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Source du Vivier à Niort

De WikiNiort

Cet article est en construction : 02 janvier 2019

Plan des Sources du Vivier (Fin XIXe), en haut à droite le Bureau de l’Octroi.
Document extrait du Mémorial de L'Ouest de 1847 (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Ancienne usine à eau du Pissot.
Vue générale sur les deux anciennes usines du Pissot situées à l'entrée (Entrée du Jardin des Plantes).
Plaque commémorative de la première Usine. Maire : Joseph Maichain.
Plaque commémorative de la seconde Usine. Maire : Paul François Proust.

Une résurgence du Lambon

La vallée du Lambon est la plus importante de la rive gauche de la Sèvre en amont de Niort.

Elle est à sec dans sa partie inférieure une grande partie de l’année.
En effet des phénomènes de dislocation y ont produit dans les calcaires des diaclases (fissures) qui facilitent l'introduction des eaux superficielles dans le sous-sol.
Ces eaux rejoignent donc la Sèvre niortaise par un parcours souterrain.
La fontaine du Vivier est une résurgence naturelle karstique du Lambon.
Elle se situe au pied du coteau escarpé du Vivier et à proximité du confluent du Lambon et de la Sèvre.

Le Vivier est constitué de 3 sources distinctes

-La 1ère source, au sud, est la source principale, elle a la forme d’un cône renversé dont la base a 8 m de diamètre dans sa plus petite largeur et 14 m dans sa plus grande.
Sa profondeur est de 10 m et l'eau y est particulièrement limpide.
C'est sur elle que fut installé le premier système de captation.
-La 2ème source, située près du centre, a la forme d'un entonnoir de 6 à 7 m de diamètre.
-La 3ème source, dite du Postillon, est la moins importante.:Elle sort au nord des 2 précédentes près de la rue d'Antes. Elle tarit durant les étés très secs.

Qualités des eaux des sources du Vivier

-Le débit fournit par le Vivier varie en fonction de la quantité d'eau absorbée selon les saisons par les fissures souterraines de la vallée du Lambon.
-La température de l'eau oscille entre 12 et 14° C.
-La limpidité : l'eau du Vivier est transparente et d'une couleur vert clair. Cependant en période de crue elle prend une teinte blanchâtre due aux fines particules limoneuses en suspension.
  • Cette limpidité s'explique par le fait que les eaux du Lambon s'infiltrent par d'étroites fissures colmatées par des pierres, des graviers, du sable qui jouent le rôle de filtre.
Les eaux d'absorption se débarrassent ainsi des limons solides en suspension.
Les eaux du Vivier ressortent donc aussi claires que celles d'une fontaine ordinaire.

Le Vivier et les débuts de l'alimentation en eau potable de la ville de Niort

Jusqu'à la 2ème moitié du XVIIIe siècle l'eau potable consommée en ville est fournie par des puits particuliers et quelques puits publics.
Seul le quartier du Port est alimenté par une fontaine située à l'emplacement de l'actuelle place du même nom.

Jusqu’en 1730, il n'existe que 4 puits publics :

1-Le puits du Pilori devant l'ancien Hôtel de ville,
2-Le puits du Dauphin ou du Relais rue Saint-Gelais,
3-Le puits Nallier à l'angle des rues Basse et du Pont,
4-Le puits de la Poissonnerie au bas de l'actuelle rue J-J Rousseau...
En 1780, une "Pyramide" construite sur la place de la Brèche est équipée d’une pompe manuelle alimentée par une source depuis la Rue Rabelais.
Sous l'administration du maire Thibault de Bouteville (1729-1744) plusieurs puits publics sont ouverts notamment sur la place du Vieux Marché, près de la porte Saint-Gelais et rue Saint-Jean.
En 1754, un incendie ravage une partie de la ville par suite de l'insuffisance d'eau.
On songe alors à utiliser le Vivier dont la ville a un droit d'usage très ancien.
Par contre les projets de 1755 et 1778 pour élever l’eau de la source sont abandonnés, faute de moyens financiers.

En 1783, la ville rachète la fontaine du Vivier aux héritiers du sieur Champanois.

De 1807 à 1813, la ville fait construire un barrage de captation pour regrouper les eaux des 3 sources.
En 1817, Jean-Victor Chebrou de La Roulière, maire de Niort, fit faire par M. Chanot, ingénieur, un rapport qui concluait à une installation des pompes au moulin du Pissot et non au moulin du Vivier.

En 1821, la ville de Niort rachète le moulin à blé et à peaux de chamois du Pissot.

Le 24 juin 1821, Emmanuel-Armand-Jean-Bénédicte de Saint-Hermine, maire de Niort, fit un traité avec M. Martin, ingénieur, pour élever 180 m3 par 24 h sur la place Saint-Gelais.
En 1822, une station de pompage est construite à proximité pour capter et refouler l'eau de la source du Vivier située à plus de 500 m.
Le 29 septembre 1822, une roue hydraulique mue par la Sèvre actionne une pompe élevant 180 m3 d’eau / jour, jusqu’à un réservoir construit au sommet du coteau du Vivier.
En 1847, " Le Mémorial de l'Ouest " soulève des discussions sur les choix de la municipalité, en vue de l'évolution de l'usine de pompage de l'eau. (Voir Photo).

En 1857, cette nouvelle usine, à proximité de la 1ère, est mise en service par l'ingénieur Cordier.

Son inauguration a lieu le 8 mars 1857 et bénie par l'évêque de Poitiers.:
Selon André Texier, une boîte de plomb contenant le discours prononcé à cette occasion est scellée dernière le marbre.
Un aqueduc de 568 m de long amène l'eau de la source à l'usine. Deux machines à vapeur verticales élèvent 3000 m3 / jour.
En 1876, la roue hydraulique de la 1ère usine est remplacée par 2 turbines et en 1893, une nouvelle machine à vapeur est ajoutée.
Au total ces machines permettent d’élever 8000 m3 d'eau / jour.

On compte à Niort en 1906, 2500 concessions d’eau, il y en a 4250 en 1929.

En 1922, la quantité d'eau provenant de la source du Vivier est évaluée à 30000 m3 pour 24 heures et à 90000 m3 pour toutes les sources (Mémorial des Deux-Sèvres, Févier 1922).

Problème de non potabilité de l'eau rencontré en 1928

En 1928, l’eau, captée aux sources du Vivier, est amenée à cette époque, par un aqueduc de 568 m jusqu’à l’usine élévatoire du Pissot.
Le canal (aqueduc) qui est construit en grosses pierres mal jointoyées, n’est pas étanche et des pierres le recouvrant s’effondrent régulièrement.
Des infiltrations d’eau non potable s’effectuent tout au long du canal rendant l’eau impropre à la consommation.
L’eau collectée dans un puisard est aspirée par des pompes actionnées par des turbines à eau et de puissants moteurs à vapeur (Voir cheminées).
Cette eau est ensuite refoulée jusqu’aux réservoirs de la rue du Vivier pour être distribuée aux usagers.
Des conseils sont alors donnés aux consommateurs pour stériliser cette eau non potable en la faisant bouillir 10 min ou en y ajoutant des gouttes de l’eau de javel...
Au nouveau conseil municipal de mai 1929, le maire, Louis Frère, demande que soit réalisée l'électrification de l'usine du Pissot.

Situation actuelle en 2018 de la distribution d’eau potable à Niort

En 1963, un nouveau château d’eau fut construit rue de Vivier afin de permettre l’alimentation en eau des différents immeubles comme les Tours du Pontreau.
La station de pompage du Pissot est restée en service jusqu’en 1974.
La dernière machine à vapeur a disparu et la cheminée a été arasée.
Par contre dans la seconde usine sont toujours visibles les 3 pompes électriques.
Dans les années 1970 est construite l’usine actuelle des eaux du Vivier, située à proximité de la Source.

Elle est gérée par le syndicat intercommunal des eaux du Vivier créé en 1947.

L’usine a une capacité maximale de production de 40000 m3 / j.
En comparaison la consommation journalière moyenne des Niortais est de 21500 m3 / j.

L'eau provient de plusieurs captages :

- du captage principal du Vivier équipé de 5 pompes permettant un débit de 2400 m3/h maximum.
- des captages de Gachet 1 et 3 équipés de pompes de 400 et 90 m3/h
- des captages de Chey et du Pré-Robert équipés de pompes de 500 et 400 m3/h.
Une fois traitée par l’usine (dénitrification et traitement à l'ozone) l'eau s'écoule dans 2 réserves d’où elle est pompée vers les châteaux d’eau du Vivier et de la Tiffardière d’une contenance de 5000 et 4000 m3.
Le Château d'eau du Vivier alimente le réseau de la ville de Niort et une grande partie de la commune d'Aiffres sur 350 km.
Celui de la Tiffardière alimente les communes de Bessines, Magné, Saint-Rémy et Coulon.
La commune de Souché, la zone Mendès France et une petite partie de la commune d'Aiffres sont alimentées par le réservoir de Chavagné.
L'eau provient du captage de la Corbelière à Azay-Le-Brûlé et du barrage de la Touche Poupard situé sur la commune de Saint-Georges de Noisné.
Le syndicat des eaux du Vivier a un peu plus de 30000 abonnés et vend 4.000.000 m3 par an..

Conclusion

Aujourd'hui, le syndicat des eaux doit veiller à deux problèmes majeurs :
  • Assurer l'approvisionnement en eau lors des périodes de sécheresse (Celle de l'été 2015 est une référence).
  • Préserver la ressource en eau des pollutions.

-À cet effet, depuis 2010 un arrêté préfectoral interdit toute autre activité que celle du service des eaux à proximité de la source du Vivier.

-En conséquence, le chemin qui longeait le site de l’ancienne usine Marot a été fermé.
-De plus, une série de travaux entre 2017 et 2018 ont eu lieu pour protéger le site.
-En 2018, une passerelle en bois de 80 m a été installée pour traverser la zone humide, près de la cressonnière, elle est prolongée par un chemin calcaire le long de la rocade.

Sources

  • Henri Sauvaget « Le Lambon et le Vivier : étude géologique et hydrologique » 1910.
  • Mémorial de l'Ouest 1847, 1922, 1928, 1929, 1892.
  • Cartes postales « La source du vivier, l'adduction de l'eau à Niort aux XVIIIe et XIXe siècles ».
  • Documents internet du syndicat des eaux du Vivier.
  • Nous remercions le personnel de l'ancienne usine du Pissot pour son accueil.
  • Recherche et texte : Maurice Vinck.
  • Mise en page et illustrations : Jean-Michel Dallet.
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