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Sœurs de Notre Dame de l'Espérance à Niort

De WikiNiort

Les Sœurs de Notre Dame de l'Espérance à Niort

L'entrée du Couvent et de la Chapelle (Rue d'Agesci) (Propriété Privée).
Sœur de l'Espérance en habit (Modèle non identifié).
  • Origine de la Congrégation mère :
Les Sœurs de Notre Dame de l'Espérance sont également appelées : Les Sœurs de l'Espérance de la Sainte famille.
La Congrégation des Sœurs de l'Espérance a été fondée à Bordeaux en 1836 par Monsieur l'Abbé Noailles, chanoine honoraire de cette ville,
  • Rôle des Sœurs de l'Espérance dans la société :

La Sœur de l'Espérance prodigue des soins à tous ceux qui souffrent, sans exception de personnes, d'opinion et de nationalité, de religion. (1)

Leur aide a pour but le soin des malades à domicile.

Vers 1868, un Bureau de bienfaisance est installé par la municipalité rue Yvers, trois médecins sont chargés de visiter les malades indigents et quatre sœurs de l'Espérance sont attachées à cet établissement.

Le personnel secouru s'élève, parfois, à plus de 2000 individus dans le Niotais.
Les ressources pour le fonctionnement proviennent d'une subvention municipale, le maire est Alfred Monet (1820-1880) dont la moyenne est d'environ 20000 francs, de dons et de revenus divers qui élèvent le chiffre total à 30000 francs environ.
Elles ont reçu les plus vives sympathies de toutes les classes de la société, c'est pourquoi ses membres se sont multipliés, et que les plus grandes villes de France ont voulu avoir, dans leurs murs, des Sœurs de l'Espérance.
En 1880, on observait plus de 60 associations.
Le nombre de malades soignés annuellement par les Sœurs a été en moyenne de 5 à 6 milles.

La Congrégation à Niort

  • Son existence :

La fondation de la succursale établie à Niort par les Sœurs de l'Espérance semble remonter à 1852 après achat, des 13 et 15 rue Claire de 3 petites maisons par M. et Mme Despret et Hardey. (2)

(La rue Claire est maintenant devenue, rue Bernard d'Agesci).
Cette appropriation a été notifiée par maître Hérault et Maître Gorfu, notaires à Niort le 1er mars 1852.
En 1872, le recensement note la présence de 22 religieuses, âgées de 26 à 64 ans.
Nous avons trace de l'enregistrement du bail en date des 2 et 3 octobre 1877 et lettre de la Supérieure s'acquittant de la taxe de 3% du 8 octobre 1881 (3). Ce qui semble se rapporter à la taxe d'habitation actuelle.
Un document émanant de la Direction générale des Domaines et du Timbre du 9 octobre 1872 précise que les immeubles occupés par les Sœurs de l'Espérance appartiennent à la Société Clavier, rue Ste Eulalie à Bordeaux, siège de la Congrégation mère.
L'association religieuse a été certifiée en 1887. La congrégation a longtemps fonctionné sans autorisation car elle ne fut autorisée définitivement qu'en 1914.
La demande adressée au préfet par le Conseiller d'état, Directeur Général des Cultes pour la congrégation, en date du 18 octobre 1901, examinée par le Conseil municipal de Niort lors de sa réunion du 15 janvier 1902 sous la présidence de Ludovic Martin-Bastard, maire de Niort, sur l'opportunité de cette congrégation dans la ville de Niort avait reçu un avis défavorable (4).
L'autorisation a été accordée suite à une enquête sollicitée par le Préfet auprès du Commissaire de Police de Niort (courrier du 4 avril 1908) et de la Municipalité sur instance du Ministère de l'Intérieur.
  • Réponse du Commissaire : 7 avril 1908 :
« Cette association ne fait pas de propagande religieuse, quoique cependant une chapelle (5) est ouverte au public et les offices y sont célébrées journellement par un des Vicaires de l’Église de St André.
Le caractère d'utilité publique de ces sœurs c'est d'être garde-malades, c'est à dire, à la demande des familles, elles vont soigner les malades à domicile, elles se font payer leurs services par ceux qui les emploient, au bureau de bienfaisance pour les différents services de cet établissement. De plus, elles vont visiter les malades indigents gratuitement.
Elles ne se livrent à aucune espèce d'enseignement. On peut les classer dans la catégorie des « Hospitalières ».
Le bien fondé de l'association est confirmée par le Maire de Niort « Les Sœurs de l'Espérance que nous employons au bureau de bienfaisance s'acquittent de leurs fonctions avec un zèle, une ponctualité et un dévouement parfait. Reconnaît leur rôle d'utilité publique. » (courrier 11 mai 1914).
Un courrier au Ministère de l'Intérieur du 23 mai 1914, confirme les résultats de l'enquête et précise que la municipalité de Niort décide du maintien de l'établissement des dits religieuses et donne son accord à la demande d'autorisation.
  • Les ressources de l’Association :
Exemple d'un état signé par le maire le 6 décembre 1901 :
-Pensions 836 F
-Aumône offrandes 373,55 F
-Rétribution des gardes 6421 F
-Recettes diverses 3421,75 F
-Total : 11 952,30 F
-Le mobilier est évalué à 5035, 95 F
  • Sortes de dons reçus en regard des services rendus :
-La ville accorde une remise de 80 francs pour utilisation de l'eau de la ville en compensation de l'aide que la congrégation apporte aux malades (6).
-Allocation accordée par le Préfet de 150 francs à titre d'indemnité pour les soins donnés par les sœurs de la Communauté aux habitants pauvres de la commune de St Médard atteint par l'épidémie de fièvre typhoïde (23 décembre 1863).
Octobre 1914, Création d'une antenne : Hôpital Croix-Rouge pour soigner les nombreux blessés de la Grande Guerre. (Extrait octobre 1914 MDS).

Évolution de la communauté

26 religieuses sont notées sur le recensement de 1876 à Niort, la Sœur Supérieure est Jeanne Poilpré, aucune des Sœurs n'est originaire des Deux-Sèvres.

Au vu des états signés par le maire :

-6 décembre 1901 : 24 sœurs dont Sœur Saint Prosper, Sœur Converse.
-11 mai 1914 : 13 sœurs.

Sur le Recensement de 1921, à Niort on peut noter l’origine des 15 sœurs, notifiée comme « Garde Malade » :

Liste des Garde-Malade en 1921
NOM Prénom Date naissance Âge Origine
Amien Fridoline 1873 48 Exoudun (79)
Vilfeu Clémentine 1885 36 St Ouen des Toits (53)
Fouchet Marie-Louise 1878 43 Bais (Mayenne) (53)
Delatouche Alexine 1865 56 Mayenne (53)
Fauriat Catherine 1849 48 Saint Pal de Mons (43)
Thomas Julie 1849 72 Saint-André-de-Cruzières (07)
Benazet Catherine 1856 65 Ercé (09)
Bobay Marie-Louise 1876 45 Saint-Germain-le-Châtelet (90)
Dillenscheider Madeleine 1849 72 Dabo (Moselle) (57)
Pons Rose 1859 62 Saint-Martin-de-Fugères (43)
Tallonée Marie 1853 68 Santana ?
Houillée Marie 1863 58 Moncontour (86)
Doudelinger Marie 1890 31 Reims (51)
Philippot Louise 1893 28 Reims (51)
Montauzier Héloïse 1879 42 Saint-Maigrin (17)
-En 1914, dès le début de la guerre 14/18, les sœurs vont aménager une dépendance de la Croix-Rouge de 20 lits afin de soigner les blessés de la guerre (voir photo).
-En juin 1920, les religieuses de l’Espérance ont célébré, par un " Triduum " solennel, le centième anniversaire de la fondation de leur congrégation.
-En 1928, Marie Diez est supérieure des Sœurs de l’Espérance.
-En janvier 1933, on constate le décès de sœur Léontia âgé de 81 ans.
-En février 1940, la sœur Saint-Honorat âgée de 81 ans décède, la cérémonie funèbre a lieu dans la Chapelle de la Communauté.
-Sur le recensement de 1946, on note 10 religieuses, sept françaises, une polonaise et deux espagnoles.
-Sur le recensement de 1962, on note 16 religieuses, onze françaises et cinq espagnoles, nées ente 1876 et 1923.

Anecdote Nº1 de 1857

En 1857, Louis Chabaudy, avocat niortais défend Julie Dion, couturière à Niort.
Sa fille naturelle, Esther Dion, âgée de 17 ans, fut confiée à la protection des sœurs.
Sa mère, Julie Dion, avait consenti cet accord à la condition que sa fille ne serait point religieuse et qu’elle la retirerait quand elle le désirerait.
Les sœurs ne tinrent pas leurs promesses et s’en suivi un procès retentissant pour récupérer la fille de Julie Dion.
Louis Chabaudy défendit la mère contre les Sœurs de l’Espérance.
Le procès donna les torts à la mère, mise en accusation, la qualifiant de femme publique.
Louis Chabaudy en fut exaspéré et réagit vertement, il fut même suspendu de ses fonctions pendant 3 mois.
Il écrivit un roman sur cette histoire : « Une mère modèle au sein de l’adversité ».

On peut découvrir la description détaillée de ces événements au lien ci-dessous :

Chabaudy - Sœurs de l’Espérance.
Ce vitrail de réalisation récente représente Sainte Philomène tenant une palme (feuille de palmier) dans sa main droite et une ancre dans sa main gauche, il se situe au-dessus de la porte de la Chapelle. (Photo : collection privée).

Anecdote Nº2 de 1862

Cette anecdote est relatée dans supplément exceptionnel au journal « Le Gaulois » du 29 juin 1880, à propos de cette épidémie :
« A Niort, en 1862, c'est une épidémie de fièvre typhoïde qui ravage les environs. Le Général, commandant, vient réclamer des Sœurs. La voiture refuse de les conduire, car le médecin a déclaré qu'on ne saurait approcher sans péril de la localité envahie.
Elles font le trajet à pied, trouvent des populations au désespoir et abandonnées de tous ; elles se mettent à l’œuvre, soignent les malades, remontent les courages, distribuent les remèdes qu'elles portent avec elles, et, allant de porte en porte, font chaque jour une ou deux lieues.
Mr le Sous-Préfet de Melle, touché de leur dévouement et voulant coopérer au bien, leur obtint sans peine du gouvernement des secours abondants pour continuer leur œuvre ».

Différentes congrégations de sœurs présentes à Niort en 1926

-Sœurs de la Croix, 7 bis, rue de l’Yser.
-Sœurs Carmélites, 157, rue de Strasbourg.
-Sœurs de Notre Dame de l’Espérance, 13 et 15, Rue Bernard d’Agescy.
-Sœurs de l’Immaculée Conception, 144, Avenue de Paris.
-Sœurs du Saint et Immaculé Cœur de Marie, 5, Rue de l’Orphelinat.
-Sœurs de la Sagesse, Hôpital Hospice.
-Sœurs du Sacré Cœur (Salle du Vihiers) 16, rue des Trois Coigneaux.
-Petites Sœurs des Pauvres, 43, rue de la Burgonce.

Sources

  • (1) Journal « Le Gaulois », supplément exceptionnel du 29 juin 1880.
  • (2) Courrier de la Direction générale de l’Enregistrement des Domaines et du Timbre du Directeur Général des Domaines à Niort à M. le Préfet des Deux-Sèvres.
  • (3) Archives départementales des Deux-Sèvres, ville de Niort.
  • (4) Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal : vote favorable 13, vote défavorable 13, mais avec voix du maire légalement prépondérante...
  • (5) Cette chapelle est d’usage privée, pour une maison d’habitation (Voir Photo).
  • (6) Extrait de délibération Conseil municipal du 18 juillet 1870.
  • Mémorial de l'Ouest (1914, 1920, 1933, 1940).
  • Archives départementales des Deux-Sèvres.