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Fête des fleurs à Niort en 1908

De WikiNiort


Article en construction le 7 août 2023

Remarques préalables

Fête des Fleurs du 8 juin 1908, les spectateurs sont très nombreux dans la rue Victor Hugo (Carte colorisée, collection privée).

Au début de XXe siècle, la France vit dans les "Années Folles".

La consommation sous toutes ses formes se développe, surtout dans les zones urbaines.
Un magasin emblématique, les Nouvelles Galeries a été érigé en 1906 au 49, rue Victor Hugo.
Une fête, organisée en ce mois de juin 1908, va attirer une foule immense dans le centre de Niort (Voir photo (1)).
La presse de l’époque va donner les justifications d’un tel événement appelé "Fêtes des Fleurs".
Cette fête va donc temporairement remplacer les Fêtes de Charité de Niort.
Pour suppléer un peu au défaut de toute autre initiative, deux commerçants du centre de la ville, MM. Gustave Galeron (2) et Rémy Mounier (3) ont entrepris d'organiser une fête des fleurs pour le lundi de la Pentecôte, le 8 juin 1908.
« Avec le seul concours financier de leurs collègues des rues Victor Hugo et Ricard et du Passage du Commerce, ces deux organisateurs ont réussi à donner aux Niortais une journée très complète et très brillante dont ils méritent d’être remerciés ».
(1) Cette photo colorisée pourrait être l'œuvre de Maurice Duburguet, photographe au 25 Avenue Bujeault à Niort.
En juillet 1907, Maurice Duburguet, réalise une photographie de couleur reproduisant son portrait agrémenté de détails colorés.
M. Duburguet avait posé devant l’objectif dont son fils manœuvrait l’obturateur.
Il s’appuyait sur un brevet de 1904 en utilisant une "Plaque Autochrome Lumière", inventée par Louis Lumière qui fut le premier procédé de photographie en couleur, mises dans le commerce au tout début du XXe siècle.
(2) Gustave Galeron est Limonadier 14 Rue Ricard puis Gérant hôtel le Raisin de Bourgogne
(3) Rémy Mounier est exploitant du café Molière 67 et 69 rue Victor Hugo.

Descriptions des événements festifs

*Décorations des maisons et magasins :

Le lundi matin (8 juin 1908), les rues Victor Hugo et Ricard avaient pris un aspect inaccoutumé : tandis que des mâts se dressaient, reliés entre eux par des guirlandes fleuries et couronnées d’oriflammes aux couleurs éclatantes, les façades des maisons se paraient de décorations coquettes qui mettaient dans ces rues un air de fête charmant.
Citons au hasard les façades les plus jolies : Maison Marcard (4), Paris-Niort (5), Nouvelles-Galeries, Pharmacie E. Larroque (6), Pâtisserie Arthur Étourneau (7), Bijouterie Carreau (8), Chaussures Gilbert (9), Cercle républicain du commerce, Le Louvre (10), Maison de Paris, Crémieux (11), Café et Cercle National, Café Continental.

*Défilé des chars et voitures :

La fête a commencé à 15 heures avec un joli défilé d’une quinzaine de chars et voitures fleuries.
On a particulièrement remarqué les voitures de MM. Busseau, Epron (12), Nouguet, Poupard et Lamarque le Directeur de Paris-Niort, Soulisse et Capillon, Kalsch, Thimer...
Paris-Niort est un grand magasin de Nouveautés, situé 12 et 14, rue Victor Hugo.
Une mention pour un char rempli d'enfants en forme de gondole, une Tour Eiffel fleurie portée par deux cyclistes, automobile enguirlandée…
(4) Ernest Macard possède alors une manufacture de chaussures Avenue Saint-Jean et un magasin de ventes de Chaussures au 41 rue Victor Hugo.
(5) Paris-Niort est un grand magasin de Nouveautés, articles de Paris situé 12 et 14, rue Victor Hugo, une annexe réservée à l’ameublement se trouve au 8, rue Saint-Jean (Voir photo).
(6) Pharmacie E. Larroque, 53, rue Victor Hugo.
(7) Pâtisserie Arthur Étourneau , 55, rue Victor Hugo.
(8) Bijouterie Carreau 57, rue Victor Hugo.
(9) Chaussures Gilbert « à l’Horloge », 61, rue Victor Hugo.
(10) Le Louvre (LÉON) 44, rue Victor Hugo,
(11) Maison Crémieux vêtements, 8, rue Ricard.
(12) Épron, Fabrique de confiserie à base d’Angélique au 6 et 9 Passage du Commerce.

*Organisation pour les spectateurs :

« La foule était tellement nombreuse que sur les trottoirs on se portait littéralement.
Au centre de la rue Victor Hugo avait été aménagée une enceinte avec des chaises.
Les voitures en passant ainsi entre une double baie compacte de spectateurs, ont provoqué une bataille amicale très animée et pendant des heures, ç’a été un échange continuel de projectiles, fleurs et confettis, sillonnant l’espace de trajectoires gracieuses et de pluies multicolores.
Interrompue vers 18 heures et demie, la fête a repris à la nuit avec une animation extraordinaire dans le même cadre, au milieu des brillantes illuminations et de l'éclat des feux de Bengale qui s'allumaient de tout côtés, répandant leurs lueurs qui à tout instant variaient à l'infini l'aspect des choses ».

Ambiance musicale et bal populaire

La musique ne manquait pas à la fête, la Fanfare des Hussards, la Sévrienne dirigée par Albert Geay et la Fanfare de l’Amicale ont successivement joué les morceaux les plus gais de leur répertoire.
Cette journée débordante de gaieté s'est terminée par un bal populaire très animé qui a eu lieu sur l'esplanade de la Halle.

Albert Geay, compositeur niortais

Portrait d'Albert Geay (1866-1923).
C’est Albert Geay, célèbre compositeur niortais qui assura la partie musicale et le bal à grand orchestre.
Albert Geay est né à Niort le 9 avril 1866, rue Pelet dans une famille de tapissier.
À la naissance de sa fille Andrée en 1907, il réside au 43, rue du 14 juillet.
Albert Geay a beaucoup composé au début du XXe siècle.
Sa musique, gaie, légère et spirituelle inondait les Casinos, les music-halls et cinémas.
Ses œuvres : marche, polka etc…, furent jouées en France et aussi à l’étranger.
Membre de la Société des Auteurs Compositeurs il était aussi Officier de l’instruction publique.
Albert Geay décède le 23 décembre 1923, il réside avec sa fille et son épouse au 80, rue de Bellune.
Il collabora, entre autres, avec Auguste Coynault (1880-1961), compositeur, parolier, etc… résidant au 20, rue de Brioux à Niort.

Conclusions et remerciements de la presse de l’époque en 1908

« Nous félicitons très sincèrement les organisateurs de cette jolie fête qui ont été payés de leur peine par un succès complet.
Nous assistons d’ailleurs depuis quelques temps, avec les fêtes de quartiers (12) qui se préparent de tous côtés, à un mouvement de décentralisation locale tout à fait intéressant et qui porte déjà ses fruits.
Il multiplie d'abord les initiatives, ce qui est toujours un bien, et il crée des centres de divertissements populaires en des points de notre ville que sont obligés de négliger les grandes organisations de fêtes. Ce qui n’empêchera pas notre Société des Fêtes de Charité de ressusciter au premier jour avec une vitalité nouvelle et d'autant plus grande qu’elle trouvera des éléments inattendus chez des collaborateurs qui se seront révélés dans l’organisation des fêtes de tout cœur.
Le Comité de la fête des fleurs remercie très sincèrement tous les commerçants qui ont bien voulu participer directement ou indirectement à la réussite de La fête ».
(12) Exemple : Le dimanche 28 juin 1908, la fête du quartier de l’Avenue de Paris qui s’étendit sur un kilomètre entre la Place de la Brèche et la Rue de Souché fut particulièrement réussie.
L’avenue de Paris était ornée de mâts d’oriflammes, de lanterne vénitiennes etc...

Sources

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