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Battages dans la campagne niortaise

De WikiNiort
Battage au fléau dans le Poitou (Dessin de Paul Gellé vers 1840). (ph 1)
Battage au rouleau à Saint-Liguaire vers 1900, à droite : un toit appelé " loge " est recouvert de paille. (ph 2)
Batteuse entraînée par une machine à vapeur à Sainte Pezenne (1906). (ph 3)
Battage à Saint-Liguaire (Années 1950). (ph 4)
Pierre du rouleau à battage (Chemin de Compéré 2018). (ph 5)


Récolte des céréales

La ville de Niort est située au confins de la plaine céréalière du sud des Deux-Sèvres.
Deux anciennes communes, Sainte Pezenne et Saint Liguaire possèdent de nombreux hectares propres à la culture de céréales.
On continue de faucher à la faux (appelé " dail ") jusqu'en 1910. Les premières moissonneuses-lieuses apparaissent vers 1905.
Ainsi trouve-t-on de plusieurs moulins à vent et des moulins à eau au bord de la Sèvre Niortaise qui traverse la ville de Niort.

Les battages à la machine à battre

Les battages consistent à battre les céréales récoltées en été pour en extraire les grains.

Les battages aussi appelés " batteries " étaient une période de convivialité dans les villages des communes niortaises.

La période des battages, en plein été, était occupée par un travail pénible qui utilisait beaucoup de bras...
Les battages ont suivi la modernisation par la mécanisation au fil du temps, jusqu’au XXIe siècle.
Les battages à la machine étaient une « fête » pour les adultes et aussi les enfants qui attendaient avec impatience le jour prévu...
Ces rencontres, laborieuses, étaient aussi l’occasion de repas partagés et souvent bien arrosés...
La Batteuse ou Machine à battre appartenait à un entrepreneur, on retrouve sur l’annuaire de 1936, le nom de Simon Ballereau du village de Sevreau.
Les tournées de battages se faisaient de ferme en ferme de la fin juillet à la fin du mois d’août.

Les battages nécessitaient une main d’œuvre nombreuse constituée par tous les voisins qui n’avaient d’autre choix que de s’entraider.

La céréale la plus noble est bien sûr le bled ou blé, mais on trouvait aussi l’avoine, de l’orge, etc.
Le blé est un symbole fort, la farine obtenue pouvait être utilisée pour la fabrication du pain qui est, à cette époque, la base de la nourriture...
Avant les battages, on récoltait avec une moissonneuse-lieuse les gerbes qui étaient rassemblées en " citeaux " (1).
Après quelques jours de séchage dans les champs, elles étaient charroyées et mises en meules sur l’aire à battre.

Le battage nécessitait la présence de 20 à 30 personnes : (voir photo 4).

- Les « approcheurs » de gerbes,
- L’engreneur et le coupeur de ficelle,
- Le metteur en place des sacs de jute,
- Les porteurs de sacs (80 kg) vers le grenier,
- Les confectionneurs du pailler,
- On rencontrait même des ramasseurs de courte paille, réservée aux animaux, la paille était utilisée pour la litière.

Chaque travailleur choisissait sa fonction qui était établie une fois pour toute, pour la saison, selon sa « compétence  » reconnue.

Battage au fléau

Au XIXe siècle les récoltes des céréales étaient manuelles, les blés et autres étaient récoltés à la faucille ou au " dail " (faux).

Dans un dessin datant du milieu du XIXe siècle, Paul Gellé (2) représente le battage des céréales en Poitou.
Le battage du blé est obtenu par cinq fléaux, trois de ceux-là sont représentés en action. (Voir photo 1).
Au premier plan, une partie des personnages est occupée au petit collation (3).

Battage au rouleau

À la fin du XIXe le battage au rouleau (4) remplace le battage au fléau.

Sur une carte postale de Saint-Liguaire, on voit une vache dressée qui entraîne un rouleau de pierre sur les céréales étendues dans l’aire. (voir photo 2).
Après la suite du passage du rouleau, on ramassait les grains puis suivait le vannage et le tri des céréales.
Ces pierres qui équipaient cet outil, ont traversé le temps, elles se retrouvent de nos jours dans les cours de ferme. (voir photo 5).
Machine à battre à manèges vendues à Niort en 1880. (ph 8)

Machine à battre à manèges

En 1880, Adrien Segain, 30 rue Ricard, commercialise des machines à battre à manèges (Voir photo 8).
Ces machines entraînées par un cheval, assurent une aide importante aux céréaliers.

Machine à battre ou batteuse

Dès le début du XXe siècle les machines à battre apparaissent, elles sont alors entraînées par des machines à vapeur. (Voir photo 3).

Cette carte postale montre un battage à Sainte-Pezenne, en 1906, chez Léon Goussard (1871/1954).
Léon Goussard et son épouse Alice Chadeau étaient propriétaires-exploitants.
La scène de battage se déroule, rue Routière, au centre de Sainte-Pezenne, où l'on aperçoit encore ces deux bâtiments pointus.

Les machines à vapeur sont rapidement remplacées par les tracteurs de fortes puissance, pour l’époque.

On utilise alors les tracteurs à moteur à explosion comme par exemple le « Tracteur Société Française » à un seul piston.
Les grains récoltés doivent ensuite être triés, on utilise pour le vannage des tarares manuels ou des trieurs mécanisés.
La ville de Niort possédait, au début du XXe siècle, plusieurs usines de trieurs.
Selon un adage : « On doit séparer le bon grain de l’ivraie », mais aujourd’hui, on empêche la pousse des mauvaises herbes...
Battage à la moissonneuse batteuse en 1985 (ph 6)

Moissonneuses batteuses

Au milieu des années 1960 apparaissent les moissonneuses batteuses toujours en usage aujourd’hui. (Voir photo 6).

Ces machines complexes et souvent fragiles, à l'époque, ont mis fin aux traditionnels battages par machines qui donnaient à nos campagnes des moments importants de convivialité...

Notes

(1) Les citeaux sont des tas de gerbes, répartis dans le champ, en forme de cône, permettant le séchage.
(2) Paul Gellé, (1814 / 1879) né à Niort, était un célèbre dessinateur régional.
(3) Le petit collation était un repas du milieu de l’après-midi, partagé et pris en plein air.
(4) Le rouleau de pierre a environ 1m de diamètre et 60 cm de largeur, son poids estimé en de 1300 kg.

Sources

  • Archives 79.
  • Mémoires d’habitants.
  • wiki-niort
  • NR 1965
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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