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Guerre 14-18 (Exemples : 2 familles Chauveau et 5 victimes niortaises)

De WikiNiort
Article en construction : 14 septembre 2021

Septembre-octobre 1914 : l’hécatombe

Inauguration du Monument en 1923. Émile Marot, maire de Niort fait son discours (Photo : Mémorial des Deux-Sèvres) (Cliquez sur l'image pour l'agrandir).

Le jeudi 1er octobre 1914, une lettre est communiquée au journal, par une mère d’un soldat parti au front, Mme F. 44, rue Limousine (aujourd’hui rue Yser).

Cette lettre dit ceci, extrait :
« La première fois que nous sommes allés au feu, notre compagnie marchait à la tête et nous avons essuyé les premiers coups.
Ce jour-là, les " Pruscos " l’ont payé cher, car devant nous, on a compté, plus de 1200 morts.
Jusqu'à ce jour, j'ai passé à travers les balles, quoique ça pleuvait dur ; mais enfin, ma bonne étoile m'a tout de même conservé.
J'ai ramassé un éclat d'obus que je rapporterai après la guerre. Cet éclat a tordu ma plaque de ceinturon et est entré dans ma cartouchière.
Mais, sans doute, je ne devais pas être tué, car je n'ai pas eu d’autre mal qu'une commotion, et c'est tout, mais à la guerre, il ne faut pas s'attarder à si peu de choses... »
Sur cette même page du journal régional est notée la mort au Champ d’Honneur d’Ernest Chauveau, le 21 septembre 1914 à Baconnes dans la Marne....
Si la censure ne permettait pas de communiquer plus de détails, on peut penser que le soldat qui écrivait ces mots appartenait au même régiment que certains des 5 soldats morts en 1914, nommés Chauveau.

Le patronyme « Chauveau » est inscrit 5 fois sur le monument de Niort (Voir photo).

Ces 5 noms appartiennent à deux familles seulement :
-Première famille : Henri né en 1885, tué le 27 septembre 1914 et Clovis né en 1890, mort le 30 août 1914 sont frères,
-Seconde famille : Ernest né en 1888, Fernand né en 1890 et Joseph né en 1893 sont frères.
Quatre de ces cinq victimes sont inscrits sur les Plaques commémoratives de la 1ère guerre mondiale (1914-1918) dans l’Église Saint-Étienne du Port à Niort.

Ces 2 familles modestes vivaient, route de Coulonges à Niort ou ses environs proches, ils étaient cultivateurs et jardiniers.

Les 3 frères Chauveau, morts pour la France, réunis sur ce cliché (1914)

Destin tragique d’une famille

En 1914, une famille Chauveau habite au N°144 rue de Fontenay à Niort, le père Jules est jardinier.
Son épouse est Antonine Granet, ils ont 5 enfants, 4 garçons et une fille.

Les 4 garçons de cette famille vont faire la guerre 14/18 et 3 vont y perdre la vie en un mois courant.

1- Ernest, l’aîné, né en 1888, est tué à l’ennemi le 21 septembre 1914 à Baconnes dans la Marne, il appartenait au 125e RI..
Il avait épousé Noémie Guionneau en octobre 1913.
2- Fernand, né en 1890, est tué par l’ennemi le 27 octobre 1914 à Saint Julien en Belgique, il était sergent au 125e RI.
3- Joseph, né en 1893, est décédé le 13 octobre 1914 à l’Hôpital d’Orléans à la suite de ses blessures de guerre, il appartenait au 4e Zouaves de Marche.
4- Georges le 4ème fils, né en 1898, est incorporé en 1917, il effectuera le reste de la guerre comme artilleur.
5- Lucie, la seule fille est née en 1891, elle épouse en 1909 Alfred Aubineau, fils du Maire de Sainte-Pezenne.
Les 4 enfants avaient embrassé, comme leur père Jules et leur grand-père Henry, la profession de jardinier.
Sur la presse du lundi 21 décembre 1914 : le triste sort s'abat sur cette famille.
Pierre Roux propose ses services en 1918.

Les souvenirs des disparus

Les 2 premiers mois de cette guerre furent une véritable hécatombe pour ces jeunes gens envoyés au front si brutalement.

Les cinq garçons des deux familles Chauveau sont morts entre le 30 août et le 27 octobre 1914.

Les Monuments aux morts vont permettre d’y inscrire toutes les victimes de ce premier conflit.
Les photos des soldats prisent lors de leur incorporation ont été, pour beaucoup, le seul souvenir de l’image du disparu.

Afin de perpétuer le souvenir des traits des visages des soldats morts au combat, des modelages, sculptures furent proposés à partir de photos.

Ainsi en juin 1918, Pierre Roux (1), propose de réaliser des médaillons-portraits et autres sculptures de buste des disparus.
(1) Pierre Roux est niortais, c'est un ancien élève des Arts décoratifs de Paris, son atelier était situé, en 1918, rue Rabelais, à Niort.
Pierre Roux (1891-1965) vécut sa jeunesse à Sevreau, village de Saint-Liguaire.
Il fut l’élève de Julien-Louis Giraudeau-Laurent de l’école de dessin de Niort.
Il travaille dans l’atelier d’Auguste Hervé, avenue de Paris.
Pierre Roux exécute un buste d’enfant exposé au salon à Niort en 1917.
Le Conseil général des Deux-Sèvres lui accorde une bourse qui lui permit d’intégrer l’École de Beaux Arts Décoratifs de Paris.
Il suit aussi les cours d’anatomie à la Faculté de médecine de Paris puis il dirige les ateliers de moulage de cet hôpital.
En 1926, sollicité par l’abbé Roy, curé de Saint-Liguaire, il réalise une Statue de Sainte Macrine pour la chapelle de Magné.
Cette Statue, commémorant le millénaire du pèlerinage de Sainte Macrine, réalisée en collaboration avec le sculpteur Auguste Hervé, est inaugurée à l’occasion de la fête religieuse du mardi 6 juillet 1926.
Monument aux Morts de Niort, situé près de la Médiathèque.

Le monument aux morts de Niort

Il est inauguré le 23 juillet 1923 par André Maginot (1877-1932) alors Ministre de la Guerre et des Pensions, et par Émile Marot, maire de Niort. (Voir photo).

Le monument est l’œuvre du sculpteur niortais Pierre-Marie Poisson (2).
Le contrat de Pierre-Marie Poisson pour sa réalisation est de 54000 francs.
Les sculptures furent réalisées par Athanase Fossé (1851-1923), selon les instructions de Pierre-Marie Poisson.
Entre deux énormes pierres, ce monument semble représenter une Victoire qui n’a point les ailes comme celle de l’antiquité.
Cette Victoire moderne étend ses bras comme pour réunir en un seul geste les nombreux enfants niortais morts pour la patrie (564 inscrits en 1923).
Il fut mis en place en 1923, près du Donjon, par l’entreprise Auguste Hervé, 50 avenue de Paris.
En avril 2006, le Monument est déplacé près du Moulin du Roc.
(2) En 1933, Pierre-Marie Poisson réalise un buste de la République qui fut agréé pour être exposé dans les mairies.
Cette nouvelle Marianne, N° 4, fut librement inspirée de la tête qui domine le Monument aux morts niortais...
André Maginot au centre et Émile Marot à sa droite, maire de Niort, sortant de l'Hôtel de ville, se dirigent vers le monument.

Anecdote sur un accident lors de la construction

Le dimanche 27 août 1922, Athanase Fossé travaillait sous la direction de son ami Pierre-Marie Poisson, statuaire.
Athanase Fossé sculptait la partie haute du monument, installé sur une planche d’échafaudage.
La planche se rompit et le sculpteur tomba alors d’une hauteur de 4 mètres.
Pierre-Marie Poisson accompagna immédiatement son collaborateur blessé à son domicile.
Le lendemain matin Athanase Fossé reprit le travail ne souffrant, selon lui, que de courbatures…
Celui-ci avait été grièvement blessé lors de la première guerre mondiale d’une balle qui était restée dans sa poitrine…
Athanase Fossé décéda le 18 juin 1923.

Autres monument aux morts de quartiers de Niort

1- Monument aux morts de Souché, d’abord consacré aux victimes de 1870, il fut inauguré le Le 20 octobre 1903.
2- Monument aux morts de Saint-Liguaire, d’abord consacré aux victimes de 1870, il fut érigé en 1910.
3- Monument aux morts de Sainte-Pezenne, il fut inauguré le 31 octobre 1920.
4- Monument aux morts de Saint-Florent, il fut inauguré le 27 mai 1923.

Conséquence de la guerre sur la population

Population dans : Recensement 1911 Recensement 1921 Différence Pourcentage
Deux-Sèvres 337 627 310 060 27 567 -8 %
Arrondissement Niort 105 675 98 701 6974 -6,6 %
Niort 23 775 23 559 219 -1 %

Sources