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Au Bonheur du Peuple (Ancien magasin niortais)

De WikiNiort

Article en construction 10 juillet 2023

Dégagement du Donjon

Le département des Deux-Sèvres avait cédé le Donjon à la ville de Niort en signant une convention le 18 août 1869.

Cet engagement avait pour condition de faire disparaître les constructions qui entouraient le monument.
La municipalité devait alors dégager le monument historique et l’entourer d’un jardin public.
Cet engagement a expiré le 31 décembre 1899, la municipalité demande lors du conseil municipal du 13 janvier 1902 de proroger le délai de 10 ans.
Les bâtiments entourant le Donjon ont été achetés par la ville, les trois magasins détruits en 1920 ont été achetés bien plus tard.

Disparition des 3 bâtiments masquant le Donjon de Niort

En arrière plan : le Magasin "Au Bonheur du Peuple", au premier plan le monument d'Amable Ricard.

Avant 1920, trois magasins, nommés « Au bonheur du Peuple » masquaient l’avant du Donjon. (Voir photo).

Ces commerces étaient des rouenneries, draperies, costumes etc...
La décision de faire disparaître ces bâtiments fut prise par la municipalité niortaise après quarante années d’atermoiements.
Au XXe siècle, le département des Deux-Sèvres, propriétaire du Donjon avait cédé ce monument emblématique à la condition de le remettre en valeur et donc de dégager ce qui le masquait.
La déconstruction des grands magasins ne s’est déroulée qu’à partir de mai 1920.
Cette disparition des trois immeubles permet de découvrir le Donjon dans son ensemble par la façade avant.

Réutilisation des matériaux récupérés

La déconstruction des trois maisons a commencé en mai 1920, les matériaux ont été récupérés avec soin en vue de leur réutilisation

Lors de cette démolition, tous les matériaux : tuiles, charpentes, boiseries, parpaings etc…, ont été destinés à de nouvelles utilisations.

Ces matériaux de déconstruction, démontés et achetés par une entreprise de Charente-inférieure, furent transportés jusqu’à Aigrefeuille pour y construire des logements ouvriers…

Nouvelle vue du Donjon

En août 1920, les immeubles qui faisaient écran, ayant disparu, on découvre l’état abimé du Donjon.

Ce dégagement laisse aussi apparaître une longue et massive rampe d’accès au Donjon construite au XVIIe siècle.
Cette rampe permettait d’accéder au Donjon quand il était habité après avoir perdu son utilité défensive.
Jusqu’au début du XXe siècle, un édicule abritait un foyer avec cheminée, il était adossé à droite du départ de l’escalier.
Les fumées de cette cheminée utilisée par les personnes logées dans le Donjon ont noirci et dégradé la muraille du Moyen Âge.
En 1922, on construit les murs de soutènement d'abord côté Sèvre, puis côté sud.
En 1887, Réclame du Magasin Tisseau.

Magasin Tisseau

Les bâtiments situés au n°9 place du Donjon étaient occupés par un grand magasin nommé « Au bonheur du peuple ».

L’ouverture des nouveaux magasins "AU BONHEUR DU PEUPLE" eut lieu le 1er octobre 1882 avec pour devise "Bon marché sans pareil-Confiance et loyauté".
En août 1892, Antoine-Benjamin Tisseau prévient le public qu’il vient à nouveau de se rendre adjudicataire à bail des maisons 8 et 9 de la place du Donjon, appartenant à la ville.
En 1885, Louis-Benjamin Tisseau qui secondait son père Antoine-Benjamin Tisseau meurt, âgé de de 23 ans.
Ce magasin était exploité par Antoine-Benjamin Tisseau (1838-1909) à la fin du XXe (Voir photos).

En 1909, François Métayer-Tisseau (1867-1958), d'origine modeste, devient le directeur de ce magasin.

François Métayer est né en 1867, son père Pierre Métayer est cultivateur à Saint-Christophe–sur-Roc sa mère est Marie-Madeleine Fougère.
Après avoir été domestique agricole, il se dirige vers une carrière commerciale.
Pendant quelques années, avec une carriole à cheval, à la fin du XXe, il transporte de foire en foire, en toute saison, des tissus et autres articles vestimentaires...
Après avoir travaillé pour la Maison Tisseau, il devint l’associé du directeur en épousant en 1892, Delphine Sidonie Tisseau, fille d’Antoine-Benjamin Tisseau.
Il va dès lors associer le nom de son épouse à son nom et se fera appeler François Métayer-Tisseau.
En 1909, après le décès d’Antoine-Benjamin Tisseau, il va diriger le magasin « Au Bonheur du Peuple » en s’associant avec son frère Julien Métayer (1877-1960) de 10 ans son cadet.
Le 25 janvier 1922, la Société reprend officiellement le nom "Au bonheur du Peuple", elle associe François et son frère Julien au N°7 de la rue Thiers.
Le magasin nommé simplement "Métayer-Tisseau" et installé au N°7 de la rue Thiers, ancienne maison Gagnaire, (aujourd’hui rue de l’Hôtel de Ville), fut exploité par Julien Métayer jusqu'au début des années 1950.

François Métayer-Tisseau et son rôle social à Niort

En 1902, Réclame du Magasin Métayer-Tisseau.

François Métayer-Tisseau fut une personnalité marquante et très connue des niortais.

  • Il créa et présida de nombreuses Sociétés niortaises de bonnes œuvres, exemples :
-président du Syndicat d’initiative qu’il créa sur Niort,
-président de la Société d’horticulture (1) des Deux-Sèvres fondée en 1853, il est élu le 12 décembre 1920.
-président de la Caisse d’Épargne,
-président de l’Automobile-club...

Il était chevalier de la Légion d’Honneur.

(1) Il fut l'ami proche de Maurice Métayer, sans lien de famille.

Autres bâtiments démolis

  • - L'hôtel des trois pigeons appartenant à la municipalité,
  • - Un immeuble appartenant à Mme Monnier, rue Dugesclin, fut acheté par la municipalité, prix proposé : 5000 francs (CM 1914).

Sources

  • Mémorial des Deux-Sèvres 1882, 1892, 1897, 1902, 1914, 1920, 1922.
  • Archives 79.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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