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Grisette (Ancienne coiffe niortaise)

De WikiNiort

Article en construction, janvier 2020

Illustration de Paul Gellé (1846) (Ph : 1).
Portrait portant Grisette de Niort : " La Châlonnaise ", Collection privée, Largeur : 60cm, hauteur : 71cm (Ph : 2).
Dame âgée portant Grisette début XXe (Collection Musée d'Agesci).
Grisette représentée à droite (Vue sur Notre-Dame 1843) E. Conte. (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Suzanne Duval (1803-1871), décédée à Niort, 2 Rue Crémeau, épouse d’Alexandre Ralliou.

Histoire romancée d’une Grisette en 1846

En juillet 1846, sur le « Mémorial de l’Ouest » un feuilleton, bien ancré dans son époque, relate la destinée d’une jeune femme pauvre, nommée Marie-Jeanne.

Elle rencontre « Oncle Joseph », plus âgé qu’elle, mais amoureux, prévenant et surtout propriétaire fortuné…
Paul Gellé illustre à sa manière la scène et coiffe Marie-Jeanne, en 1846, d’une Grisette (Voir photo 1).

La fin du récit se termine ainsi par ce dialogue entre Oncle Joseph et le père de Marie-Jeanne :

Oncle Joseph : « Ce qui m'était passé le tantôt. et quelques souvenirs qui se représentent à ma mémoire, me dessillèrent complètement les yeux.
Aussi, je me rendis le soir, avec une résolution ferme, chez le père de Marie-Jeanne.
Écoutez-moi , lui dis-je : J’ai demandé la main de votre fille !. . . mais depuis, j’ai réfléchi qu’une jeune et jolie femme comme Marie-Jeanne, ne pourrait jamais aimer le vieillard infirme et laid ... aussi , je refuse.
-Vous refusez !
-Je viens de vous le dire. J’avais offert ce que je possède à votre fille c’est un autre qui le lui donnera.
-Que dites-vous là ? s'écria le père tout surpris de ce qu’il venait d'entendre.
-Je dis que Marie-Jeanne aime mon gredin de neveu, qui arrive de son régiment dans une quinzaine de jours, et que c’est à lui que je laisserai ma fortune.
-Comment ! vous ferez cela ?
-Oui, dis-je en jetant un regard d'intérêt sur Marie-Jeanne, quand on ne fait pas ce qu’on veut, on fait ce qu’on peut... 
Il y a trois semaines nous rencontrions l’oncle Joseph qui traversait, à Niort, la rue des Halles.
« Nous fîmes tous nos efforts pour le retenir quelques temps.
 -Non , dit-il en nous serrant la main, il faut que je m'en retourne bien vite : quand je suis éloigné de mon neveu et de Marie-Jeanne, je crois être au bout du monde.
-En effet, dix minutes après, l’oncle Joseph, pour s'en retourner vers l’heureux couple, avait enfourché " Catherine ", une vieille jument qui n'a plus qu’un œil, et qui compte au moins, 25 ans de bon et loyaux services...»

La Grisette, coiffe niortaise

Louis François Joseph Legenvre, né le 19 mars 1796 au Merlerault dans l’Orne, a peint en 1829 un portrait de Grisette de Niort qui semble être le plus ancien conservé au Musée.

Cette coiffe semble aussi être utilisée par des jeunes femmes, citadines niortaises et ouvrières au début du XIXe siècle.
La Grisette qui doit son nom à sa couleur grise du début ou aux cheveux gris qu’elle recouvre à la fin du XIXe, semble avoir été portée par des femmes de plus en plus âgées.
Cette coiffe niortaise assez majestueuse, mais encombrante, se compose, essentiellement, d’un épais bonnet matelassé et piqué, ayant la forme d’un cylindre.
Une extrémité, sinueusement tronquée, reçoit la tête, et dont l’autre, aplatie, se termine par une arrête droite, parallèle à la ligne des épaules.
Sur ce bonnet se pose d’abord une facière, bande de mousseline d'environ 2 mètres de long, large de 10 à 15 centimètres.
Cette bande reployée de chaque côté au niveau du menton, va croiser ses extrémités sur le sommet de la tête, où elle est maintenue par de fines épingles.
En dessus de la facière se place le bonnet rond proprement dit, fait de tulle ou de mousseline brodée, qui enveloppe l'ensemble.
La Grisette laisse constamment transparaître, en arrière, des broderies formées, sur le fond du bonnet, à l'aide de points noués, réalisant, par leur ensemble, des dessins assez compliqués.
Le piquage et l’ornementation de ces bonnets faisaient anciennement l'objet d'une industrie niortaise spéciale assez importante.
La coiffe laisse apparaître une bande de la chevelure brune de la femme avec une raie partant du milieu du front. (Voir photos).

Selon Henri Gelin, on trouve 3 sortes de Grisette de Niort :

  • Le Bonnet Rond, La Châlonnaise  et La Rochelaise.
Il y avait de nombreux autres modèles différents de coiffes, mais on constatait que les femmes portant les mêmes coiffes se retrouvaient ensemble, dans les mêmes groupes...

Pour découvrir l’article complet de Henri Gelin, cliquez sur le lien ci-contre : Coiffe blanche des Grisettes de Niort

  • Sur un dessin représentant : Le Père Javelot recevant son prix de l'Académie Française en 1838, de la main du Préfet, sa fille Marie est représentée coiffée de la Grisette.

Dons au Musée de Niort

  • En 1919, Jacques Pierrey offre au Musée de peinture de Niort un tableau de son père Maurice.
Cette œuvre (139 x 101) date de 1893, elle représente une Niortaise portant une grande coiffe de dentelle dite "Grisette".
  • En 1926, Marie Augustin Joseph Bernardeau de Monterban (1848-1937) offre an musée de Niort un tableau présentant une vieille paysanne coiffée de l’ancienne grisette de campagne.
Le peintre de ce tableau est Jean-Baptiste Corderoy du Tiers (1820-1902), ancien élève de Paul Delaroche.
Jean-Baptiste Corderoy du Tiers était le beau-père du donateur.

Exposition de coiffes au Musée du Donjon en 1967

Une vitrine d'Exposition au Donjon de Niort consacrée aux coiffes est appelée : " vitrine de la Grisette ".
Selon Jeanne Bily-Brossard (1) : « La Grisette est le chef orné de la plus belle des coiffes qui aient existé..
(1) Mme Jeanne Bily-Brossard est Conservatrice des Musées de Niort en 1967.

Anecdote concernant la photo N°2

Ce tableau représente une niortaise du début du XIXe, portant la Grisette de Niort, « La Châlonnaise ».
Ce tableau (collection privée) serait, selon la propriétaire, l’œuvre d’un peintre niortais de cette époque.
Ce portrait reproduit l’aïeule de la propriétaire qui avait posé pour le peintre.
Cette toile aurait été peinte, pour remercier cette dame, d’avoir servi de modèle, à l’occasion de la création d’une autre œuvre du peintre...

Les coiffes ont disparu à jamais du paysage niortais, un petit poème évoque ce fait :

Dormez, jolis bonnets, votre dernier sommeil ;
Car vous n’entendrez plus tinter le gai réveil
Des cloches annonçant à tous Pâques fleuries ;
Et pour vous, désormais, il n’est plus de printemps,
Pauvres coiffes d’antan !

Sources

  • Paul Gellé (1814-1879).
  • Archives 79.
  • « Mémorial de l’Ouest » 1846, 1892, 1919, 1926, 1928.
  • « Costumes  poitevins» et « Au temps passé » Henri Gelin 1906, 1977.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir