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Usine à Gaz et Electricité de Niort (Ancienne) : Différence entre versions

De WikiNiort
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:« ''Aujourd’hui, 15 vendémiaire an XIV par devant moi, maire de Niort, il a été procédé à l’adjudication du bail de l’éclairage de la ville...''
 
:« ''Aujourd’hui, 15 vendémiaire an XIV par devant moi, maire de Niort, il a été procédé à l’adjudication du bail de l’éclairage de la ville...''
 
:''L’adjudication fournira à chaque réverbère la quantité d’huile qui lui sera nécessaire pour bien et constamment éclairer de la nuit tombante jusqu’à la pointe du jour... »
 
:''L’adjudication fournira à chaque réverbère la quantité d’huile qui lui sera nécessaire pour bien et constamment éclairer de la nuit tombante jusqu’à la pointe du jour... »
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'''Éclairage au Gaz :'''
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:Le lundi 18 décembre 1843, les premiers candélabres alimentés au gaz illuminent le centre de la ville de Niort jusqu’à 1h du matin.
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:Dès janvier 1844, les riverains demandent à l’autorité municipale de prolonger de 1 ou 2 heures le nouvel éclairage au gaz, ce qui était le cas des réverbères à l’huile qui fonctionnaient précédemment jusqu’à 2h du matin.
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:En 1845, de nombreuses lettres de pétitions demandent instamment l’installation de nouveaux réverbères au gaz  dans leur rue,  exemple d’une lettre des habitants de la rue d’Échiré (Aujourd’hui : rue du Maréchal Leclerc) :
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:«'' Monsieur le maire,''
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:''La rue d’Échiré où nous  habitons est très populeuse et présente même à une heure avancée de la nuit un mouvement habituel. :''Cette rue renferme plusieurs auberges qui, nécessairement, fournissent l’occasion d’un va et vient source de dangers surtout pendant l’obscurité.
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:''Les ouvriers loin dans la campagne, sont souvent embarrassés au milieu des voitures de toute espèce lorsqu’ils traversent la rue d’Échiré.
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:''À toute heure, c’est un lieu de passage où l’on échappe difficilement à de fâcheux accidents.
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:''Nous vous supplions, Monsieur le Maire, de vouloir bien demander au Conseil Municipal l’allocation de la somme nécessaire pour l’entretien d’un réverbère qui serait placé beaucoup plus haut que celui qui a été fixé au commencement de la rue, c’est à dire à quelques mètres avant la barrière.
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:''Nous sommes, avec la plus grande reconnaissance et le plus profond respect, Monsieur le Maire.
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:''Vos très humbles et très obéissants serviteurs…  »
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'''Éclairage électrique :'''
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:En 1899, la ville de Niort qui était éclairée au gaz depuis 1844, s’entendit avec la compagnie d’électricité des Deux-Sèvres en vue de l’établissement d’un réseau urbain de distribution de l’énergie électrique.
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:Le dimanche 22 décembre 1900 fut inauguré les premiers essais d’éclairage électrique de la voie publique.
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:Ces essais parfaitement réussis se sont limités aux rues Victor Hugo et Ricard :
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:-Rue Victor Hugo : 5 lampes à arc système Bardon de 10 Ampères.
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:-Rue Ricard : 4 lampes : 2 systèmes Jandus et 2 système Bardon.
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:En janvier 1911, l’Usine à gaz et électrique remplace pour expérience près de l’entrée du Passage du Commerce une des lampes à arc par 4 lampes à incandescence d’une puissance totale de 200 bougies.

Version du 25 mai 2022 à 07:29

Article en construction 25 mai 2022

Usine à Gaz de Niort, historique

Le 23 mars 1843, une enquête est menée par la mairie de Niort pour la demande de création d’une usine de fabrication de gaz hydrogéné par la distillation de la houille.

Jean-François Barbaste entrepreneur de Travaux publics à la Rochelle et Jean-Pierre Chambeyron ingénieur Civil avait en 1841 édifié un usine à gaz à la Rochelle.
Sous le nom de leur nouvelle Société ; « Chamberon et Barbaste », ils décident de construire une usine pour la même fonction à Niort.
L’achat du terrain eut lieu, rue du Paradis, aujourd’hui rue de la Boule d’Or, le 22 juin 1843.
Cette demande aboutit à la construction, en cette année 1843, d’une Usine à Gaz, rue de Paradis sur un terrain dit de la Grande Guiguette (Voir photo).
Les travaux de construction sont suivis par M. Hugon, une cheminée de 33 m domine le chantier...
L’inauguration de cette usine eut lieu le vendredi 8 décembre 1843 en présence du préfet et du maire provisoire de Niort.

En 1844, sur l’annuaire des Deux-Sèvres est noté :

«  Il faut féliciter les entrepreneurs de leur bel établissement...
L’usine qui ne laisse rien à désirer, ne fournit-elle pas un gaz blanc, pur, bien éclairant dont la stabilité de la flamme, sans odeur, ni fumée, permet l’usage de à toute espèce d’atelier.
Cette usine peut alimenter plus de 1000 becs dont certains sont déjà en usage dans certains magasins tandis que d’autres éclairent plusieurs rues niortaises... »

Le fonctionnement à Niort de cette usine fait apparaître plusieurs avantages :

- L’usine est source d’emplois de plusieurs hommes,
- Elle permet un débouché pour les mines de houille de Saint-Laurs,
- Elle procure des revenus important à l’Octroi…

Financement puis début difficile de l’Usine à Gaz

Le 11 avril 1843, François-Dominique Verdier dit M. Verdier l’aîné, au terme d’un traité avec l’administration de la ville de Niort doit poser des lanternes à Gaz dans toutes les rues canalisées.
Le 19 avril 1844, François-Dominique Verdier, Jean-François Barbaste, Jean-Pierre Chambeyron créent officiellement par acte notarié, une société ayant pour objet l’éclairage l’éclairage public et particulier par le gaz hydrogène dans la ville de Niort.
Selon les actes, la durée de la Société est prévues pour 18 années, soit jusqu’en 1861.
Le fonds social est fixé à 40 000 francs, les 3/4 pour François-Dominique Verdier et le quard restant pour Jean-François Barbaste et Jean-Pierre Chambeyron.
Quelques années plus tard, en 1848, il sollicite le maire de Niort :
« Citoyen Maire,
Au moment ou vous allez vous occuper du budget de la commune pour l’exercice de 1849, je viens vous soumettre diverses demandes de dépenses relatives à l’éclairage public.
Les administrations provisoires qui vous ont succédé, avaient décidé que l’on allumeraient les lanternes publiques pendant trois heures chaque nuit etc...  »
Il donne un certain nombres d’exemples où il serait judicieux de poser de nouveaux réverbères au Gaz de sa production...
Il termine par ces mots :
« Salut de Fraternité, Verdier l’ainé... »

Faillite de 1850

La propriété passe vers 1847 aux mains de Jules Larchier, baron de Courcelles (1785-1855), propriétaire, investisseur, manufacturier, inventeur... 

Celui-ci laisse la direction de l’usine à François-Dominique Verdier l’aîné entrepreneur d’éclairage domicilié à Niort. (Voir photo).
Sur les notes de la Jurisprudence qui établisse la faillite de l’usine, il est noté que, le 5 juillet 1847, Jules Larchier, baron de Courcelles avait loué cette usine à M. Blanchet pour 24 000 Francs.
M. Blanchet sous-loue pour la même somme à M. Verdier l’aîné, qui en est toujours le premier directeur de l’usine.
Le 14 novembre 1849, Jules Larchier, baron de Courcelles n’étant pas payé de ses loyers, demande une saisie-arrêt auprès du receveur municipal de la ville de Niort.
Finalement. François-Dominique Verdier l’Aîné est déclaré en faillite avec ouverture de celle-ci le 27 mars 1850.
S’en suit une longue procédure judiciaire de plusieurs années entre 1850 et 1855, date du décès du requérant Jules Larchier, baron de Courcelles, le 20 mars 1855. (Voir annexe).

Changement de propriétaire de l’Usine à Gaz

le 1er janvier 1857 et pour 30 ans, Henry Duval obtient la concession de l’éclairage public de Niort.

La Société Henry Duval et Cie étant elle-même constituée de 5 personnes dont Théophile Bordier, alors maire de Nanteuil et de son épouse Isabelle Duval habitant le Château de Fougeré de Nanteuil.
Dans une lettre du 5 janvier 1876, Charles-Marie-Henry Duval informe el Maire qu’il vient de céder tous ses droits pour l’exploitation de l’usine à Gaz, de sa Société Henry Duval et Cie, à la Compagnie française pour l’Industrie du Gaz dont le siège est à Paris.

Vente de coke

L’obtention du gaz par distillation de la houille, donne, en autre, un résidu appelé coke.

Vendu à bas prix, le coke brûle presque sans fumée et avec peu d’odeur.
La chaleur rayonnante produite du coke en combustion est très intense et permet d’obtenir un très bon chauffage dans les cheminées.

100 kg de charbons distillés produisent en moyenne :

- Coke : 65 kg
- Gaz d’éclairage 28 m3 soit 15 kg
- Goudron : 5 kg
- Eau ammoniacale 7 kg
- Acide carbonique, hydrogène sulfuré et divers 8 kg.

On trouve à la vente pendant la première guerre mondiale différentes catégories de coke, les prix vont être multipliés par 2 ou 3 dès la déclaration de la guerre (voir photo).

Utilisation du Gaz

La production du gaz par distillation de la houille avait pour premier objectif de généraliser l’éclairage public dans les villes. Le gaz fut aussi distribué aux consommateurs :

- Soit de manière portatives sous forme de gaz comprimé,
- Soit par canalisations enterrées qui furent réalisées au tout début en poterie puis en bois, papier goudronnée, métal (Fonte, plomb)… (Voir photo 1914, installation en location).

Éclairage public de la ville de Niort

Éclairage à l’huile :

L’éclairage de la ville de Niort a débuté après la révolution, cet éclairage est alors obtenu par des réverbères à l’huile :
« Aujourd’hui, 15 vendémiaire an XIV par devant moi, maire de Niort, il a été procédé à l’adjudication du bail de l’éclairage de la ville...
L’adjudication fournira à chaque réverbère la quantité d’huile qui lui sera nécessaire pour bien et constamment éclairer de la nuit tombante jusqu’à la pointe du jour... »

Éclairage au Gaz :

Le lundi 18 décembre 1843, les premiers candélabres alimentés au gaz illuminent le centre de la ville de Niort jusqu’à 1h du matin.
Dès janvier 1844, les riverains demandent à l’autorité municipale de prolonger de 1 ou 2 heures le nouvel éclairage au gaz, ce qui était le cas des réverbères à l’huile qui fonctionnaient précédemment jusqu’à 2h du matin.
En 1845, de nombreuses lettres de pétitions demandent instamment l’installation de nouveaux réverbères au gaz dans leur rue, exemple d’une lettre des habitants de la rue d’Échiré (Aujourd’hui : rue du Maréchal Leclerc) :
« Monsieur le maire,
La rue d’Échiré où nous habitons est très populeuse et présente même à une heure avancée de la nuit un mouvement habituel. :Cette rue renferme plusieurs auberges qui, nécessairement, fournissent l’occasion d’un va et vient source de dangers surtout pendant l’obscurité.
Les ouvriers loin dans la campagne, sont souvent embarrassés au milieu des voitures de toute espèce lorsqu’ils traversent la rue d’Échiré.
À toute heure, c’est un lieu de passage où l’on échappe difficilement à de fâcheux accidents.
Nous vous supplions, Monsieur le Maire, de vouloir bien demander au Conseil Municipal l’allocation de la somme nécessaire pour l’entretien d’un réverbère qui serait placé beaucoup plus haut que celui qui a été fixé au commencement de la rue, c’est à dire à quelques mètres avant la barrière.
Nous sommes, avec la plus grande reconnaissance et le plus profond respect, Monsieur le Maire.
Vos très humbles et très obéissants serviteurs…  »

Éclairage électrique :

En 1899, la ville de Niort qui était éclairée au gaz depuis 1844, s’entendit avec la compagnie d’électricité des Deux-Sèvres en vue de l’établissement d’un réseau urbain de distribution de l’énergie électrique.
Le dimanche 22 décembre 1900 fut inauguré les premiers essais d’éclairage électrique de la voie publique.
Ces essais parfaitement réussis se sont limités aux rues Victor Hugo et Ricard :
-Rue Victor Hugo : 5 lampes à arc système Bardon de 10 Ampères.
-Rue Ricard : 4 lampes : 2 systèmes Jandus et 2 système Bardon.
En janvier 1911, l’Usine à gaz et électrique remplace pour expérience près de l’entrée du Passage du Commerce une des lampes à arc par 4 lampes à incandescence d’une puissance totale de 200 bougies.