cret, qui causont, qui riont, qui vous racontont dos calembours à vous coper en deux le ventre de rire.''
- Comment tu ne sais pas ce que c’est ?  Eh bien je vais te le dire : tu as bien connu autrefois le bazar Chapeau ?
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:'''Jacques :''' ''- Eh ben, mon ami Pierrot, y te remercie ben, y suis ben content do savouère. Pas pu tard que de souère, y va o dire à ma boune femme, et, dès jeudi qui vint, y vindront tous deux faire dos empiettes. 0 nous faut tout un tas d'affouères, y'os achèteront tout aux Nouvelles Galeries Parisiennes.''
- Oui, je m’en souviens, nous allions toujours chez lui faire nos emplettes. C’était une bonne personne, c’était bien d’avoir affaire à lui.
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:''- Allons, à revouère, Pierrot, merci de tes bins conseils.''
Eh bien ! C’est ce beau magasin qui l’a remplacé, ce n ‘est plus un bazar, cela s’appelle les Nouvelles Galeries.
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:'''Pierre :''' ''- Au piaisi Jacques, et bonjour à ta femme de ma part...''
Qui dirige ces Galeries, Pierre ?
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- C’est justement M. Chapeau qui est le directeur (2). C’est une bonne personne, je te le promets.
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:- Dis donc, Pierrot, quel est donc ce beau magasin où tant de monde est rassemblé ?  
-Est-il tout seul pour diriger tout ce personnel ?  
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:- Comment tu ne sais pas ce que c’est ?  Eh bien je vais te le dire : tu as bien connu autrefois le bazar Chapeau ?
- Oh non, il a un Sous-Directeur (2) avec lui, bien aimable, ma foi, avec qui on peut facilement parler.  
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:- Oui, je m’en souviens, nous allions toujours chez lui faire nos emplettes. C’était une bonne personne, c’était bien d’avoir affaire à lui.
Nous l’avons vu à la pêche à Saint-Liguaire cette année. C’est lui, jeudi, qui nous a fait entrer et qui a fait voir celui à qui il fallait s’adresser. J’avais besoin d’acheter de nombreux articles.
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:- Eh bien ! C’est ce beau magasin qui l’a remplacé, ce n ‘est plus un bazar, cela s’appelle les Nouvelles Galeries.
J’ai d’abord acheté deux sabots vernis ; sais-tu combien ? 49 Sous, alors qu’ils sont vedus4 F 10 Sous chez nous. J’ai acheté aussi deux pantalons que j’ai payé 4 F et 19 Sous, ce que j’aurais payé 7 à 8 F chez nous.  
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:Qui dirige ces Galeries, Pierre ?
J’ai acheté en plus une casquette pour 19 Sous, elle vaut partout 40 à 45 Sous.
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:- C’est justement M. Chapeau qui est le directeur (2). C’est une bonne personne, je te le promets.
Enfin, je te dis que c’est quelque chose d’étonnant. On trouve de tout dans ce magasin, et à des prix incroyablement bon marché.
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:- Est-il tout seul pour diriger tout ce personnel ?  
On trouve de la vaisselle, de la quincaillerie, des jouets pour les enfants,  dans tout les étages du magasin.
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:- Oh non, il a un Sous-Directeur (2) avec lui, bien aimable, ma foi, avec qui on peut facilement parler.  
Ce qui m’a le plus étonné, ce sont les musiques émises par ce qu’on appelle des phonographe, je crois qui parlent, rient, racontent des calembours à vous faire rire aux éclats.
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:Nous l’avons vu à la pêche à Saint-Liguaire cette année. C’est lui, jeudi, qui nous a fait entrer et qui a fait voir celui à qui il fallait s’adresser. J’avais besoin d’acheter de nombreux articles.
Eh bien, mon ami Pierrot, je te remercie bien, je suis bien content de savoir ce que tu trouve dans ce magasin.  Ce soir, je vais le dire à ma femme, et, dès jeudi qui vient, nous viendrons tous deux faire des emplettes. Nous avons besoin de beaucoup d'affaires, Nous achèteront tout cela aux Nouvelles Galeries Parisiennes.  
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:J’ai d’abord acheté deux sabots vernis ; sais-tu combien ? 49 Sous, alors qu’ils sont vedus4 F 10 Sous chez nous. J’ai acheté aussi deux pantalons que j’ai payé 4 F et 19 Sous, ce que j’aurais payé 7 à 8 F chez nous.  
Allons, à bientôt, Pierrot, merci de tes bons conseils.  
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:J’ai acheté en plus une casquette pour 19 Sous, elle vaut partout 40 à 45 Sous.
- Au plaisir Jacques, et bonjour à ta femme de ma part...
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:Enfin, je te dis que c’est quelque chose d’étonnant. On trouve de tout dans ce magasin, et à des prix incroyablement bon marché.
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:On trouve de la vaisselle, de la quincaillerie, des jouets pour les enfants,  dans tout les étages du magasin.
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:Ce qui m’a le plus étonné, ce sont les musiques émises par ce qu’on appelle des phonographe, je crois qui parlent, rient, racontent des calembours à vous faire rire aux éclats.
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:- Eh bien, mon ami Pierrot, je te remercie bien, je suis bien content de savoir ce que tu trouve dans ce magasin.  Ce soir, je vais le dire à ma femme, et, dès jeudi qui vient, nous viendrons tous deux faire des emplettes. Nous avons besoin de beaucoup d'affaires, Nous achèteront tout cela aux Nouvelles Galeries Parisiennes.  
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:- Allons, à bientôt, Pierrot, merci de tes bons conseils.  
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:- Au plaisir Jacques, et bonjour à ta femme de ma part...
 
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::'''(2)''' '''Le directeur est Octave Chapeau''', il a 39 ans en 1906, il réside avec son épouse Emma au 36 de la rue de Ribray.
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:En 1896, Octave Chapeau, son épouse Marie, sa fils Louis, trois employés et deux domestiques habitent aux N° 47 et 49 de la rue Victor Hugo, il possède un Bazar.
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:'''Octave Chapeau a succédé à son père Pierre, négociant a cette même adresse en 1891'''.
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:En 1896, le N° 51 était occupé par Michel Rougier marchand de chaussures.
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::'''(3)''' Le sous directeur est son propre cousin Émile Poupart.
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:'''En 1926, c’est Émile Poupard qui est directeur 47, 49, 51 rue Victor Hugo.'''
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:En 1936, le directeur des Nouvelles Galeries est Georges Bibaud.
 +
==Évolution du code du travail ==
 +
Le conseil municipal du 31 octobre 1907 donne un avis favorable  pour une dérogation pour un repos hebdomadaire  des employés ne commençant que le dimanche après-midi...
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==Sources==
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:*Mémorial des Deux-Sèvres : 1905, 1906,1907…
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:*Catalogue du Musée Lapidaire de Niort (1913).
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:*Annuaire 1928, 1936.
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:*JMD.

Version du 13 février 2021 à 10:13

Article en construction

Transformations de l’architecture de la rue Victor Hugo

Le début du XXe siècle fut la période de reconstruction dans le centre de Niort, selon une architecture moderne inspirée de l’Architecture Haussmannienne Parisienne.

En décembre 1905, une énorme trouée attire la curiosité des niortais.
Les maisons basses et souvent anciennes comprises entre les rues Victor Hugo, rue du Pilori et rue du Faisan ont été démolies.
La démolition fut réalisée par l’entreprise Charles Metz, rue Voltaire à Niort.
Des substructions de maisons du XVIe siècle apparaissent dans les décombres.
Une des maisons situé au 6, rue du Pilori (1) datait du milieu du XVIe. Cette fut, selon les historiens de l’époque le siège de la juridiction consulaire instituée par Charles IX lors de son passage à Niort.
Quatre médaillons sculptés et plusieurs pierres écussonnée ou armoriée y furent découverts.
Une pierre blasonnée et gravée sur le cartouche à la date de 1588, fut aussi découverte.
Cette pierre portait des inscriptions qui sont celles de Sébastien Gorrin, seigneur de Salles et de Pousay, échevin de la commune, premier juge des consuls, élu par le roi Charles IX.
(1) Cette maison était habitée en 1901 par Aristide Lemercier, imprimeur.

Inauguration des Nouvelles Galeries

La construction des Nouvelles Galeries date de 1906, l’inauguration du Magasin eut lieu le 30 septembre 1906.

Construit comme un Palais du commerce, ces magasins affichent leur réclame sans ambiguïté :
A qualité égale ; prix inférieur - a prix égal : qualité supérieure...
Ce nouveau et grandiose magasin, résolument moderne, permet au public d’admirer du dehors les étalages de marchandises par d’immenses baies ouvertes sur la rue.
La date de cette inauguration correspond à la tenue des Célèbres Fêtes Niortaises et du Concours Agricole qui se sont déroulés les 30 septembre et 1er octobre 1906.
Cette fête eut un grand succès auprès des niortais et des habitants des communes alentours avec de nombreux paysans intéressés par le Concours Agricole.
Les rues furent illuminées, tout particulièrement, la rue Ricard, la rue Victor Hugo, place des Halles...
Plusieurs milliers de personnes suivirent les animations joyeuses : retraite aux flambeaux, fanfares etc…

Témoignage de deux amis

En 1906, deux amis de Saint-Liguaire, Jacques et Pierre, se rencontrent à la foire de Niort du jeudi suivant l’inauguration, devant le Grand Magasins des Nouvelles Galeries qui vient d’ouvrir.

  • Jacques découvre pour la première fois ce magasin et un dialogue s’installe en patois :
Jacques : - Dis donc, Pierrot, qu'éto thio bia magasin vour qu'ola tant de monde de rassembié ?
Pierre : - Comment, te ne sais pas ce qu'olé ? Eh ben, y m'en va t’o dire : tu as bé connu dans le temps le bazar Chapeau ?
Jacques : - Oui ben, y m'en souvint, y'allions teurjou chez li faire nos empiettes. 0 l’était un bonne homme, o faisait bia à avouère affaire à li.
Pierre : - Eh ben ! o lé thio bia magasin qui l'a remplacé. 0 s'appelle pu un bazar, o s'appelle les Nouvelles Galeries.
Jacques : - Qu'éto dont qui dirige thié Galeries, Pierrot ?
Pierre : - 0 lé justement M. Chapeau (2) qui est le Directeur. 0 lé un boune homme, y to promet.
Jacques : - Est-il tout seul, pour diriger tout thio parsonnel ?
Pierre : - Oh non, o la avec li un Sous-Directeur (3), ben aimable, ma foué, à qui o fait bon à parler.
Y l'avons vu à la pêche à Saint-Liguaire, thiette année. O lé li, jeudi, qui m'a fait entrer et qui m'a fait vouère où qu'a fallait qui m'adresse. Y'avais besoin de combé d'articles.
Y'ai d'abord acheté dos bots varnis ; sais-tu combé ? 49 sous, ce que le vendont chez nous 4 francs dix sous. Y’ai acheté, après thieu, dos thiulottes, que y'ai payé 4 francs et dix-neuf Sous, ce que les marchands de chez nous vendont 7 à 8 francs.
Avec, y'ai acheté une casquette pere 19 Sous, ce qui vaut pertout 40 à 45 Sous.
Enfin, y te dit, o lé queuque chouse d'étounant. Te trouve de tout, là-dedans, depuis A jusqu'à Z, et à dos prix incroyables de bon marché. Te trouve de la vaisselle, de la quincaillerie, dos amusements pour les drôles, o y'en a, y to promets ; tout le haut en est garni.
Ce qui m'a le meu amusé, o lé thié musiques que l'appelont dos phonographe, y'o cret, qui causont, qui riont, qui vous racontont dos calembours à vous coper en deux le ventre de rire.
Jacques : - Eh ben, mon ami Pierrot, y te remercie ben, y suis ben content do savouère. Pas pu tard que de souère, y va o dire à ma boune femme, et, dès jeudi qui vint, y vindront tous deux faire dos empiettes. 0 nous faut tout un tas d'affouères, y'os achèteront tout aux Nouvelles Galeries Parisiennes.
- Allons, à revouère, Pierrot, merci de tes bins conseils.
Pierre : - Au piaisi Jacques, et bonjour à ta femme de ma part...
- Dis donc, Pierrot, quel est donc ce beau magasin où tant de monde est rassemblé ?
- Comment tu ne sais pas ce que c’est ? Eh bien je vais te le dire : tu as bien connu autrefois le bazar Chapeau ?
- Oui, je m’en souviens, nous allions toujours chez lui faire nos emplettes. C’était une bonne personne, c’était bien d’avoir affaire à lui.
- Eh bien ! C’est ce beau magasin qui l’a remplacé, ce n ‘est plus un bazar, cela s’appelle les Nouvelles Galeries.
Qui dirige ces Galeries, Pierre ?
- C’est justement M. Chapeau qui est le directeur (2). C’est une bonne personne, je te le promets.
- Est-il tout seul pour diriger tout ce personnel ?
- Oh non, il a un Sous-Directeur (2) avec lui, bien aimable, ma foi, avec qui on peut facilement parler.
Nous l’avons vu à la pêche à Saint-Liguaire cette année. C’est lui, jeudi, qui nous a fait entrer et qui a fait voir celui à qui il fallait s’adresser. J’avais besoin d’acheter de nombreux articles.
J’ai d’abord acheté deux sabots vernis ; sais-tu combien ? 49 Sous, alors qu’ils sont vedus4 F 10 Sous chez nous. J’ai acheté aussi deux pantalons que j’ai payé 4 F et 19 Sous, ce que j’aurais payé 7 à 8 F chez nous.
J’ai acheté en plus une casquette pour 19 Sous, elle vaut partout 40 à 45 Sous.
Enfin, je te dis que c’est quelque chose d’étonnant. On trouve de tout dans ce magasin, et à des prix incroyablement bon marché.
On trouve de la vaisselle, de la quincaillerie, des jouets pour les enfants, dans tout les étages du magasin.
Ce qui m’a le plus étonné, ce sont les musiques émises par ce qu’on appelle des phonographe, je crois qui parlent, rient, racontent des calembours à vous faire rire aux éclats.
- Eh bien, mon ami Pierrot, je te remercie bien, je suis bien content de savoir ce que tu trouve dans ce magasin. Ce soir, je vais le dire à ma femme, et, dès jeudi qui vient, nous viendrons tous deux faire des emplettes. Nous avons besoin de beaucoup d'affaires, Nous achèteront tout cela aux Nouvelles Galeries Parisiennes.
- Allons, à bientôt, Pierrot, merci de tes bons conseils.
- Au plaisir Jacques, et bonjour à ta femme de ma part...
(2) Le directeur est Octave Chapeau, il a 39 ans en 1906, il réside avec son épouse Emma au 36 de la rue de Ribray.
En 1896, Octave Chapeau, son épouse Marie, sa fils Louis, trois employés et deux domestiques habitent aux N° 47 et 49 de la rue Victor Hugo, il possède un Bazar.
Octave Chapeau a succédé à son père Pierre, négociant a cette même adresse en 1891.
En 1896, le N° 51 était occupé par Michel Rougier marchand de chaussures.
(3) Le sous directeur est son propre cousin Émile Poupart.
En 1926, c’est Émile Poupard qui est directeur 47, 49, 51 rue Victor Hugo.
En 1936, le directeur des Nouvelles Galeries est Georges Bibaud.

Évolution du code du travail

Le conseil municipal du 31 octobre 1907 donne un avis favorable pour une dérogation pour un repos hebdomadaire des employés ne commençant que le dimanche après-midi...

Sources

  • Mémorial des Deux-Sèvres : 1905, 1906,1907…
  • Catalogue du Musée Lapidaire de Niort (1913).
  • Annuaire 1928, 1936.
  • JMD.