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Tour Chabot à Niort (Ancien Château du Général Deville)

De WikiNiort
Château de la Tour Chabot (Début XXe) (PH 1).
Copie du Projet de restauration d’une maison de campagne à Niort pour M. Deville. 1884 (Encre de Chine et Aquarelle 40,5cm x 89,5). (Photo 14).
Portrait du général Deville (Musée des étoiles) (PH 2).
Portrait du général Deville par Louis Titer-Toutant (Début XXe) (PH 13).
Deux vitraux de l’église de Saint-Liguaire (2021) (PH 4).
Extrait du cadastre Napoléonien de 1845 montrant le Pigeonnier et le Logis non restauré (PH 15).
Extrait Cadastre 1929 (PH 3).
Cour intérieur de Château (J-P Joly, 1970) (PH 5).
Vue de l’intérieur du Pigeonnier (J-P Joly, 1970) (PH 6).
Le château avant sa démolition (Vue de l'extérieur) (J-P Joly, 1970) (PH 7).

Article en construction 15 février 2022

Louis-Georges Deville

En 1874, François-Félix Deville et son épouse Mathilde-Madeleine Gigaux de Grandpré, parents de Louis-Georges Deville, achètent pour 25000 Francs le domaine de la Tour Chabot. (Voir photo vignette).

Ce domaine appartenait auparavant (avant 1874) à Théophile Oast et son épouse Anne Thompson.
Le château de la Tour Chabot (Photo 1) (1) fut la propriété du Général de Division Deville.
Louis Georges Deville est né, rue Sainte Claire, à Saint-Martin sur l’île de Ré le 29 janvier 1862.
François, son père, est notaire, sa mère est Mathilde-Madeleine Gigaux de Grandpré (2), ses parents résident aussi à Niort dans le domaine acheté en 1874.
En 1896, il épouse Marie Louise Antoinette Le Mouton de Boisdeffré à Paris.
Il est sorti de Saint-Cyr en 1883 puis de l’école supérieure de guerre en 1891.
Il fait l’École spéciale militaire, il est nommé Capitaine en 1892, Colonel en 1913, Général de Brigade en 1914 puis Général de Division en 1917.
En 1917, Marie Louise Antoinette réside à la Tour Chabot, à la date du décès de son frère Jean de Boisdeffré, officier aviateur.
(1) Anciennement situé à l’angle de la rue de la Tour Chabot et la rue Maurice Chevalier, il est aujourd’hui remplacé par le Centre Socio-Culturel du Parc.
(2) En 1906, Mathilde-Madeleine Gigaux de Grandpré est notée seule, propriétaire et habite le Château avec 3 domestiques. Elle y décède le 1er février 1915, âgée de 84 ans.

Guerre mondiale 14/18

Louis Georges Deville (Photo 2) participe au commandement de la 42e division, et autres armées, exemples :

« Aussi ardente dans l’attaque que dans la défense, sa division pénètre en avril 1917, devant Berry-au-Bac (Aisne), dans les organisations ennemies, y faisant de nombreux prisonniers et capturant un matériel de guerre considérable.
Le 8 août 1918, il prend une part décisive à l’attaque avec la première Armée en s’emparant de villages, de prisonniers, de canons, de mitrailleuses, progressant d’un seul bon de 9 kilomètres... »
En 1919, il est nommé Général du Corps d’Armée avec commandement de la 16e région militaire de Montpellier.
Il passe dans le corps de la réserve en 1924, il a alors 62 ans.
Il est président de l’Union Nationale des Combattants des Deux-Sèvres.
Il décède en sa propriété au château de la Fontaine à Champigny en Beauce dans le Loir et Cher le 20 juin 1928.
Il possédait de nombreuses décorations et fut Grand Officier de la Légion d’Honneur.

Don de sa collection d’armes

En juin 1929, son épouse offre à la ville de Niort, selon le désir exprimé par son mari, le Général Deville, la collection d’armes réunie par celui-ci dans la propriété de la Tour Chabot à Niort.

Cette collection comprend plus de 600 pièces et différents fanions, souvenirs personnels du Général.
Cette collection fut installée dans le Musée du Donjon de Niort puis mis dans les réserves du Musée.
En 1942, Jacques Nanteuil décrit ainsi :
«  Dans la grande salle du Donjon, tout luisant dans sa peinture fraîche (3), le Général Deville contemple sans lassitude un paysage immobile de sabres, de tuniques, de casques et de sagaies. »
Marie Louise Antoinette Le Mouton de Boisdeffré, épouse du Général, décède le 8 avril 1945.
(3) Portrait du Général Deville par Louis Titer-Toutant (Photo 13).

Vitraux dans l’église de Saint-Liguaire

Le Général Deville offre en 1918, pour l’église de Saint-Liguaire, 2 vitraux, l’un représentant Saint-Georges et l’autre Saint-Léger. (Photo 4).

Ces 2 vitraux sont accompagnés d’extrait de psaumes :
« Qu’une armée vienne camper contre moi, mon cœur est sans crainte. »
« Qu’une guerre éclate contre moi, j’ai là ma confiance. »

Le Parc de la Tour Chabot

Le Parc d’une superficie de 20 000 m² contenait de nombreux arbres et des chênes centenaires.

Anecdote de 1935, Julien Girard est alors concierge du château :
« Un ouragan du 22 au 23 février qui s’abat sur Niort et ses environs renverse de nombreux arbres du parc appartenant à Mme la Général Deville, formant un inextricable fouillis...  »
L’ensemble des bâtiments et son parc de la Tour Chabot furent achetés par la ville de Niort aux héritiers du général Deville et de son épouse, dans les années 1960.
Le château et le parc furent loués après le décès de l’épouse du Général, par Aimable Saint (1884-1970) .
Celui-ci qui fut directeur des Contributions directes à Niort et habitait en 1936 au 38, rue Alsace Loraine à Niort.
Aimable Saint décède le 17 juillet 1970 à Asnelles dans le Calvados.

Le château de la Tour Chabot

En 1884, le bâtiment qui apparaît sur le cadastre de 1845 (Photo 14) fut restauré par M. Deville (Sans doute François le père de Louis-Georges Deville) (4).

Le château (Photo 1) est considéré le plus souvent comme un logis ou manoir...

Son architecture intérieure est réalisée en grande partie en bois et distribuée de façon sophistiquée.
Une cage d’escalier centrale avec escalier en bois dessert tous les étages en étoile sur trois niveaux.
Cette configuration des différentes pièces ne plaida pas en faveur de sa conservation pour sa remise en état afin d’utilisation pour la collectivité.
(4) Projet de restauration d'une maison de campagne à Niort pour Monsieur Deville par M.F. Le Coader 4, rue Neuve à Bordeaux (Document aquarelle acquis par Communauté d'Agglomération du Niortais en 2019 pour 1600€).

La petite Chapelle

Une petite Chapelle jouxtant le château (Photo 3) fut construite dans les années 1920.

Le Général Louis-Georges Deville avait lui-même fait ériger cette chapelle pour y reposer après sa mort..
Cette chapelle est l’œuvre de Julien Burcier (1874-1959), architecte niortais et construite par l’entreprise Gaston Migault.
Le corps du Général fut enseveli à Niort dans le caveau de cette Chapelle, annexée au château de la Tour Chabot, le 26 juin 1928.
Les cendres du Général Louis-Georges Deville furent transférées, le 9 octobre 1965, au cimetière Cadet Division 1, carré B N° 1461.

La Tour ou Pigeonnier

Placée à l’extrémité du parc (Photo 6), la Tour (Pigeonnier) qui date du XVIIIe, selon Émile Bèche, comprend 186 boulins.

Son origine est bien antérieure à la construction du Château (5).
Ce pigeonnier a été construit à la fin du XVIIe siècle par les descendants de François Chabot.
(5) Sur le cadastre napoléonien de 1845 apparaissent le pigeonnier mais aussi un autre bâtiment à l’emplacement du château non encore restauré (Photo 15).

Vente aux enchères du mobilier

Une vente aux enchères sous la houlette de Paule Godillon, commissaire priseur à Niort se déroula en ce début de novembre 1970.

Le Château et les dépendances contenaient de nombreux objets, meubles (Photo 11) qui furent vendus :
-Armoires, tables, buffets, vitrines, fauteuils...
-Six Tableaux ont été vendus.
Trois sont signés Pierre-Émile Gigaux de Grandpré (1826-1908), oncle du Général Deville :
-deux petits tableaux : "Pêches en mer", (largeur 0,70m), ont été adjugés pour 2900 F (3000 €).
-un tableau : "Promenade sur le Rhin" adjugé pour 540 F.
Trois Peintures sont non signées :
-une peinture hollandaise sur une scène de bataille adjugée pour 2000 F.
-une grande toile de "Pêche à Venise" de 2,50 m de largeur adjugée 1700 F (Photo 12).
-un tableau sur la Nativité pour 1100 F.

Polémique et réactions lors du projet de reconfiguration du Parc

Le pigeonnier fut détruit en décembre 1970 après le décès du dernier locataire, Aimable Saint. (6)

La chapelle, le Château, disparaissent en 1975.
Si la destruction du château, en raison de son état de délabrement, ne souleva pas de polémique, il n’en fut de même du pigeonnier.
En effet, le pigeonnier datant du XVIIIe, selon Émile Bèche, placé à l’extrémité de la parcelle, dans le passage d’une nouvelle rue, ne peut être conservé.
Une pétition fut signée par 300 habitants du quartiers pour que le Parc et ses arbres soient sauvegardés.
Le maire affirme alors, en cette fin d’octobre 1970, que la ville conservera les 5/6e du Parc.
Une association les "Amis de la Nature" va dans un premier temps contacter la préfecture dont la réponse est :
« Problème du domaine strictement municipal. » 
Au Conseil Municipal du 29 octobre 1970, la municipalité décide de commencer les travaux...
Une résistance par l’occupation des lieux et notamment par André Clémot, pharmacien, (Photo 10) fut un échec, le projet a été mené à terme...

Témoignage d'un habitant (2014) :

« Il s'est passé qu'il y a eu 6 essais pour démolir une partie du pigeonnier de la Tour Chabot. Pourquoi y a t-il eu 6 essais ? 10h, 1er essai. L'essai est non concluant parce que pas beaucoup de pierres sont tombées. Entre 10h10 et 10h12, 2nd et 3ème essais qui sont infructueux, beaucoup de pierres sont tombées. »
Aujourd’hui la rue Maurice Chevalier rejoint la rue de la Tour Chabot au square des Frères Mongolfier.
Une partie du Parc de la Tour Chabot est conservée.
En 1971, un bâtiment le "Mille-Club" réservé aux associations y est construit.
En 1981, cet espace devient et le Centre Socio-Culturel du Parc.
(6) Aimable Saint est arrivé à Niort en 1934, il est directeur des Contributions Directes des Deux-Sèvres.

Sources

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