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LARGEAU Emmanuel (le Général) - Son père et ses frères

De WikiNiort

Article en construction : avril 2019

Jean Victor, à gauche, en tenue d'explorateur tenant par l'épaule son fils Emmanuel en tenue de « poilu ». (Ph : 1)
Portrait du Général Largeau en 1915. (Ph : 2)
Mort du Général Largeau en 1916. (Ph : 3)
Triptyque : 4 emplacements des inscriptions gravées. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) (Ph : 4)

Le général Largeau, le militaire et l'explorateur

Victor, Emmanuel, Etienne Largeau est né le 11 juin 1867 à Irun en Espagne. IL est originaire d'une famille de Magné dans les Deux-Sèvres.
Après l'obtention du baccalauréat au lycée Fontanes de Niort, il s'engage en août 1885 dans l'infanterie de marine. Il sert alors au Sénégal.
Le 23 Avril 1889, il intègre l'école militaire d'infanterie de Saint-Maixent. Il en sort major de sa promotion comme sous-officier.
Il est affecté au 1er régiment d'infanterie de marine de Cherbourg. Il retourne alors au Sénégal.
En 1894, il est nommé capitaine et rejoint la mission du Haut Oubangui avant d'aller en Côte d'Ivoire servir sous les ordres de Monteil (1) au sein de la colonne Kong.
De 1896 à 1898, il participe à l'expédition Marchand rendue célèbre par la crise de Fachoda (2).
En 1900, à 31 ans, Il est nommé chef de bataillon puis en 1902 commandant du territoire du Tchad.
Il pacifie le Tchad au cours de 4 séjours de 1902 à 1914.
Il fut titulaire de nombreuses distinctions et parmi celles-ci :
  • la Médaille de Vermeil pour son action au Tchad contre la traite des esclaves et pour la protection des indigènes...

En 1914, à 47 ans, il est nommé Général de Brigade.

Après la déclaration de guerre (3 août 1914), il supervise les opérations lancées depuis le Tchad contre les troupes allemandes basées au Cameroun (3) qu'il bat à Kousseri.
Fatigué, le Tchad pacifié, Largeau est rappelé en France. Il quitte Fort-Lamy le 27 juillet 1915.
Il sert d'abord à l'état-major puis en janvier 1916, il prend le commandement de la 37ème brigade d'infanterie à Verdun.
Atteint par des éclats d'obus dans le secteur du bois d'Avocourt, il meurt de ses blessures le 26 mars 1916 à l'ambulance militaire 3/5 à Froidos dans la Meuse.
Sa dépouille est ramenée au cimetière de Magné en 1921. Largeau est l'un des 42 généraux français morts au combat durant la 1ère guerre mondiale.
En son hommage, son nom est donné à la ville tchadienne de Faya-Largeau, à une rue du centre ville de Niort et à la caserne de gendarmerie mobile fermée au début des années 2000.
(1) Louis Monteil : officier et explorateur français. Parti de Saint-Louis au Sénégal, il explore la boucle du Niger.
(2) Jean-baptiste Marchand : Général et explorateur français. Parti du Congo, en 1898, il atteint Fachoda, ville du Soudan sur le haut Nil.
Il l'occupe puis doit l'évacuer après un ultimatum des forces britanniques commandées par Kitchener.
Cet échec entraîne l'accord franco-britannique de mars 1899 qui consacre le renoncement de la France sur le Nil.
(3) Depuis 1902, le Cameroun est sous domination allemande. Après la guerre, au traité de Versailles du 29 juin 1919, l'Allemagne perd ses colonies.
Le Cameroun passe alors sous administration française.

Une famille d'explorateurs

Dans la famille Largeau, outre Emmanuel, son père et ses deux frères sont aussi des explorateurs.

  • Son père, Jean Victor, explore le Congo puis fait 2 tentatives pour traverser le Sahara entre 1875 et 1881.
Il est ensuite administrateur colonial en Afrique de 1885 à 1895.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le Sahara.
  • Son frère, Louis Fernand, sert dans l'infanterie coloniale de 1889 à 1891.
Il quitte alors l'armée et s'installe comme gérant d'une plantation en Nouvelle Calédonie.
-En 190l, il lance une expédition à travers les Hébrides.
-En 1908, il rentre en France.
-En 1911, il regagne les Hébrides et revient en France en 1921.
-En 1922, il est commissaire de l'exposition coloniale à Marseille.
-En 1931 et 1932, il retourne aux Hébrides.
Rentré en France, il meurt en 1932.
  • Son autre frère, Charles, s'engage pour 3 ans dans l'infanterie de marine à Rochefort en juillet 1892.
Il sert en Martinique de mai 1893 à mars 1895, date à laquelle il renouvelle son engagement pour 5 ans.
Du 1er au 15 mai 1895, il fait partie d'une expédition au Labrador.
En 1897 et 1898, il sert à Madagascar en guerre de pacification.
Il y meurt de maladie le 26 décembre 1898.
Plaque au 44, avenue Saint-Jean posée en 1928. (Photo 2019) (Ph : 5)

État-civil des 4 Largeau

  • Jean Victor (le père, né Jean) (1842-1897), né à Magné le 21 août 1842, Fils de Pierre Largeau (1818 / 1872) et de Louise Deborde (1821-1887).
Marié à Jeanne Chambier décédée à Plaimpalais en Suisse et remarié le 9 avril 1879 à Niort à Marie-Louise Gaillard (1847 / 1907).
Il décède à Niort le 19 mars 1897 au 44 avenue Saint-Jean.
  • Victor Emmanuel Étienne (1867 / 1916), né à Irun (Espagne), le 11 juin 1867, Fils de Jean Largeau et de Jeanne Chambier.
Marié à Fanny Claire Zimmer, le 8 avril 1893, à Dakar, Sénégal.Il est décédé à Froidos (Meuse) le 26 mars 1916 (Voir Ph 3).
  • Largeau Fernand (1869-1932), né à Eaux-Vives en Suisse, le 1er février 1869, Fils de Jean Largeau et de Jeanne Chambier, décédé à Paris le 15 octobre 1932.
  • Largeau Charles (1873-1898), né à Plaimpalais en Suisse, le 24 octobre 1873, Fils de Jean Largeau et de Jeanne Chambier, décédé à Madagascar le 26 décembre 1898.

Le monument des 4 Largeau

Le 14 juillet 1933, jour de fête nationale, est inauguré à Niort, aux pieds du Donjon, un monument à la mémoire des 4 Largeau.

Le monument est édifié par l'architecte André Laborie et l'entrepreneur Gaston Migault.
Sa partie centrale en bronze est l'œuvre du statuaire Paul Moreau-Vauthier (1871 / 1936), elle mesurait 3,60 m de hauteur et 2,16 m de largeur.
Paul Moreau-Vauthier, ancien combattant et mutilé de guerre, fut choisi par Mme la Générale Largeau elle-même.
Ce monument est un triptyque (Voir Photo 4) de largeur totale : 8,50 m et de hauteur totale : 5,20 m.
La partie centrale représente le père, Jean Victor Largeau posant une main sur l’épaule de son glorieux son fils Emmanuel en tenue de « poilu » (Voir Photo 1)
Jean Victor Largeau semble encourager son fils Emmanuel à continuer son œuvre...
Dans le fond, à droite apparaît le visage du Commandant Jean-Baptiste Marchand (1863-1934) (Photo 7), qui dirigea la traversée du centre africain jusqu’à Fachoda.

De part et d'autre, les deux volets représentent l'un, une scène du TCHAD, l'autre, des poilus de VERDUN.

Sur le bas relief de gauche, on aperçoit dans le lointain la silhouette d’Emmanuel Largeau à cheval, surveillant une opération militaire.
Au premier plan, afin de symboliser la conquête, suivie de la paix, une dame africaine apparaît dans une palmeraie, auprès d’un chameau au repos.
Ce sujet fut inspiré par une photographie prise par le Colonel Jean Ferrandi (1882-1935).
Au dessus du drapeau tricolore, se dressent un drapeau flottant au vent et les inscriptions " Congo-Nil " et " Oubangui ", points de départ des explorations de Jean Victor et d'Emmanuel.
De chaque côté on perçoit la tête des 2 autres frères, Fernand et Charles.
Le bas-relief de droite évoque les heures tragiques de Verdun : une mitailleuse est en action parmi la fumée et les éclatements d’obus...

Le monument comporte plusieurs inscriptions qui rappellent l'œuvre de chaque Largeau :

Inscriptions gravées (Voir emplacements sur la Photo du Triptyque) :
  • en 1 : VICTOR LARGEAU : ADMINISTRATEUR DES COLONIES - EXPLORATEUR SAHARIEN - PIONNIER DU CONGO ET DE L'OUBANGUI
  • en 2 : FERNAND LARGEAU : COLONS ET APÔTRE DE LA CAUSE FRANCAISE AUX NOUVELLES HÉBRIDES
  • en 3 : CHARLES LARGEAU : SERGENT D'INFANTERIE DE MARINE - MORT À MADACASCAR
  • en 4 : EMMANUEL LARGEAU : ÉLÈVE DE L'ÉCOLE DE SAINT-MAIXENT - MEMBRE DE LA MISSION CONGO-NIL
Sur le socle du monument sont inscrits les noms des 4 Largeau et leur état-civil.

En 1942, les Allemands s'en prennent aux monuments en bronze de la ville de Niort : celui de Ricard, place du Donjon, celui de Thomas Hippolyte Main sur les ponts Main et celui des 4 Largeau...

Seul le buste de De Liniers sauvé par M Eugène Lesterdt n'a pas été fondu par les Allemands.
Le monument de la Place de Strasbourg : Statue : « Gloria Victis » fut aussi épargnée...
Fait divers de 1911 à Niort. (Ph : 6)

Plaque au 44, Avenue de Saint-Jean

Le dimanche 24 juin 1928, une plaque (Voir Photo 5) posée sur la façade de la dernière demeure du Général Emmanuel Largeau, fut inaugurée.

L'inauguration eut lieu en présence de Louis Frère, maire de Niort, du Préfet et des sommités militaires, notamment de Saint-Maixent.

Anecdote : Fait divers

Le 30 septembre 1911, Eugène Octave Largeau (4), autre frère des Largeau est blessé, lors d’un règlement de compte, par Georges Pénot (5), son beau frère, époux de Marguerite Largeau (6). (Voir Photo 6)
(4) Octave Largeau, fils de Jean Victor et de Jeanne Chambier est né en Suisse (Plaimpalais) en 1876.
(5) Georges Pénot, employé de l'assistance publique des Deux-Sèvres est né à Sainte-Pezenne le 23/11/1878.
(6) Marguerite Largeau est née à Niort le 16/3/1883, elle est la fille de Jean Victor Largeau et de Marie Louise Élisa Gaillard, sa seconde épouse.
Le 4/4/1907, Georges Pénot épouse Marguerite Largeau à Niort. 
Ainsi Marguerite Largeau est la demi-sœur d'Octave qui lui est le beau-frère de Georges Pénot.

Sources

  • Archives départementales numérisées : état-civil, matricules militaires...
  • Internet : wikiniort, wikipédia, blog nibuab : les Largeau père et fils. [1]
  • " Mémorial des Deux-Sèvres " 1928, 1935.
  • Articles de presse de la NR de 2011 et du Mémorial de l'Ouest.
  • « Journal de la Vienne et des Deux-Sèvres » 1911.
  • Recherche et texte : Maurice Vinck
  • Mise en page et illustration : Jean-Michel Dallet
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