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Bombardement de Niort le 7 juin 1944

De WikiNiort
Banque de France.
Maison rue des Trois Coigneaux.
Bâtiment, rue Masagran, près de la Gare.
Hôtel de l’Europe, rue de la Gare.

Bombardement du mercredi 7 juin 1944

La première alerte retentit le soir 7 juin vers 19h 45 et elle est suivie du sifflement des bombes qui tombent...

Le lendemain du jour du débarquement en Normandie, les bombardiers américains frappent violemment le quartier de la Gare de Niort.
Le premier objectif est d’empêcher, aux troupes allemandes, toute remontée vers le lieu du débarquement.
Les bombardiers « alliés » larguent à plus de 3000m d'altitude de nombreuses bombes qui tombent sans précision sur un large espace autour de la gare.
(Voir article sur les impacts).
Le second objectif est d’anéantir une production des fusées d'obus et des percuteurs produits pour la Wehrmacht.
Cette usine, la Société Niortaise de Construction Mécanique, est située à Saint-Florent, elle sera en partie bombardée.

Conséquences tragiques du Bombardement

Les dégâts sont considérables, il faut fouiller toutes les habitations éventrées.
Un manque de matériel de secours et une pénurie d’essence vont considérablement ralentir les secours.
On déplore 40 morts et de nombreux blessés, au moins 31, recensés.

Liste non exhaustive des victimes civiles du bombardement américain du 7 juin 1944 :

Sur leurs actes de décès figure la mention '''Mort pour la France''' :
  • 1) Barbeyron Louis, habitant Libourne, (Voyageur de Commerce)
  • 2) Bire Adèle, 106, rue des Trois Coigneaux,
  • 3) Boissé Alexandrine (Mme), (née Jouannet), 34, rue Mazagran,
  • 4) Boisson Charles, (Chauffeur au service de l’Hôpital),
  • 5) Bustarret Pierre, (Directeur de la Banque de France),
  • 6) Bustarret, (Mme), (Épouse du Directeur),
  • 7) Bustarret Raymond (Fils),
  • 8) Denoël Esther,
  • 9) Deroyer Jean, 102, rue des Trois Coigneaux,
  • 10) Deroyer Valentine, 102, rue des Trois Coigneaux,
  • 11) Favreau Robert, habitant Lagors (17),
  • 12) Fazilleau Achille, 55 ans 123, Av de Limoges,
  • 13) Faucher Jeanne, 6 bis, rue de Ribray,
  • 14) Favier Marc, La Parissière de Saint-Florent,
  • 15 Frappier Antonnin, 65 ans, 67, rue de l’Yser,
  • 16) Gadiot Marcel, rue de la Gare (épicier),
  • 17) Grolleau André, 14 ans 67, rue Paul-Bert,
  • 18) Guignard Juliette (Mme), (née Chartier), 86, rue de la Gare,
  • 19) Izambert Emilienne (Mme) (née Roturier), 61, rue de la Gare,
  • 20) Malagnac Louis, 110, rue des Trois Coigneaux,
  • 21) Marot Jeanne (Mme), (née Demay) , 99, rue des Trois Coigneaux,
  • 22) Méchain Claudine (Mlle), (Fille du concierge de la Banque de France),
  • 23) Mureau Pierre, 32, rue du 24 Février, (Employé des PTT),
  • 24) Nebas Robert, 3, rue de la Gare (Boucher),
  • 25) Ollivier Alain, 4, rue Thiers (journaliste),
  • 26) Sauquet Adrienne Alexienne Marguerite (Mme), (née Seguinard) (1906-1944) 38 ans, mère de trois enfants, 74, rue de la Gare, acte de décès n° 398 à la mairie de Niort, inhumée avec son fils à Niort (cimetière Buhors, quartier de Souché, place du Souvenir Français).
  • 27) Sauquet Robert (1928-1944) 16 ans, étudiant, fils de la précédente, 74, rue de la Gare, acte de décès n° 399 à la mairie de Niort, inhumé avec sa mère à Niort (cimetière Buhors, quartier de Souché, place du Souvenir Français).
  • 28) Souris Dimitri, 30, rue des tanneurs,
  • 29) Trébuchet (Mme) (née Drouet), près de la SNCM,
  • 30) Trébuchet, 7 ans, fils de Trébuchet (Mme), près de la SNCM,
  • 31) La bonne du caissier de la Banque de France,
  • 32) Un employé de Chemin de Fer, etc...

Témoignage de M. & Mme Houillot

Monsieur Alexis Houillot (1927-2019) était alors apprenti tapissier dans le centre-ville de Niort. Ses parents vivaient dans la maison ou il réside et témoigne en 2012.

" Lors du bombardement, un pavé de la gare marchande est arrivé dans notre cuisine ainsi qu’un éclat de bombe qui s’est fiché dans une porte de placard."
"Ma sœur née en 1914, épouse Métayer, était alors couchée dans des logements de fonction de la gare."
"Elle a subi de plein fouet le bombardement et les logements ont été détruits. Elle a eu une blessure à la main et a perdu un doigt."
"Son ami M. Robert Favreau qui travaillait à la S.N.C.F. est mort cette même nuit."
"Après cet événement, il y a eu un mitraillage vers la rue de Brioux où était postée une mitrailleuse allemande que les anglais voulaient détruire".
"A l’époque les gens de la défense passive passaient nous prévenir quand il y avait des alertes et nous allions dans les champs environnants . Comme cela se produisait souvent, il m’arrivait de rester couché."
"De par mon état d’apprenti tapissier, je connaissais toutes les structures allemandes car je camouflais toutes les portes et fenêtres pour que la lumière ne soit pas visible la nuit et donc impossible à repérer lors des bombardements des alliés."
"J’ai ainsi camouflé la Banque populaire place de la Brèche, alors siège des Allemands, ainsi que le siège de la gestapo, là où se tient aujourd’hui le cabinet médical rue Alsace Lorraine."

Documents inédits découverts à la Préfecture de Niort

Les photos inédites qui illustrent cet article ont longtemps séjourné dans une vieille armoire fermée à clé dans le grenier la Préfecture des Deux-Sèvres.

C’est lors d’un inventaire à l’occasion d’un changement de Préfet à la Préfecture des Deux-Sèvres que Sylvie Laillier, assistante du Préfet des Deux-Sèvres, découvre cette armoire.

Témoignages de Mme Sylvie Laillier :

« Avec l'accord et le soutien de Mme Christiane Barret (1), préfète en poste, j'ai commencé à trier ces documents mais vu leur importance historique, j'ai contacté les archives départementales. 
 Nous avons mis près d'une semaine à plusieurs personnes, dont la directrice des archives, pour venir à bout de ce travail. 
 Tout ce dossier, qui concerne la Défense Passive dans les Deux-Sèvres, est désormais consultable aux Archives des Deux-Sèvres. »

Toutes les illustrations de cet article proviennent de cette découverte.

(1) Mme Christiane Barret fut Préfète des Deux-Sèvres de 2009 à juin 2012.

Second Bombardement

Un mois et demi après ce bombardement, un second bombardement eut lieu le 17 août 1944 dans le même quartier.
Celui-ci fit 7 morts et 20 blessés.

Sources

  • " Mémorial des Deux-Sèvres " du 9 et 10 / 11 juin 1944.
  • Archives 79.
  • NR 1957.
  • " la Petite Gironde " 1944.
  • Propos recueillis le 17 février 2012 par Michel Tourneux et Sylvie Chatelier. (M. & Mme Houillot)
  • Témoignage : Mme Sylvie Laillier (2017).
  • Recherche, texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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