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Bains-Douches municipaux niortais (Anciens)

De WikiNiort
Article en construction 20/01/2022

Décision de réalisation des Bains-Douches à bon marché

6 fleurs décorent la façade.
Dès 1907, Jules Tardy, conseiller municipal, s’est occupé de la création des Bains-Douches, le principe en est adopté au Conseil municipal de 1909.
Le Conseil Municipal du 8 juin 1910 entérine le projet.
Un immeuble au 29 rue basse est acquis à l’ancien Fourneau (1) de la Loge Maçonnique pour 10 000 F.
Le 30 mars 1911, un emprunt de 57000 francs est autorisé par décret présidentiel.
Le 11 avril 1911, le Conseil municipal décide d’emprunter cette somme et déclare que l’adjudication se fera en 4 lots :
- Maçonnerie 10170 Francs.
- Ciments et revêtements 9640 Francs.
- Charpente et menuiserie 6980 Francs.
- Zinguerie, plâtrerie, couverture 9545 Francs.
Au Conseil Municipal du 19 avril 1912, c’est la maison Tricoteau de Paris qui est agréée pour la fourniture de l’appareillage des Bains-Douches pour 8400 francs.
(1) Fidèle à ses traditions charitables, la loge maçonnique (Les Amis de L’ordre) de Niort crée, en 1896, le bureau de l’œuvre des Fourneaux économiques.
Cette œuvre avait pour objectif de distribuer pendant l’hiver, aux indigents de Niort, des aliments chauds et nourrissants.

Inauguration des Bains-Douches

La cérémonie d’inauguration des Bains-Douches, situés 29 rue Basse, eut lieu le dimanche 6 juillet 1913.

L’inauguration se fit en présence de Jean-Firmin-Émile Cibiel, maire de Niort.
L’initiative de cette réalisation fut prise sous le mandat du maire précédent, Ludovic Martin Bastard.
Georges Lasseron (2) profite de cette occasion pour annoncer son retrait des fonctions d’architecte municipal :
« Monsieur le Maire, j’ai l’honneur de vous faire la remise officielle du dernier bâtiment que j’aurai fait édifier pour le compte de la ville de Niort.
En effet, après 30 années de travail consacrées au Service des travaux de cette Ville, j’ai pensé que je devais céder la place à un successeur plus moderne que moi... »

Après un long discours faisant référence aux peuples de l'Antiquité puis aux évolutions des différents pays qui nous environnent, le maire conclut par ses mots : "Propreté donne santé"...

Extrait du discours du maire Jean-Firmin-Émile Cibiel sur l’importance à donner à l’hygiène du corps :
« Ces bonnes habitudes d'hygiène, il faut les prendre quand on est très jeune ; et c'est pourquoi nous disons à ceux qui ont charge d'âmes à un titre quelconque, pères de famille, patrons, instituteurs : Envoyez ici les jeunes gens, les enfants. Faites qu'ils éprouvent le besoin de l'eau, comme on ressent la faim et la soif ; donnez-leur le souci d'entretenir leur corps ; qu'ils songent à leur corps autant qu'à leur visage, et vous nous aiderez par là à former pour notre pays, qui en a tant besoin, des générations sinon d'athlètes, au moins d'hommes normaux, sains, vigoureux, et véritablement utiles à la petite patrie niortaise et à la grande patrie, la France. »
(2) Georges Lasseron prend sa retraite le 31 décembre 1913, son successeur est son adjoint Albert Roullet (1866-1942).
Façade des Bains-Douches, 29 rue Basse.

Installation simple et confortable

La façade du bâtiment est décorée de 6 fleurs aquatiques en céramique colorée rappelant l’utilisation du bâtiment.
À l’intérieur, tous les murs sont revêtus, jusqu’à une hauteur de 2 m, de briques émaillées blanches.
Chaque cabine est vernissée sur toute sa hauteur avec deux compartiments, l’un pour se déshabiller et l’autre pour se doucher.
Toutes les cabines sont équipées de caillebotis.
Les Bains-Douches municipaux sont ouverts au public à partir du 7 juillet 1913, dès 7 h.
Cet établissement comprend 20 cabines dont 12 réservées aux hommes et 8 pour les dames.
Ils sont ouverts tous les jours de la semaine, de 7 h à 12 h et de 15 h à 21 h, sauf le dimanche AM.
Les prix pratiqués en 1913 sont très modestes, les tarifs bon marché doivent avoir une portée sociale :
- Entrée : 0,20 F,
- Savon ordinaire : 0,05 F,
- Savonnette : 0,10 F,
- Serviette : 0,05 F,
- Coiffe : 0,05 F.
Les tickets numérotés, aux prix modestes, sont retirés auprès du gérant :
- Louis-Henri Savariau, années 20.
- Raymond Bailly années 30.
- Marcel Guillaud années 40, 50 et jusqu'en 1970.
- Jean Claude Jalleau de 1970 jusqu'à la fermeture en 1989.

Succès des Bains-Douches

Après 2 semaines d’utilisation en 1913, les Bains-Douches avaient accueillis 550 hommes et 197 femmes.
L’utilisation est plus importante les fins de semaines, samedi et dimanche.
Le 21 décembre 1913, on a enregistré 8 919 bains et plus de 2 350 francs de recette.
Au printemps 1922, la chaudière au charbon, mal entretenue pendant la première guerre mondiale, devient inutilisable.
Une nouvelle chaudière d’un coût de 6000 francs fut alors installée en 1922.
En 1928, à la saison d’hiver, à partir du 22 novembre, les Bains-Douches ne sont ouverts qu’en fin de semaine : vendredi et samedi de 8h à 12h et de 14 à 19h et le dimanche de 8h à 12h.

La fermeture définitive se produit en 1989.

2024, témoignage des enfants du dernier gérant des Bains-Douches

Témoignage de Jean Claude Jalleau, dernier gérant des bains-douches de la rue Basse (Notes presse régionale).
« Jean Claude Jalleau, notre père est entré aux bains douche en 1970 prenant la suite de Marcel Guillaud partant à la retraite.
Après avoir passé le concours à la ville de Niort, il a travaillé aux services des eaux et a profité du départ de Marcel Guillaud pour prendre ses nouvelles fonctions.
Afin de l'aider dans ses tâches quotidiennes, notre mère Jocelyne l'a rejoint. En effet un couple était le bienvenue car le week end, l'affluence était bien là.
Pendant que l'un était à la caisse pour vendre le petit ticket d'entrée, ou une petite serviette blanche de faible grammage estampillée en rouge "BD", le peigne en plastique logé dans son étui, le savon vert "Palmolive" ou les petites fioles de shampoing, l'autre s'occupait de placer les clients dans les douches individuelles fraîchement nettoyées à "l'Ajax" après le passage de chaque client.
Notre père faisait payer les clients, puis après la distribution des petits accessoires, leur donnait la consigne suivante, précise : « 20 minutes sont suffisantes habillage et déshabillage compris » !!
Il s’occupait du nettoyage des cabines et de l’entretien de la chaudière au sous sol.
L'attente se faisait sur des bancs en bois pour ceux qui avaient déjà leur sésame mais une autre file d'attente se faisait jusque sur les marches extérieures, principalement les samedis et dimanches matins.
La rue Basse était fréquentée car proche des Halles de Niort et des nombreux commerces, elle permettait l'accès à un bureau de tabac, une droguerie, une boulangerie, un tailleur, une librairie, un vendeur de mobylette, le collège St Hilaire, l'église St André...
Nous vivions dans un logement de fonction placé sur les 2 niveaux supérieurs car il fallait être présent pour mettre en route suffisamment tôt la chaudière du sous sol afin de satisfaire les premiers arrivants.
L'architecte de l'époque en créant les bains douches pour autrui n'avait pas jugé bon de créer une salle de bain dans ce logement, nous étions donc contraint de descendre nous laver quand notre père nous indiquait un petit créneau entre 2 clients.
Puis au fur et à mesure que les habitants de Niort s'équipaient de salle de bains, la clientèle s'est faite de plus en plus rare d'où la fermeture en 1989.
Mon père a ensuite rejoint le service des eaux à la recherche et réparation d'éventuelles fuites dans le sous-sol niortais.
Quant à ma mère, elle a occupé après son départ des bains-douches, un poste à la mairie dans la gestion des plannings des femmes de ménage ».

Témoignage d'un voisin

En 2023, H.P. témoigne :

« Après la fermeture et avant la restauration, la façade était couverte de carreaux émaillés vert olive.
Je passais un jour devant pendant qu'on était en train de les retirer avec précaution.
Il semblait y avoir une réunion de chantier avec des responsables...
Je demande alors à une personne qui devait être soit l'architecte, soit le maître d'ouvrage ce qu'allait devenir ce petit patrimoine niortais.
Réponse : "Ne vous inquiétez pas, on remettra tout en place après les travaux, bien sûr ! " Mais on n'en a jamais vu la couleur !
Que sont devenus ces carreaux qui faisant la beauté de ce bâtiment ? On a remis en place quelques décors mais c'est tout... »
Bains vapeur en 1844 au 13, rue des Douves

Bains dans la Sèvre

Les premiers bains de rivière, dans la Sèvre, remontent au XIXe siècle.
En 1843, les Bains Clerc, près des Vieux-Ponts, vont utiliser les eaux-barrées, ils sont remplacés en 1860 par les Bains Juin.
En 1866, les Bains Fleuriau au lieu dit l’Herbillon sont associés à une guinguette qui va fermer dans les années 1980.
En 1884, les bains de rivière sont admis par la municipalité en 2 lieux :
- dans l'établissement de M. Pradel au lieu dit Belle-Ile,
- dans l'établissement de M. Fleuriau près de l’Herbillon.
On trouve de nombreux autres lieux de baignade à Niort.

Anecdote de 1844

En 1844, Mme Dupuy propose des bains de vapeur à domicile permettant de soigner toutes sortes de maladie de la peau (Voir photo).
Son cabinet était installé au N°13 de la rue des Douves, aujourd'hui appelée rue Alsace-Lorraine.

Sources

  • Histoire des Francs-Maçons en Deux-Sèvres (Faucher).
  • Mémorial des Deux-Sèvres 1844, 1884, 1909, 1910, 1913.
  • Archives 79
  • Merci à Mickaël Jalleau pour son témoignage (2024).
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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