Le logiciel MediaWiki a été mis à jour afin d’être plus rapide. Si vous observez des problèmes, veuillez laisser un message sur Le Bistro.
Il a été ajouté l’éditeur visuel pour faciliter l’édition (exemple) et un système de discussions amélioré (exemple).

Brin-sur-Seille Parrainage de 1919-1922

De WikiNiort
Brin-sur-Seille Rue de l'Eglise avant la guerre
Brin-sur-Seille Rue de l'Eglise après la guerre

Reconstruction après la terrible guerre 14/18

La guerre 14/18 terminée, on demande aux municipalités des villes épargnées par les dégâts matériels d’aider financièrement les communes profondément touchées par ce conflit.

Parrainage de Brin-sur-Seille

Le choix de la municipalité de Niort, en février 1919, fut de proposer « d’adopter » une commune dévastée.
Son choix se porta le 11 juillet 1919, sur la commune de Brin-sur-Seille en Meurthe et Moselle, première commune à demander de l’aide, cette localité est située près de la frontière allemande.
Cette commune comptait 435 habitants avant la guerre et jouissait d’une certaine prospérité.
Pour aider cette commune, Louis Frère propose de créer un comité de personnalités locales qui aurait pour mission d’organiser des quêtes, des fêtes, des concerts et expositions dont le produit recueilli alimenterait.
Cet élan de solidarité est destiné à aider la commune de Brin-sur-Seille, terriblement touchée.
Le maire de Niort compte sur le besoin de distractions qui renaît dans le cœur des gens, la paix revenue.
Le maire de Niort, Alphonse Bourreau, à la séance du conseil municipal, le 8 mars 1919, donne lecture d’une lettre de M. Dalbin maire délégué de Brin-sur-Seille.
« ...c’est parce qu’une partie de ma famille habite encore à Niort que je m’adresse à celle-ci pour la solliciter d’accepter d’être la marraine de notre village en ruine... », Suit une longue partie de détails faisant état de dettes de la commune et parlant des réfugiés partis le 6 septembre 1914, dont il faut reconstruire les demeures.

Aides financières et matérielles

Brin-sur-Seille Divers paysages des années 80
Alphonse Schauffler emporte, à l’occasion dans son déplacement à Brin-sur-Seille, la somme récoltée de 1000 francs.
Il y est reçu par le maire de Brin-sur-Seille, Auguste Brégeard, récemment démobilisé. Alphonse Schauffler constate : « la misère est grande, les baraquements insuffisants, les enfants à peine vêtus... »
L’activité du comité niortais connaît alors des hauts et des bas. Le 20 octobre 1919, le premier envoi de linge ne parvient pas à Brin-sur-Seille.
Le novembre 1919, un nouveau chèque de 1000 Francs est envoyé, suivront une subvention de la ville de Niort de 1000 Francs à l’occasion du nouvel an 1920, accompagné de 100 draps et 40 couvertures…
Le 22 décembre 1919, le maire de Brin-sur-Seille écrit une longue lettre au président du comité niortais, Jules Barelle (1).
Il détaille les événements vécus par sa commune lors de la guerre et les difficultés qui attendent ses administrés pour recouvrir dans l’avenir une vie normale.
Le conseil municipal du 14 février 1920 vote, à la lecture de cette lettre une subvention de 1000 francs.

En 1920 des spectacles sont donnés au profit du parrainage de Brin-sur-Seille (Voir photo).

  • En mai 1920, le Maire de Brin-sur Seille écrit à Jules Barrelle :
« Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous accuser réception des trois caisses (draps et couvertures) arrivées en bon état, ainsi que du chèque que renfermait votre honorée du 29 avril (1920).
Au nom de la population, je vous adresse mes plus vifs remerciements pour ces deux envois qui prouvent, une fois de plus, que la ville de Niort s'intéresse beaucoup à son infortunée filleule.
Veuillez également être mon interprète auprès des membres du comité et des artistes qui se sont dépensés sans compter pour organiser cette gentille petite fête ; ayez l’obligeance de leur adresser, avec mes plus vifs éloges, l'expression de mes meilleurs sentiments de gratitude.
Avec la belle saison, Brin prend un aspect moins désolé ; la verdure renaît jusque dans les ruines et leur donne un caractère imposant ; malheureusement
En juillet 1921, un incendie détruit une partie des bâtiments provisoires de Brin-sur-Seille.

la reconstruction demeure presque stationnaire ; la question financière est toujours la tache noire, elle crée des difficultés entre les entrepreneurs et l'administration, de sorte que les travaux de reconstruction en souffrent énormément et n'avancent qu'avec une lenteur extrême.

Serait-ce abuser de votre bonté que de vous demander un petit service ? Connaissant votre dévouement à notre cause, je m'adresse à vous.
Nos écoles (garçons et filles) sont dépourvues de bibliothèque et, vous le savez comme moi, les livres coûtent fort chers. Ne pourriez-vous pas trouver à nos enfants quelques livres intéressants susceptibles de les distraire ?
Veuillez agréer, Monsieur le Président, 1'assurance de mes meilleurs sentiments. »
  • Le 27 juin 1920, M. Crusson, Maire de Brin-sur-Seille, remercie Jules Barrelle, président du Comité de secours aux régions dévastées, de l'aide apportée à la reconstruction et à la dotation de livres à la bibliothèque scolaire.
Mais en 1921, la situation financière de la ville de Niort n’est pas brillante.
L’élan de solidarité s’essouffle et des divergences de vues se font jour au sein du comité.
Le maire de Brin-sur-Seille fait part de ses inquiétudes, il fait le point sur l’avancée des réparations.
Il remercie le 27 novembre 1920 pour un chèque de 200 Francs.
Un dernier chèque du comité de 2591 Francs fut envoyé le 28 décembre 1921.
  • Le 3 février 1922, le comité est dissous. La somme totale de 6912 Francs fut expédiée et plus de 10 000 Francs évalués pour les envois matériels.
On peut considérer que l’aide globale pendant ces deux années fut de 27000 Francs soit approximativement 30000 euros d’aujourd’hui...
(1) Jules Barrelle est président du Comité de secours aux régions dévastées

Nom de rue

Aujourd’hui, une rue porte le nom de Rue Brin-sur-Seille à Niort.

Sources

  • Niort de 1915 à 1925 Texier.
  • Mémorial des Deux-Sèvres 1919, 1920, 1921.
  • Le Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres, avril 1920.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel DALLET.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir